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Libération 1944 : Bourg-la-Reine (3/4)

Bourg-la-Reine est la dernière étape de combats de la 2e DB avant ceux de Paris. Avec leurs faibles moyens, les résistants ont accompagné la libération de leur ville. Au prix de la vie de quelques-uns des leurs.

Combats au bas de l’Allée d’Honneur

Le 24 août en fin d’après-midi, après avoir fait sauter le verrou de la croix de Berny, les premiers détachements des forces du général Leclerc entrent dans Bourg-la-Reine. Elles se heurtent à un nouveau nid de résistance allemand, sur la place qui est aujourd’hui la place de la Libération. 

Un canon antichar est en effet embossé au carrefour de l’Avenue Galois et de la Grande Rue (apparemment juste à l’endroit où se trouve aujourd’hui le char Bourg-la-Reine). Il détruit le premier char français (le char Elchingen II) qui arrive vers lui. Mais il est à son tour détruit par le char suivant (char Iéna).

Il est tard. Leclerc envoie le détachement Dronne se faufiler jusqu’à Paris (il parvient le soir du 24 à l’Hôtel de Ville). Le reste de la division bivouaque autour de la Croix de Berny.

Elle repart vers Paris le 25 à l’aube. Le groupement Billotte qui se trouve à la hauteur de Bourg-la-Reine et au nord de Fresnes, traverse Cachan, Arcueil, Gentilly puis entre dans Paris. Le nid de résistance de Bourg-la-Reine était le dernier avant la capitale : le but des Allemands n’était pas de figer le front au sud de Paris mais de protéger leur départ.

Enthousiasme des réginaburgiens

La liesse populaire peut se manifester, comme le racontera Jean-Noël Chevreau, maire de Bourg-la-Reine jusqu’en 2016 :

« Le 25 août 1944, vers 4 heures du matin, dans un brouillard épais, la colonne blindée stationnée à la Croix de Berny se met en mouvement vers Paris. Les premiers pelotons traversent Bourg-la-Reine vers 5 heures, sous l’autorité personnelle du Général Leclerc. Dans tous les quartiers de Bourg-la-Reine, on annonce: «Ils sont là!»

En cinq minutes, une foule immense se presse dans la Grande Rue… la liesse, l’enthousiasme sont indescriptibles… les chars et les automitrailleuses surgissent… c’est à celui qui touchera la main de ces héros!

Les troupes continuent de défiler une partie de la matinée. »

Actions de la Résistance

Philippe Chaplain a publié il y a trois ans sur le groupe Facebook Histoire de Bourg-la-Reine toute une série de documents sur la libération de la ville. En particulier deux témoignages de plusieurs pages chacun. Le premier est de F Proux et fut publié en 1944. L’autre est du docteur Paul Mainguy, maire de la ville de 1947 à 1953 et député de 1958 à 1962.

F Proux évoque Marcel Mousset comme responsable et animateur du groupe de résistants sur la ville. D‘autres sources également. De son côté, le musée de la Résistance en ligne donne pour le même rôle le lieutenant Gustave Mousset. Un parent ? Un pseudo ? Ou plus probablement une erreur de copie.

A lire les deux témoignages, on sent que l’action des résistants ne peut qu’être très limitée, du fait de leurs faibles moyens et du danger de toute action. La répression allemande se traduit par des morts…

Dans un premier temps, on observe des manifestations symboliques, comme ce drapeau français accroché à la gare le 14 juillet.

Puis on note du renseignement pour les alliés (sur les installations de l’aéroport de Villacoublay) et des actions pour réduire la mobilité de l’occupant : sabotage des pneus et des panneaux de signalisation.

A partir du 19 août, les groupes de partisans attaquent des Allemands qui passent à moto, en voiture ou à vélo. Non sans quelques blessés dans leurs rangs. Mais cela permet de récupérer des armes et des munitions. Les S.S. ripostent le 21 par des arrestations qui feront deux morts chez les Français.

Enfin, alors que les libérateurs approchent, les résistants montent des barricades. Qu‘il faudra ensuite dégager pour laisser passer les troupes de la 2e DB !

Le « Bourg-la-Reine »

Sur la place de la Libération trône aujourd’hui un char de type Sherman, nommé le Bourg-la-Reine. Il s’agit d’une réplique du char de la 2e division blindée. Mais le véritable char Bourg-la-Reine qui a servi au sein de la 2e DB se trouve à Phalsbourg, là où il a été détruit le 22 novembre 1944.

La photo en tête d’article a été prise à côté de la borne du serment de Koufra située au 167 avenue du général Leclerc.

Les sources

Le site Voie de la 2e DB et la page consacrée à Bourg-la-Reine : https://www.voiedela2edb.fr/bourg-la-reine/

Le groupe Facebook « histoire de Bourg-la-Reine et la contribution de Philippe Chaplain le 24 août 2021 : https://www.facebook.com/philippe.chaplain.121/posts/pfbid02r2F1utFDL2KniDM8GoFJ2xG6eUmZJZbo2DyM7bVqrxFP8XdVPkqsDkfhhQVrA9cBl

Le guide virtuel du tourisme de mémoire : https://www.kilroytrip.fr/

Le musée de la Résistance en ligne https://museedelaresistanceenligne.org/index.php

Voir aussi les autres articles sur la libération : mouvement d »ensemble, Antony et Sceaux

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