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Libération 1944 : Antony (2/4)

Le 24 août 1944, une colonne de la 2e DB arrive à Antony par la N20 et l’actuelle N188. Elle rencontre à la Croix de Berny une résistance allemande équipée d’un canon de 88 antichar. Il faut plusieurs heures aux forces françaises, pourtant pressées d’entrer dans Paris, pour faire sauter ce verrou, avec l’aide des résistants locaux. La bataille fait des victimes des deux côtés, mais aussi parmi les civils.

L’arrivée des soldats

Depuis la fin juillet et la percée d’Avranches, il n’y a plus réellement de front, en tous les cas, pas continu. Devant la vitesse de déplacement des Alliés, les Allemands doivent se replier rapidement. Dans la région parisienne, ils ont installé des zones de résistance pour protéger leurs départs et l’accès à Paris. Une première au nord de Longjumeau (Wissous- Palaiseau -Massy), une deuxième entre Villacoublay et Fresnes.

Les premiers détachements de la 2e DB atteignent le sud d’Antony vers 10 heures du matin. Le site « Voie de la 2e DB » donne la parole au capitaine de Witasse : « Le 23 août, une étape épuisante d’environ 250 km. Le 24 au matin, ravitaillement à Limours puis départ vers le nord : Arpajon, Longjumeau (où trois canons de 88 allemands sont détruits et deux soldats français tués), Wissous puis arrivée au sud d’Antony par la N 20. »

D’autres arrivent par la N188.

Le général Leclerc lui-même n’est pas loin, puisqu’il arrivera en fin d’après-midi.

Le « verrou » de la Croix de Berny

A la Croix de Berny, les Allemands ont installé un canon de 88 qui prend en enfilade toute la N20, au moins jusqu’à la rue Auguste Mounié (à cet endroit, la N20 tourne très légèrement). Au bout de plusieurs heures, décision est prise de contourner l’obstacle. La section du sous-lieutenant Lacoste est envoyée dans ce but. Guidée par un résistant, elle emprunte la rue Auguste Mounié puis la rue Velpeau et débouche à proximité de la batterie allemande. Le char français ajuste son tir avant que les Allemands n’aient le temps de faire pivoter leur canon.

Quelques centaines de mètres plus loin, un autre 88 allemand élimine un char français (faisant un mort et deux blessés) puis est éliminé à son tour.

La prison de Fresnes

Un autre bataille, encore plus meurtrière, a lieu autour de la prison de Fresnes toute proche. Il semble que des prisonniers allemands ont été réquisitionnés pour combattre. Les Allemands disposent d’un canon de 88 et d’un lance-roquette, ainsi que de mortiers et de mitrailleuses. Un char français est détruit (et ses occupants tués) et un autre est sérieusement touché. Un autre char touche la maison qui protège les défenseurs allemands et fait sauter leurs munitions.

Les hommes qui attaquent la prison par l’ouest auront 8 morts et 19 blessés, mais finissent par l’emporter. La prison, attaquée de plusieurs côtés, est prise. 

Mais la nuit tombe et il faut bivouaquer sur place. Entre temps, le général a envoyé un petit détachement s’infiltrer jusqu’à Paris. Au soir, un contact radio a lieu avec le chef de section Mignard. Celui-ci fait entendre les cloches de Notre-Dame qui sonnent en l’honneur de l’arrivée des libérateurs.

La réaction de la population

Les habitants sont partagés entre l’envie de fêter les soldats qui arrivent et la nécessité de se mettre en sécurité pendant que la bataille fait rage. Les combats font en effet huit morts (voir liste ici) et quarante-deux blessés dans la population.

Un article du Parisien (daté de 2017) donne la parole à un ancien officier de la 2e DB et à un habitant qui se souvient s’être caché ce jour-là dans les caves avec sa famille (il avait alors 5 ans). Le titre de l’article rappelle une réaction très commune alors : les gens montaient sur les chars et nous applaudissaient. Ces initiatives vont aussi gêner les soldats dans leur progression.

Les différentes sources mettent en avant le rôle de la résistance, notamment pour aider les troupes à choisir les parcours les mieux adaptés. Deux noms ressortent. Celui d’Henri Lasson, qui sera désigné comme maire d’Antony peu de temps après la libération, jusqu’aux élections municipales. Celui d’Édouard Bolis qui guide rue Velpeau le char qui fera sauter « le verrou de la Croix de Berny ».

Le musée de la Résistance en ligne cite le « capitaine Henri Lasson » comme responsable de la résistance à Antony.

Les sources

Le site « Voie de la 2e DB » décrit toute la campagne de la 2eDB depuis la Normandie jusqu’en Alsace.

Il y a une page pour chaque ville où ont eu lieu des combats. Celle pour Antony est ici. Celle pour Fresnes (et sa prison) ici.

En août 2017, Le Parisien publie un article sur la commémoration de la libération de la ville, avec divers témoignages que l’on peut également trouver sur cette vidéo.

Le site IZI travel donne également de nombreux détails dans sa page consacrée à Antony.

Le site du musée de la résistance en ligne donne également une description des combats à Antony et Fresnes ainsi qu’une photo du résistant Édouard Bolis.

Et un organigramme de la résistance dans le département de la Seine

Enfin, les archives municipales proposent des informations sur Henri Lasson, résistant puis maire.

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