Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Quelle isolation de son logement ?

Votre logement est mal isolé ? Que faire ? D’abord définir ses objectifs. Puis évaluer les possibles et les contraintes. Agir, éventuellement par étapes. Tout un programme, pour lequel il est utile de se faire conseiller.

Quels objectifs ?

Ceux qui se lancent répondent généralement à un ou plusieurs des trois objectifs suivants : améliorer son confort, réduire sa facture de chauffage, réduire ses émissions de GES.

L’honnêteté conduit à dire que le troisième objectif est rarement le principal, ni même un objectif secondaire pour les propriétaires. C’est pourtant l’objectif affiché par les pouvoirs publics, celui qui justifie les aides financières accordées.

Les statistiques globales montrent qu’une partie notable de l’effort d’isolation n’est pas utilisée pour réduire la facture énergétique, mais pour améliorer le confort. C’est ce que les spécialistes appellent l’effet rebond.

Changer d’énergie ?

Un moyen radical pour baisser ses émissions de GES en passant à une énergie décarbonée. L’étude Futurs énergétiques 2050 de RTE prévoit que les logements chauffés à l’électricité passent de 40% du parc à 70 % en 2050. La priorité est d’abord à la suppression du chauffage au fuel (2 millions de logements aujourd’hui). Mais l’installation d’une pompe à chaleur fait partie des pistes à étudier pour les logements actuellement chauffés au gaz.

La géothermie constitue une autre source bas-carbone possible. De nombreux projets sont actuellement à l’étude sur le territoire de VSGP, par exemple à Fontenay-Sceaux-Bourg-la-Reine. Il est cependant probable que ces projets donnent la priorité aux bâtiments publics et aux grands ensembles, sociaux ou non.

Petits ou grands travaux ?

Une étude de l’ADEME a montré (p34) que le coût de l’isolation par tonne de CO2 économisé est nettement plus faible pour les passoires énergétiques que pour les logements déjà moyennement bien isolés. On comprend assez aisément que le retour sur investissement sera plus facile si on économise un tiers d’une grosse facture que si c’est le tiers d’une petite facture. D’autant plus qu’il est plus facile de réduire un tiers d’une grosse facture que d’une petite.

Si on raisonne de manière plus analytique, on aura intérêt à renforcer fortement une zone mal isolée. Mais que faire si l’isolation de départ est moyenne ? Par exemple, remplacer des vieilles fenêtres en simple vitrage est généralement une bonne solution. Mais que faire d’une fenêtre en double vitrage dont l’encadrement est peu isolé ?

On peut identifier deux types de stratégies, suivant les caractéristiques du logement et les moyens disponibles.

La première consiste à privilégier la diminution conséquente des pertes thermiques du logement. En agissant sur un maximum d’origine de fuites, donc partout où l’isolation n’est pas au niveau visé. Par exemple, si le toit est bien isolé, en changeant toutes les pertes et fenêtres tout en isolant tous les murs.

La seconde consiste à s’attaquer aux points particulièrement faibles du logement. C’est une opération généralement moins ambitieuse. Elle peut s’envisager dans un logement déjà partiellement isolé mais qui possède un point faible manifeste (ou plusieurs). Cela consistera par exemple à changer une porte d’entrée ou à renforcer l’isolation près d’une fuite manifeste. Le gain attendu sur la facture sera d’autant plus faible qu’on aura probablement un effet rebond : l’opération vise surtout à améliorer le confort.

Les visites thermiques réalisées par l’association ZEN 2050 ont montré que ces points de faiblesse sont souvent connus des propriétaires, justement parce qu’ils créent de l’inconfort. L’analyse à la caméra permet surtout de préciser les choses. Cependant, les pertes occasionnées par des portes de garage très mal isolées sont souvent sous-estimées, parce qu’elles ne créent qu’un inconfort diffus.

Agir par étapes plutôt qu’au moindre coût 

Les organismes présents sur le territoire pour prodiguer des conseils de rénovation auront tendance à proposer un programme d’isolation complet, celui qui permet de réduire au maximum les émissions de GES. Cela peut représenter des dépenses très importantes.

Il est généralement possible de procéder par étapes, à la seule condition d’anticiper les raccordements entre deux zones proches, mais faisant l’objet de travaux d’étapes différentes.

Il faut surtout avoir à l’esprit qu’économiser sur une opération n’est pratiquement jamais une bonne solution. Limiter l’épaisseur d’isolant pour gagner quelques pour cent est contre-productif. On le voit lors des diagnostics, avec des travaux d’isolation antérieurs insuffisants : refaire est toujours plus cher que faire bien du premier coup.

Comment évaluer son niveau d’isolation ?

L’association ZEN2050 Maintenant anime des balades thermiques à Sceaux. Elle collabore avec des associations locales pour faire de même à Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry ou Fontenay-aux-Roses. Elle réalise des visites thermiques chez les particuliers. Cela constitue une première approche du logement, à compléter par un diagnostic par des professionnels si des travaux doivent être réalisés.

On l’a compris, pour isoler son logement, on retrouve des étapes classiques : diagnostiquer, définir ses objectifs, comparer les solutions possibles, faire appel à des artisans sérieux, surveiller les travaux. Et ne pas oublier les aides financières.

  1. Jean-Claude Herrenschmidt Jean-Claude Herrenschmidt 2 mai 2023

    Juste une précision. Les balades thermiques comme les visites faites chez les particuliers par ZEN 2050 Maintenant sont gratuites.
    Enfin, la contrepartie n’est pas onéreuse. !
    Il est seulement souhaité que les logements visités puissent être regardés avec attention lors des balades, et que les données relevées puissent être indiquées à titre d’exemple.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *