Il n’y a pas d’âge pour s’intéresser aux images produites par une caméra thermique. La preuve en a été donnée lors de deux balades thermiques des élèves et des enseignants des lycées Marie Curie et Lakanal.
L’association Z.E.N.2050 Maintenant organise depuis l’an dernier des balades thermiques, à l’aide d‘une caméra thermique (ou infrarouge). Avec l’hiver, ces activités ont repris. Des balades ont eu lieu dans des villes voisines (Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Fontenay-aux Roses bientôt).
Bouche à oreille
Pour la seconde année scolaire, Z.E.N.2050 Maintenant prête sa caméra à des enseignants de physique et de SVT du lycée Marie Curie. Celle-ci est notamment utilisée en première, dans le cadre de projets en groupes de quelques élèves .
Cette année, les enseignants ont été plus loin avec la réalisation d’un bilan carbone de l’établissement tout entier par un groupe d’élèves de terminale. Avec bien sûr l’aide (et l’aval) de l’administration. Ce bilan a montré l’importance du chauffage dans les émissions de GES (gaz à effet de serre). Ce qui a confirmé la volonté de ces enseignants de programmer une balade thermique pour les éco-délégués.
La référente développement durable au lycée Lakanal, ayant eu vent de l’idée, a décidé de faire de même, en ouvrant de son côté la balade à des élèves de collège et du lycée.
Des élèves de tous niveaux
Côté Marie Curie, les élèves présents (une douzaine) sont pour certains des éco-délégués de classes de seconde. D’autres sont en première et utilisent la caméra thermique dans le cadre du projet expérimental et numérique de l’enseignement scientifique. Deux enseignantes (une de SVT et une de physique) accompagnent le groupe.
Côté Lakanal, on note la présence de 6 élèves du collège (de 6e, 5e et 4e), de 7 élèves du lycée (2de et de 1re) et d’une élève de prépa BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre). Ces élèves sont tous éco-délégués, sauf un venu par intérêt pour le sujet.
Deux enseignants de SVT, un de physique et la référente développement durable de la cité scolaire (enseignante en EPS) accompagnent le groupe.
Déroulement de la balade
Les balades ont lieu en fin d’après-midi (quand le soleil est couché) donc en dehors des heures de cours.
Elles se déroulent en trois temps : un temps préalable d’explications, un temps de balade proprement dite, et un temps de questions-réponses au retour.
Les explications ont porté sur le fonctionnement d’une caméra infrarouge et sur les moyens d’évaluer les niveaux d’isolation. Les remarques des élèves ont montré que la plupart avaient compris l’essentiel, y compris ceux de sixième. Une élève de première a posé une question sur l’interprétation de l’image qui montrait une particulière vivacité d’esprit.
Les balades visaient à repérer des anomalies et à évaluer les points forts ou faibles d’isolation. Les élèves de sixième ont spontanément proposé d’aller voir des endroits où ils avaient froid (gymnase, zones près des fenêtres de certaines classes…).
La visite de la salle des professeurs du lycée Lakanal a ainsi permis de découvrir la présence d’un radiateur derrière une partie des casiers. Par observation de l’extérieur du bâtiment de Marie Curie, il est possible de voir où se trouvent les radiateurs : la caméra permet de « voir à travers les murs ».
Les caractéristiques des deux lycées.
Les balades ont montré que les deux lycées sont des passoires thermiques. Ce n’est pas étonnant eu égard à la date de leurs constructions et malgré la qualité de celles-ci.
Dans les deux lycées, les radiateurs sont incrustés dans les murs externes. C’est-à-dire qu’au niveau des radiateurs, le mur est moins épais et donc moins isolant. C’est une pratique qu’on retrouve dans un certain nombre de pavillons des années 30 et même des années 50. Quand l’objectif est que le radiateur ne ressorte pas du mur, comme à Marie Curie, l’épaisseur de celui-ci est vraiment faible et les fuites thermiques importantes.
Classiquement, portes et fenêtres sont l’objet de fuites importantes. C’est particulièrement vrai pour certaines portes à Lakanal. Dans ce même lycée, les murs entre classes et préau comptent de nombreuses et importantes niches qui sont autant de zones de très faible isolation thermique.
Ces situations sont bien connues des gestionnaires des établissements. Ceux-ci voient l’importance de la facture de chauffage. Mais ils connaissent aussi la difficulté, voire l’impossibilité, d’apporter des corrections dans des bâtiments classés monuments historiques.
Les élèves ont bien entendu posé la question des actions possibles pour réduire les émissions de GES. La seule perspective positive aujourd’hui est l’arrivée envisagée de la géothermie si le projet en cours d’étude à Fontenay-Sceaux-Bourg-la-Reine se concrétise.
A suivre.