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Des scouts au bout du monde

A contre-courant des critiques, souvent fondées, sur les adolescents qui vivent de plus en plus dans un monde numérique déconnecté du monde réel, des scouts de Sceaux ont décidé de vivre une aventure unique en son genre. Florestan, Sophie, Gautier et Pauline sont partis pendant près d’un mois au Cambodge, dans la ville de Kampot.

Pourquoi ils sont devenus scouts

Lors d’un entretien, Florestan et Sophie m’ont confié les raisons qui les ont poussés à devenir scouts. Si nous avons tous entendu parler du mouvement, nous ne connaissons pas vraiment les motivations.

Pour Sophie, c’était les “amis”. Les scouts sont plus qu’une activité, c’est un lieu de socialisation, qui permet aux jeunes de faire des rencontres, d’échanger. Pour Florestan, c’est la pédagogie scoute qui fut l’une des raisons qui ont poussé ses parents à l’inscrire.

Ce n’est pas un centre aéré ou un camp de vacances. Les activités sont pensées pour faire grandir et mener à de plus grands projets.

Là est la raison au cœur même de la mission au Cambodge. Elle s’inscrit dans une continuité de projets organisés par les scouts eux-mêmes et qu’ils réalisent au fur et à mesure qu’ils évoluent dans les catégories.

Le scoutisme définit plusieurs catégories où sont répartis les membres. Dans la catégorie orange sont les 8-11 ans, dans la bleue les 12-14 ans, dans la rouge les 15-17 ans et enfin dans la verte les plus vieux. Plus ils évoluent dans ces catégories, plus ils deviennent indépendants dans la réalisation de leurs projets.

Les projets réalisés sont très variables et vont de la rencontre avec des migrants à l’aide au Téléthon.

Un projet d’équipe

Et les scouts rencontrés ont évolué jusqu’au niveau vert et ont donc dû mettre au point leur propre projet.

Un projet se réalise en petit groupe pendant 2 ans et se divise en deux phases.

La première phase se déroule en France. Pour nos scouts, c’était dans un village où ils ont animé plusieurs activités pour les enfants vivant dans un des villages de l’association Action Enfance, organisme qui a pour mission de s’occuper d’enfants séparés de leurs parents sur décision du juge des enfants. La seconde phase peut se dérouler en France mais aussi à l’étranger.

C’est pendant cette deuxième phase qu’ils sont allés au Cambodge. Ce projet a été mis en place grâce à des contacts qu’ils avaient dans le pays. Il avait été annulé une première fois à cause du Covid. Ils ne pouvaient voyager pendant cette période et ont donc dû se rabattre sur un projet en France, en lien avec l’environnement. 

Une MJC au Cambodge

Ils n’ont cependant pas perdu espoir et y sont allés l’année d’après. Leur mission était de travailler avec la MJC locale à Kampot.

Le but premier d’une MJC est de permettre une ouverture à la culture pour les jeunes. Au Cambodge, les scouts ont pu jouer ce rôle-là et créer une ouverture à la culture française, mais aussi européenne, via des jeux, activités et ateliers pour des personnes de 7 à 20 ans.

.Par exemple, Florestan, qui fait un BTS d’informatique, a animé un concours d’informatique. Pauline qui fait des études de médecine a formé les jeunes de la MJC aux gestes qui sauvent. Sophie qui est membre d’une association pour l’environnement a animé des ateliers de sensibilisation à la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour permettre l’ouverture à notre culture, ils ont également mené plusieurs ateliers de cuisine, faisant découvrir la gastronomie française et européenne. Ou encore organisé des jeux typiques de nos cours de récréation, comme le jeu de l’épervier. Ces jeux, à la grande surprise des scouts, étaient aussi bien appréciés des plus jeunes que des adolescents, de par leur caractère nouveau et insolite. 

Ils ont également donné de leur personne avec des cours de langues dans des classes hétérogènes. Il y avait des étudiants souhaitant apprendre l’anglais ou le français comme  des adultes qui travaillent et souhaitent améliorer leurs compétences dans ces langues. Généralement, ces cours sont assurés par des bénévoles. A ce titre, les scouts, en s’appuyant sur des activités de base, ont enseigné un vocabulaire de la vie quotidienne en France.

Souvenirs, souvenirs…

Partis le 31 juillet, le 21 août arriva rapidement, la fin du voyage. Pour les scouts de Sceaux, ce voyage fut une immersion dans un pays totalement différent, de la culture au climat. Des plantations de poivre aux restes du temple d’Angkor à Siem Reap, ils ont pu découvrir la vie de jeunes dans un environnement totalement différent. Lors de leur séjour, ils ont habité dans un bâtiment de la MJC, avec d’autres jeunes qui étudient loin de chez eux et n’ont pas les moyens de se loger autre part. Ils ont découvert la nourriture locale, et même appris la recette d’un plat cambodgien, le Amok.

Ce voyage fut aussi l’occasion de rencontres avec des scouts cambodgiens, avec lesquels ils ont échangés sur les différentes façons de voir le scoutisme.

Les derniers jours au Cambodge furent l’occasion de visiter le pays. Après ces semaines en immersion, ils s’étaient acclimatés à la langue et aux traditions. Leurs visites n’en furent que plus riches. 
Signalons que la MJC de Sceaux organise une exposition du 4 janvier au 12 janvier 2023, Une MJC au bout du monde. Ce sera le moment par excellence de voir concrètement comment la mission s’est déroulée. Et le mercredi 11 des animations autour du Cambodge seront proposées. 

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