Comme annoncé ici, l’association Z.E.N. 2050 Maintenant (Z.E.N. pour zéro émission nette de gaz à effet de serre) tenait ce lundi 21 mars sa première réunion publique. Premier succès : la salle était pleine pour écouter la dizaine de courtes interventions. L’association avait en effet fait le choix de présenter d’abord ses différentes activités (par les porteurs de projets correspondants), de donner ensuite la parole à ses partenaires puis enfin à la salle.
La variété des interventions a souligné les caractéristiques de cette association née en 2020 : Agir concrètement et positivement au niveau de la ville et de ses environs, impliquer les étudiants et coopérer avec d’autres associations locales.
Objectif réduction des émissions locales
Après l’introduction par le président de l’association, qui a présenté l’ambition de celle-ci, le premier projet présenté avait trait à « la formation des citoyens de demain » : l’association propose à des établissements scolaires ou étudiants d’évaluer leur bilan carbone et de s’en servir pour établir un plan d’action à leur échelle. Le responsable du projet a suivi dans ce but une formation avec l’association nationale « Avenir climatique » qui a élaboré des outils adaptés aux étudiants et enseignants. Des contacts sont déjà bien avancés avec le lycée Marie-Curie et l’EPF.
Le deuxième projet porté par Z.E.N. 2050 vise à la création d’un réseau de géothermie sur le territoire de la ville et de villes voisines (Bourg-la-Reine et Fontenay). Les conditions techniques sont réunies : il existe sous nos pieds des nappes phréatiques utilisables, l’urbanisation est suffisamment dense. Des réseaux existent déjà à Bagneux, Cachan ou Chevilly-Larue. C’est un projet ambitieux puisque l’investissement se chiffrerait en dizaines de millions d’euros. Mais l’impact serait lui aussi très conséquent avec une réduction des émissions en dizaines de kilotonnes de CO2e.
Le projet nécessite une étude portée par les communes concernées et/ou le territoire Vallée Sud Grand Paris. Le porteur du projet estime que l’appui des citoyens serait nécessaire. En effet, les promoteurs de ce type de réseau ont besoin pour se lancer de pouvoir compter sur de futurs utilisateurs, souvent des grands ensembles de logements sociaux. A Sceaux, la majorité de la consommation locale de gaz (celle qui est le plus facile à remplacer par de la géothermie) est le fait des pavillons : la mobilisation de leurs propriétaires est donc un élément clé de réussite.
Le troisième projet de l’association s’est bâti sur l’acquisition d’une caméra thermique (grâce à l’aide de la région, dans le cadre de son financement participatif). La Gazette a rendu compte de plusieurs des balades thermiques organisées avec la ville (ici, ici ou ici). Le but est d’aider les propriétaires à prendre conscience des pertes thermiques de leur logement et des principaux endroits où elles se produisent, pour envisager des travaux d’isolation. L’association est maintenant en mesure de faire des visites de ce type chez les propriétaires qui le souhaitent.
La réunion a enchaîné sur l’utilisation par l’association des budgets participatifs de la région et de la ville : par rapport à cette dernière, un projet est déposé pour acquérir des jeux pédagogiques sur la décarbonation !
Le quatrième projet présenté est tourné vers les étudiants : ils seront au cœur d’une manifestation organisée le 14 mai à l’ancienne mairie. L’association propose des stages aux étudiants à l’EPF et à l’IUT de Sceaux. Les élèves de 1re de Marie Curie vont prochainement faire des projets en petits groupes, en physique et en SVT, à l’aide de la caméra thermique de l’association.
Les étudiants et les partenaires
Ce sont justement quatre élèves de l’IUT de Sceaux qui sont venus expliquer la préparation qu’ils font de cet événement, dans le cadre d’un projet tutoré (dans leur parcours de formation donc). L’objectif est de « sensibiliser la population sur l’impact sur l’environnement de nos émissions et de proposer des solutions », avec comme cible, les jeunes et les habitants des communes alentours. Des contacts ont été pris avec différentes associations, comme les étudiants de Jean Monnet, membres de l’association des juristes en Master de droit de l’environnement, dont la Gazette a déjà parlé. D’autre part, un sondage est lancé auprès des propriétaires de logement pour préparer cette journée du 14 mai.
Un élève de l’EPF a pris la suite. L’école demande en fin de deuxième année de réaliser un stage dit citoyen de 6 semaines dans une association de leur choix. Z.E.N. 2050 a ainsi bénéficié l’été dernier de la présence de quatre étudiants : l’un d’eux a construit le site Internet, deux ont travaillé sur l’utilisation de la caméra thermique et le dernier, celui qui a témoigné, sur la géothermie. Ce futur ingénieur a donc eu l’occasion d’étudier les conditions techniques, économiques, sociales et politiques d’un projet de ce type. Il a visité une installation dans la région parisienne et rencontré le service en charge de la transition à la mairie de Sceaux.
Les deux intervenants suivants sont chacun responsables d’une association agissant de diverses manières pour la réussite de la transition écologique, l’un à Châtenay-Malabry, l’autre à Fontenay-les-Roses. Ils partagent avec Z.E.N. 2050 la volonté de coopérer avec les associations voisines. Leur association participera à l’événement du 14 mai et une balade thermique est déjà programmée dans les deux villes avec l’aide de Z.E.N. 2050.
Les interventions de partenaires sont conclues par celle d’une co-animatrice de MDB Sceaux à vélo (MDB : Mieux se déplacer à bicyclette), une association déjà présentée ici. Cette association qui veut promouvoir le vélo au quotidien agit elle aussi de manière très concrète (bourse aux vélos, atelier marquage, vélo-école…). Elle intervient aussi au lycée Marie Curie pour un parking sécurisé des vélos. Elle sera bien entendu présente à l’événement du 14 mai.
Aller plus loin ?
Parmi les questions posées par la salle, il y eut la demande de détail sur le projet géothermie et le moyen de le faire avancer. Le buffet qui a suivi a permis aux participants de demander les précisions qu’ils souhaitaient aux divers porteurs de projet.
Auparavant, le président de l’association a fait appel aux bonnes volontés en expliquant comment aider l’association. Les moyens sont multiples. Il est d’une part possible de rejoindre l’association et de s’investir sur des projets, de participer à des balades thermiques, de préparer des temps d’échanges autour de la géothermie, d’accompagner de “jeunes apprenants”
D’autres aides sont également possibles : solliciter l’organisation d’une balade thermique de rue ou quartier, faire connaître les initiatives de l’association, marquer le soutien par son vote lors des budgets participatifs, venir le 14 mai ou aider financièrement l’association !
Aux dernières nouvelles, cette réunion publique a déjà permis à Z.E.N. 2050 maintenant de trouver un nouveau web-master pour son site. Les organisateurs espèrent vivement que d’autres volontés se manifesteront.
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