Dvořák et Beethoven étaient au programme du trio Atanassov et, pas n’importe quelles œuvres : le premier des quatre trios du compositeur tchèque et l’ultime et monumental trio de Beethoven, À l’archiduc, écrit d’une seule traite en mars 1811, et référence absolue pour tous les compositeurs romantiques. « Les deux œuvres, écrites dans la même tonalité de si bémol majeur, sont résolument optimistes, joyeuses et lumineuses. Elles laissent même la place à quelques touches d’humour », précise dans un communiqué de presse du 8 février Pierre Kaloyann Atanassov, pianiste du trio et directeur artistique de la Schubertiade de Sceaux.
Dvořák a parlé davantage à mon âme slave…
Je vous le dis tout net, c’est sans doute mes 50% de sang slave qui parlent, j’ai toujours absolument adoré Dvořák dont la Moldau et ses danses slaves sont associés à mes plus anciens souvenirs d’enfance, alors que Beethoven ne me m’a jamais beaucoup ému, à part peut-être l’Ode à la joie, pour son message universel et le symbolisme européen qui lui a été associé.
Mais l’interprétation du trio Atanassov était réellement remarquable de bout en bout !
C’est pourquoi, je sépare nettement la qualité d’interprétation, merveilleuse de la première à la dernière note de la soirée, de ma perception subjective qui privilégie résolument la jubilation que j’ai ressentie en écoutant la délicieuse et délicate interprétation de Dvořák.
Je salue d’ailleurs la légèreté, voire la malice du jeu sur à l’Archiduc, qui me ferait presqu’aimer Beethoven….
Mais la vraie cerise sur le gâteau, ou plutôt, compte tenu du contexte, la gourmandise du concert, c’est le morceau supplémentaire interprété par les artistes après les applaudissements enthousiastes de la salle : le trio « Dumky » de Dvorak, un trio pour piano et cordes no 4 en mi mineur, opus 90 B. 166, que le trio Atanassov a su élever au rang des plus hautes sphères, tout à côté des anges !
Bravo à eux, quelle belle Schubertiade : une de plus !
Un reproche, toutefois, nous n’avons eu qu’un petit extrait du trio Dumky et nous comptons bien, mon épouse et moi, avec bien d’autres mélomanes scéens j’en suis certain, que le trio Atanassov nous offrira cette œuvre en version intégrale dans une prochaine saison !
l’appel est lancé ! La programmation des Schubertiades à venir sera surveillée !
