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Vallée Sud Emploi

Vallée Sud Emploi existe depuis 2018 avec la fusion de divers services et de trois missions locales, dans une volonté d’harmoniser et de renforcer l’offre de service emploi sur l’ensemble de son territoire. Le service a trois missions : accompagnement à l’emploi et à la formation, appui aux entreprises et fédération des acteurs de l’emploi sur le territoire. Nous avons rencontré sa directrice, Hélène Youlountas, pour comprendre son action.

Un service emploi organisé au niveau du territoire prend tout son sens en région parisienne. Paris et sa petite couronne constituent une seule zone d’emploi et les personnes s’y déplacent beaucoup pour aller travailler. En même temps, un emploi tout à côté de chez soi n’est pas souvent réaliste et des services restreints à une ville répondraient mal aux besoins.

En janvier 2018, Vallée Sud Emploi se constitue à partir de plusieurs structures existantes. L’équipe compte 42 personnes, essentiellement des conseillers emploi formation et des chargés de mission auprès des entreprises. Deux sites permanents accueillent le public, à Antony et Bagneux (1). Il existe également 7 permanences implantées dans les différentes villes du Territoire.

En 2020 (année Covid), Vallée Sud Emploi a accompagné 3199 personnes dont 82 % de jeunes de moins de 26 ans. Ces derniers en sont la cible privilégiée. Elle a aussi publié 9701 offres d’emploi, dont 269 après un traitement personnalisé auprès d’une PME.

Cible 1 : les jeunes déscolarisés

Une des cibles principales de son action est le « décrocheur », un élève qui, selon l’ONISEP, quitte ou risque de quitter prématurément le système scolaire sans avoir obtenu de diplôme (CAP, bac pro ou bac). Ces jeunes ont ensuite beaucoup de mal à entrer sur le marché du travail.

Les actions menées depuis une décennie ont permis une réduction progressive des sorties précoces. A côté de celles du ministère de l’Éducation nationale, Vallée Sud Emploi agit aussi en direction des mineurs. Il s’appuie pour cela sur un réseau de partenaires : avec l’AFPA, par exemple, qui a construit un dispositif de mobilisation en 13 semaines pour les 16-18 ans, ou avec des acteurs locaux, comme les animateurs de « la Rotonde » aux Blagis.

L’action menée n’est pas magique, mais elle donne des résultats pour une partie des mineurs.

Cible 2 : les jeunes adultes

Les jeunes adultes sont la cible prioritaire de Vallée Sud Emploi, en lien étroit avec Pôle Emploi qui prend en charge la question des droits. D’après une enquête menée en octobre 2020, 47% des jeunes ont eu connaissance du service par le “bouche-à-oreille” via un proche, 33 % arrivent sur conseil de partenaires tels que Pôle Emploi, les travailleurs sociaux, les associations, les écoles et les mairies.

Le nombre de personnes suivies par chaque conseiller Pôle Emploi (plusieurs centaines) ne leur permet guère d’assurer un accompagnement vraiment personnalisé. Avec environ 50 personnes accompagnées par conseiller, Vallée Sud Emploi peut aller plus loin que le seul projet professionnel. Cela peut comprendre des questions de mobilité ou d’hébergement. Pour certains jeunes, il est impossible de se consacrer à un projet professionnel tant que ces freins n’ont pas été levés.

La moitié des jeunes accompagnés sont sans diplôme (12%) ou avec un CAP ou un BEP (36%). 41% des jeunes sont titulaires d’un bac+ 2.

Au-delà des activités classiques d’entretien avec les personnes accompagnées, Vallée Sud Emploi déploie de multiples actions :

  • Des opérations spécifiques de recrutement à l’occasion de l’ouverture d’une nouvelle entreprise ou d’un nouveau commerce. De juillet à novembre 2021, leur site signale 4 événements de ce type, à Bagneux, Antony, Malakoff et Bagneux. Pour ces événements, la cible est en priorité les habitants les plus proches.
  • Des événements pour faire connaître les métiers qui recrutent : le bus pour l’emploi passé à Châtenay-Malabry et Bagneux en juin, un salon métier en ligne organisé avec Action métiers en juillet.
  • Des événements centrés sur l’apprentissage, avec en particulier le forum annuel des rencontres de l’alternance en mars/avril.

Les jeunes accompagnés vont pouvoir évoluer vers des situations diverses. Par exemple, en 2020, année Covid, Vallée Sud Emploi a compté 1221 sorties positives, dont 655 en emploi,169 en alternance, 294 en formation et 110 en scolarité.

Cible 3 : les PME

L’une des préoccupations de tout service tourné vers l’emploi est de repérer les offres. On sait que le recrutement ne fait pas forcément l’objet d’une publication. On parle de « marché caché », non en raison d’une volonté des employeurs de cacher leur recrutement, mais parce que celui-ci se fait à travers le réseau informel du recruteur. C’est en particulier le cas dans les petites entreprises, dont on sait pourtant qu’elles représentent une partie importante de l’offre. Il n’est donc pas étonnant que Vallée Sud Emploi ait mis en place dès janvier 2019 un service relations entreprise.

Un atelier RH est organisé chaque mois à destination de ces PME : sur la GPEC (Gestion prospective des emplois et des compétences) en septembre, les fondamentaux du recrutement en octobre, les alternatives au recrutement et à l’embauche en novembre…

Une action spécifique concerne ce qu’on appelle la clause d’insertion qui favorise l’accès des structures d’insertion par l’activité économique aux commandes publiques.

Vallée Sud Emploi joue ici un double rôle, d’une part par la promotion du recours aux clauses sociales d’insertion auprès des donneurs d’ordre, d’autre part en fédérant les acteurs de l’insertion pour apporter des opportunités d’emploi aux personnes du territoire. En 2020, 257 habitants ont profité des clauses d’insertion et 426 contrats de travail d’insertion ont été signés. Les marchés publics « clausés » de la Société du Grand Paris (SGP) ont bénéficié à 73 habitants ont permis de signer 80 contrats de travail.

Un service qui trouve toute sa place sur le territoire

Au bout de quatre ans d’existence, dont près de deux marqués par la crise sanitaire Covid, Vallée Sud Emploi a trouvé ses marques et sa reconnaissance comme acteur incontournable sur le territoire. De nouveaux projets sont déjà dans les cartons. Ainsi, un dispositif s’appuyant sur des parrains bénévoles et intitulé « 100 chances 100 emplois ». Souhaitons-lui bonne chance.

1 : au siège situé au 42 avenue Aristide Briand, 92160 Antony et dans son antenne 1-3 allée Parc de Garlande, 92220 Bagneux

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