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Qui habitait chez vous?

Savez-vous qui, en 1891 ou en 1936, habitait à l’adresse que vous occupez actuellement ? Répondre à la question n’est pas impossible. Pour cela, consultez les recensements de population qui ont été mis en ligne par les Archives nationales. Il vous faut aller sur le site suivant : https://francearchives.fr/fr/article/26287471 . Ensuite, vous sélectionnez l’onglet Hauts-de-Seine et vous choisissez Sceaux. Et tout comme moi, vous découvrirez les familles qui vous ont précédé dans votre logement.

Evidemment, Sceaux a bien changé depuis 1891 et très souvent, à la place de la maison d’alors, s’élève aujourd’hui un immeuble. A vous de suivre l’évolution des lieux d’un recensement à l’autre. Par exemple, j’ai constaté que, là où j’habite, résidait en 1891 une seule famille constituée du père, 72 ans, forgeron de son état, de la mère, 66 ans, et de la fille de 29 ans, demoiselle des Postes et Télégraphes, métier enviable et terriblement moderne. En 1896, on y trouve un cocher de 49 ans et son épouse de 45 ans. Je n’ai pas poussé plus loin encore l’investigation, cela ne saurait tarder.

On recense depuis l’Antiquité!

Mais, me direz-vous, depuis quand recense-t-on les populations ? Depuis l’Antiquité, pourrait-on répondre, de manière à connaître à peu près l’assiette de l’impôt ou à estimer le nombre d’hommes mobilisables. Les Évangiles n’en citent-elles pas un, réalisé sous Quirinius, gouverneur de Syrie ?[1] Les recensements ont toutefois été longtemps irréguliers et fort imprécis dans leurs résultats.

C’est pendant la Révolution que se mettent en place des procédures plus rationnelles, au service d’une machine administrative alors en pleine réorganisation. Il faut attendre 1801 pour que les recensements deviennent plus réguliers, se déroulant normalement tous les cinq ans depuis l’ordonnance de 1822. Grâce à l’amélioration des techniques de dénombrement, ils deviennent de plus en plus précis et exacts. Ils se font par commune et par lieu d’habitation, maison ou immeuble, recensant toutes les personnes y résidant. Les données y figurant ont pu varier, mais généralement on trouve le nom et le prénom de la personne, son âge, sa profession. A cela s’ajoutent parfois, selon les dates de recensement, la nationalité, les lieux et dates de naissance et même en 1851, la religion.

Depuis 2004, le recensement n’est plus la cérémonie nationale qu’il représentait depuis près de deux siècles. Et ses objectifs sont assez larges. Une bonne partie de la statistique de l’INSEE s’appuie là-dessus; de même que les subventions de l’Etat aux communes qui sont fonction de la population. Aujourd’hui, sont distinguées les communes de moins de 10.000 habitants qui connaissent un recensement tous les 5 ans à raison de 1/5 d’entre elles chaque année de celles de plus de 10 000 habitants qui sont l’objet d’une enquête annuelle par sondage auprès d’un échantillon de population.

Des sources historiques de premier plan

Les recensements sont une formidable source historique, https://www.persee.fr/doc/gazar_0016-5522_1961_num_33_1_1637 précieusement conservée par les Archives départementales et nationales et maintenant disponibles sur Internet. Elles contribuent à la connaissance de l’histoire locale, en apportant des données extraordinaires sur les habitants des villes et des bourgs. Leurs synthèses apportent également des éléments essentiels sur l’évolution de la population française en général. Et les amateurs de généalogie y trouvent également leur miel.

Alors qui habitait « chez vous » en 1891 ?


[1] Saint-Luc 2,1-2

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