Nous avons la chance d’avoir à Sceaux un apiculteur bio professionnel. LGdS l’a interrogé sur son métier. Il nous a répondu avec passion.
LGdS : Pouvez vous nous expliquer en quoi consiste votre métier d’apiculteur?
Fabrice : Je gère une centaine de ruches : 50 dans les Hauts de Seine et Paris, 50 en Forêt de Fontainebleau pour produire du miel certifié bio. Je produis normalement (si toutes les conditions sont réunies, en particulier météo) plusieurs miels : toutes fleurs, acacias, châtaignier, forêt..
Un apiculteur est un éleveur d’abeilles. Il faut donc gérer la croissance des populations d’abeilles qu’on appelle essaims. Chaque essaim occupe une ruche.
Il faudra donc gérer le développement des essaims, leur production de miel, leur reproduction et éventuellement leurs maladies. C’est un métier d’éleveur qui connait une saisonnalité forte : l’activité est concentrée sur la période des floraisons (les fleurs sont la nourriture des abeilles). On travaille donc beaucoup d’avril à mi juillet.
A titre d’exemple : en mars, à la sortie de l’hiver, la population d’une ruche est de 15 000 abeilles environ. En juin, cette même ruche, connaîtra une population de 60 à 70 000 abeilles.
LGdS : Quel regard portez vous sur l’environnement et la biodiversité à Sceaux?
Fabrice : A Sceaux, nous avons la chance d’avoir beaucoup d’espaces verts : le Parc de Sceaux, mais aussi le parc du lycée Lakanal, la Coulée Verte, etc …De plus, l’habitat est très pavillonnaire avec de grands jardins où fleurissent de nombreuses variétés de végétaux : arbres fruitiers (cerisiers, pommiers, etc ..), haies de troènes, etc … Il y a également de grandes allées de tilleul dans la ville … Tout cela représente des ressources importantes et diverses pour l’alimentation des abeilles.
Enfin, nous sommes dans une ville sans activité agricole : il n’y a donc pas d’utilisation de pesticides sur les fleurs comme dans certaines régions agricoles et le Parc de Sceaux ou la Coulée Verte ont arrêté tout traitement chimique depuis des années (insecticides, herbicides, etc …) Les particuliers sont également de plus en plus conscients de ce problème et ont tendance à ne plus utiliser de tels produits dans leurs jardins.
Cela créé un espace favorable au développement des insectes : papillons, bourdons, etc … Et abeilles bien sûr !!
De ce point de vue (biodiversité), nous vivons dans une banlieue privilégiée, même si le béton grignote des espaces verts chaque année !!
LGdS : Quels seraient les 3 conseils que vous pourriez nous donner pour nous encourager, à notre niveau, à développer la biodiversité ?
Fabrice : J’en vois trois.
Ne pas utiliser de produits de synthèse/ chimique dans son jardin : herbicides, insecticides, fongicides, etc … Quand il y a des problèmes de jardinage tels que : trop de limaces trop d’insectes nuisibles ,etc … Il y a souvent des alternatives naturelles (utiliser des extraits d’une plante ou la planter), etc … N’oubliez jamais que dans votre jardin, si vous ne pensez pas aux insectes, votre chien ou votre chat va manger de l’herbe ou des plantes … Quand ce ne sera pas un enfant !!!!… Si vous utilisez fréquemment ces produits toxiques, vous risquez de les empoisonner …
Si l’on veut aider le développement de la biodiversité, il faut planter des essences très diverses dans son jardin : bourraches, lavandes par exemple… Attirent les papillons et les abeilles … Plus votre jardin a des plantations variées plus, il attirera des variétés d’insectes différentes qui elles-mêmes favoriseront l’alimentation des oiseaux et donc leurs présences.
Éviter de tondre systématiquement son jardin ou ses haies … Lorsque l’on tond son jardin, on élimine les floraisons des fleurs de surface telles que : trèfles, pissenlits, etc … Qui sont des ressources importantes pour les insectes et les abeilles en particulier … Aujourd’hui, dans la grande majorité des espaces verts publics (parcs, etc …), les collectivités locales ont limité les tontes à une ou deux par an, afin de favoriser le développement de la biodiversité … De plus, c’est plus économique !!