Rappel du contexte
Ce jeudi 25 novembre, le conseil municipal de Sceaux tenait séance officielle. La Gazette a rendu compte du premier point de l’ordre du jour qui concernait « les mobilités douces », avec d’une part l’approbation du plan « Sceaux à vélo 2022-2026 et d’autre part l’adhésion au comité d’itinéraire de la Véloscénie. Les questions liées au passage par Sceaux d’un futur RER V n’y ont été abordées qu’incidemment, peut-être parce qu’elles concernent des voies départementales. Nous nous proposons d’y revenir ici
Les mesures prises par le passé pour faciliter le vélo à Sceaux, comme celles proposées cette fois, ne font pas vraiment débat en elles-mêmes. Le débat vient du fait que certains les trouvent insuffisantes, parce qu’elles ne comprennent pas la mise en place de voies réservées, c’est-à-dire de pistes cyclables. Le maire et son adjoint en charge des mobilités défendent l’idée de cohabitation des voitures et des vélos sur les mêmes voies, et Patrice Pattée l’a encore affirmé dans un article récent.
Dans les plans précédents, l’équipe municipale était allée jusqu’au bout de ce qu’elle pensait possible sans gêner les autres usagers. L’association Sceaux à vélo lui a proposé de nouvelles idées qui ont été en grand partie acceptées.
Pour aller plus loin, c’est-à-dire mettre en place des pistes cyclables qui ne seraient pas interrompues tous les 50 mètres, voire moins, il faut prendre des mesures difficiles, consistant par exemple à enlever de nombreuses places de stationnement. On peut se demander si c’est justifié, mais on peut surtout se demander si cela a vraiment un sens si les communes voisines n’offrent pas l’équivalent.
Le projet « RER » V
Il se trouve que les partisans du vélo et des pistes cyclables, regroupées dans des associations en Ile de France, ont su convaincre la présidente de région d’un projet régional de RER vélo. Le schéma initial de ce projet prévoit le passage de deux « lignes » à Sceaux.
La ligne GC (pour grande ceinture on peut le supposer) devait passer par la D60 et donc la rue Houdan, y compris la place du général de Gaulle. Un projet alternatif par la D75 (avenue Jean Perrin) a été avancé.
La ligne B3 devait initialement passer par laD63, et là aussi un projet alternatif par la coulée verte a été proposé.
Le projet de RER V restructure le débat sur les pistes cyclables. Il envisage de grandes voies réservées au vélo passant par Sceaux ou à sa limite, avec un débit important. On imagine qu’il n’est pas possible de prévoir des pistes cyclables dans toutes les rues. Reste alors à débattre des lieux où il faut prévoir des pistes réservées aux vélos : là où cela semble aisé à faire (avenue Le Notre ?), à proximité des établissements scolaires (rue Constant Pilate et Emile Morel… ?) ou en débouché du RER V (D67 ?) …
Quelles mobilités demain ?
Nous avons aujourd’hui dans la population des personnes qui préfèrent la voiture, d’autres qui préfèrent marcher ou circuler à vélo ou en transport en commun. Mais il y a aussi un nombre conséquent de personnes qui pratiquent indifféremment les différents moyens de déplacement, en fonction de la disponibilité dudit moyen, de la longueur du déplacement et d’autres contraintes particulières.
Si la voiture a connu un développement extraordinaire depuis 100 ans, c’est bien parce qu’elle a beaucoup d’avantages individuels. On prend aujourd’hui conscience qu’elle a aussi un certain nombre d’inconvénients collectifs, en particulier à travers des pollutions diverses. D’où l’idée de favoriser les autres solutions.
Le Grand Paris Express (GPE) va très probablement modifier en profondeur les conditions de déplacement en transport en commun. Il aura fallu au moins 15 ans pour les premiers résultats, mais ce réseau sera probablement très structurant. On le voit aujourd’hui avec le tram 10 en cours de construction : des études sont en cours pour définir comme le faire aboutir à une gare de la future ligne 15 de ce GPE.
Il aura fallu au moins 15 ans pour que les premiers résultats arrivent. Il faudra probablement encore de nombreuses années pour que des lignes complètes du RER V voient le jour, mais on peut faire l’hypothèse que ce futur réseau sera également structurant pour les aménagements locaux.
Il est dommage que la question de son passage sur la ville de Sceaux n’ait pas fait l’objet d’une réflexion plus approfondie lors de ce conseil municipal. Des décisions importantes sont en effet en train de se prendre. La première concernait le passage du GC : par le D60 (c’était le projet initial) ou la D75 (cela semble être la solution préférée). Pourquoi préférer une ou l’autre de ces deux solutions ?
La seconde concerne la voie B3 : faut-il passer par la D63 ou par la Coulée verte ? Les usagers de cette dernière voient bien tout l’inconvénient qu’il y aurait à y implanter une « autoroute vélo » de 4 mètres de large. Et si l’objectif est de remplacer la voiture par des modalités plus propres, c’est la solution D63 qui devrait s’imposer.
Peut-on suggérer à nos élus d’envoyer une délégation en visite de cette Coulée verte et de la D63 pour évaluer l’impact du passage d’une voie B3, pour en rapporter leurs constats lors d’une future séance du conseil ?
Je comprends bien que les chasseurs-cueilleurs, obligés pour chercher de quoi subsister, aient développé des compétences très élaborées pour se déplacer.
Je comprend aussi que cette nécessité biologique (et animale) n’ai guère interrogé mes semblables sur cette exigence de mobilité forcenée, au point d’en imaginer un droit constitutionnel à l’image du droit de propriété. Pour ce dernier, c’est une autre histoire.
Je modérerai mon propos en faisant remarquer qu’il n’est peut-être pas opportun d’appeler mobilité les longues attentes dans des bouchons interminables. Ni peut-être même des déplacements quotidiens de plusieurs heures pour aller travailler, entre autres.
Alors je pose la question : ne serait-il pas bienvenu de se demander s’il ne faudrait pas repenser la ville, et l’activité quotidienne du plus grand nombre, pour que les déplacements se limitent au strict nécessaire et cela d’une manière apaisée.
L’expérience récente du confinement Covid a montré qu’une adaptation darwinienne volontariste (ne serait-ce pas un oxymore ?) pourrait être engagée.