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Vélo en ville, deux ou trois choses entendues

A la Ménagerie s’est tenue, dimanche 30 mai, Vélo en ville, une manifestation en l’honneur, en hommage, en célébration, en défense aussi du vélo sous toutes ses formes et toutes ses promotions. Arrivé en milieu d’après-midi, fête des Mères oblige, je loupe la bourse aux vélos, de même que le marquage du cadre au stand de FaràVélo. Le vol est un frein majeur à l’essor du vélo et le marquage est de fait essentiel. Bien convaincu de son utilité.

On retrouve le Triporteur avec son impressionnant atelier rassemblé dans une sorte de petite caravane. Ils sont capables de vous remettre sur pied un vélo déglingué, même avec assistance électrique ! Les outils sont partout, les vélos retournés devant le stand font l’objet de réparations. Un côté concret très sympa.

Côté présence dans la ville, j’ai vu que Cocyclette avait organisé un jeu de piste dans les rues et que sO vélO, organisé par la ville, permettait de tester un vélo à assistance électrique (VAE) à la place de sa voiture pour les trajets professionnels.

Sceaux à vélo proposait un vélo école destinée aux… adultes ! Eh oui, ça s’oublie ! Et puis, il y a la crainte de circuler parmi les voitures, les bus, les deux roues, motos, trottinettes, vélos plus rapides. Pas facile de s’y remettre.

Astucieuse est la marque imaginée, Sharelock, pour des bornes-cadenas activables par smartphone, astucieuse comme leur formule « d’immobilité partagée ». Ça sonne bien… juste plutôt. La jeune entreprise a déjà déployé un réseau de bornes à Rouen, elle démarre à Sceaux. Good luck !

Je pus en revanche suivre une bonne partie de la rencontre animée par un grand, mince et limpide Hollandais (une pointe d’accent mettant la puce à l’oreille, la lecture du programme permettant d’identifier Stein Van Oosteren, le porte-parole du collectif Vélo Île-de-France).

Une assistance clairsemée, mais très honorable pour un bel après-midi qui appelle en d’autres lieux. Elle est largement composée d’aficionados inconditionnels de la petite reine. Et il faut soutenir son indifférence, lorsqu’on rappelle que la ville est un tout, qu’elle n’est pas seulement destinée aux cyclistes. Celle qui a pris la parole (ne connaissant pas les noms de tous, je me garderai de nommer ceux que j’ai reconnus, hors les organisateurs) présente le déplacement piéton comme le plus universel et, elle insiste, le meilleur soutien de l’activité commerciale.

Une ville est fragile, dit-elle, elle parle de Nantes et du Cours des 50 otages qui séparait deux quartiers centraux que le ralentissement de la circulation automobile avait réunis. Quelques années plus tard, le cours fut transformé en artère de grande circulation pour vélos. Et la séparation se refit. « Une rupture urbaine, dit-elle, c’est grave. »

Un homme prend la parole pour expliquer que l’expression « RER Velo » le gêne. Il ne semble pas friand des oxymores et les deux notions sont trop éloignées, contradictoires. Il voit plutôt une demande de fluidité du trafic vélo. Il trouve l’idée plus juste. Tandis que pour un autre, qui lui succède, c’est l’inverse. La hiérarchie de circulation est structurante. Un peu comme la distribution en autoroute, route nationale, route départementale organise notre façon de considérer les déplacements. Celui-là n’aime pas les références à « l’esprit villageois ». Avec 10.000 voitures par jour, on n’est pas dans un village. Le village souligne-t-il c’est de la proximité et de la marche.

Quelqu’un envisage une double évolution, la baisse de la circulation automobile et la hausse du trafic vélo, lesquelles devraient se télescoper et engendrer du conflit. Oui, peut-être. Pourquoi ?

Patrice Pattée, l’organisateur de la rencontre, reprend différents points. Quelques notes rapidement prises.

Le RER, pour lui, correspond à des déplacements longs en temps. Au départ, il fut conçu pour ramener à Paris ou la Défense des gens venant de la lointaine banlieue. Le RER Vélo est une formule qui lui parle et qu’il trouve pertinente pour les radiales qui amènent à Paris. Quant à une transversale qui couperait Sceaux en son centre-ville, il s’y refuse ; « Quel intérêt, demande-t-il, de favoriser un transit de vélos lancés à grande vitesse, allant de Chevilly à Clamart, ne s’arrêtant pas dans la ville et bouleversant un centre-ville profondément piétonnier ? » Avec 2000 vélos par jour sur la Coulée verte, le maire reçoit des plaintes incessantes de piétons en insécurité. Il y oppose un parcours par la RD75, les avenues Paul Langevin et Jean Perrin. Elles longent un ruisseau. « N’est-ce pas plus logique qu’un centre à 100m d’altitude ? » A suivre. Ce sera effectivement un choix d’importance pour la ville.

En attendant, dans l’air apaisant d’un printemps qui arrive enfin, l’animation de Stein van Ostereen donne un parfum d’Europe à ces échanges de dimanche ensoleillé.

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