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Maraudes avec la Croix-Rouge

Deux jeunes étudiants à Marie-Curie participent à des maraudes avec la Croix-Rouge. Ils vont à la rencontre de personnes sans domicile fixe pour leur apporter soutien. La Gazette les a interrogés.

Deux jeunes volontaires

Apolline Clicquot de Mentque et Erwan Wardenski sont en deuxième année de prépa D1 (droit et économie) au lycée Marie-Curie de Sceaux. En décembre, la Gazette avait raconté comment ils avaient sollicité les élèves de la Cité scolaire pour des cadeaux de Noël pour les SDF. Ayant suivi une formation à la Croix-Rouge pour participer à des maraudes, ils avaient « promis » à la Gazette de raconter leur première expérience sur le terrain. Mais ils avaient déjà donné quelques explications :

« Les maraudeurs viennent en aide aux personnes sans-abri ou en détresse sociale sur le territoire qui leur a été désigné. L’hiver, ils se mobilisent pour renforcer les équipes du SAMU social lorsque les températures chutent.

Les maraudeurs apportent un soutien concret et immédiat (boissons chaudes, nourriture …) tout en créant un lien social avec les bénéficiaires, pour les aider et les guider au mieux vers des structures d’accompagnement adaptées. »

Comment se déroule une maraude ?

Donc, un samedi de matin de décembre, ils se sont retrouvés vers 9 heures pour réaliser une maraude. Ils étaient quatre : Apolline et Erwan et deux autres personnes de la Croix-Rouge, des Scéennes ayant une longue expérience. Première étape : charger la voiture avec des couvertures, vêtements chauds, boissons chaudes, produits d’hygiène…Puis départ pour une tournée qui va durer jusqu’à 18 heures.

Le principe : repérer dans les rues des personnes qui semblent être à la rue puis aller à pied à leur rencontre, pour discuter et leur apporter un soutien adapté.

Le parcours est défini à l’avance (« boucle Babeth »). Il traverse les différentes villes du territoire de Vallée Sud Grand Paris(VSGP) : Antony, Fontenay, Clamart, Montrouge, Bagneux, Bourg-la-Reine … Le groupe local de Sceaux fait cette tournée (ou d’autres) une fois par mois. Il est relayé par d’autres groupes locaux voisins. Il y a aussi des maraudes en soirée.

Les visiteurs se présentent, proposent une boisson chaude et tentent d’entamer une conversation. Si la personne est déjà connue (rencontrée lors d’une maraude précédente), on l’appelle par son prénom (si elle a voulu le donner, ce qui n’est pas toujours le cas). Il faut écouter ce que la personne a envie de dire, essayer d’identifier des besoins auxquels il est possible de répondre : matériel (en décembre des gants étaient particulièrement demandés), parfois des adresses pour trouver un foyer ou autre. Ou tout simplement un peu de dialogue, de relation humaine et d’empathie. Certains ont peur et refusent tout contact.

Qui sont les personnes abordées ?

Il n’y a pas de profil type : les maraudeurs rencontrent des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, des Français et des sans-papiers, des personnes à la rue depuis 2 jours ou depuis 5 ans, des personnes isolées ou en groupe, des alcooliques et d’autres qui ne le sont pas. Il y a même des personnes qui ont un travail, mais qui ayant perdu leur domicile pour une raison ou une autre dorment dans leur voiture. Si certains ont fini par « faire avec » la rue, beaucoup voudraient en sortir.

La rue est plus difficile pour les femmes, et notamment plus dangereuse. C’est pourquoi elles ont tendance à se cacher et que c’est pour elles que les maraudeurs cherchent en priorité un logement.

Parmi la vingtaine de personnes rencontrées lors de leur tournée de décembre, Apolline et Erwan se souviennent par exemple d’une mère avec son enfant, d’une autre qui faisait la manche pendant que le reste de la famille était dans un hôtel…

Y a-t-il des SDF à Sceaux ?

Lors de parution de l’article sur les colis de Noël, une personne a demandé s’il y avait des SDF à Sceaux. Pour Apolline et Erwan, la question ne doit pas être posée comme telle. Ils ont pu rencontrer dans leur parcours deux fois la même personne, par exemple une fois à Sceaux et une fois à Bourg-la-Reine. C’est le « F » de SDF : le domicile n’est pas fixe. Donc, oui, on va rencontrer à Sceaux des personnes vivant dans la rue. Cela n’indique pas où elles dormiront ce jour-là. Certains le font sur la Coulée verte. C’est pourquoi les maraudeurs y font aussi un tour à l’occasion, ou à d’autres endroits non accessibles en voiture, mais où peuvent s’abriter les SDF.

A la fin de chaque tournée, un rapport est fait. Il précise en particulier le prénom, la situation de logement, l’état de santé. Cela permet le cas échant de déclencher des actions d’aide.

Qu’en pensent nos maraudeurs ?

Erwan et Apolline ont été touchés par la variété des rencontres : chacune est unique. Chacun raconte sa vie. Chacun est une vie à partager un moment.

Ils ont bien l’intention de continuer. L’ expérience leur est enrichissante. Ils apprennent des maraudeurs plus expérimentés.

Apolline explique avoir raconté cette expérience avec une cousine qui est aussi à la Croix-Rouge.

Tous les deux en ont parlé aussi avec des amis au lycée. En particulier avec deux jeunes de première année dans le même cursus qu’eux et qui sont curieux de comprendre des situations humaines qu’il ne connaissent pas…

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