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Journées nationales de l’architecture à Sceaux

Dans le cadre des journées de l’architecture, la ville de Sceaux proposait plusieurs visites. L’une d’entre elles était animée par des architectes du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Hauts-de-Seine (CAUE 92). Elle mettait en évidence quelques points communs aux travaux d’aménagement de bâtiments existants, aussi divers soient-ils.

La visite

Dimanche 20 octobre au matin, une vingtaine d’habitants se sont retrouvés à l’Hôtel de Ville. Deux architectes pour les accompagner : Sophie Thollot, architecte, directrice du CAUE 92 et Alix Lazian, architecte dans le même organisme. Objectif : découvrir les enjeux de l’architecture dans des opérations de rénovation et ou d’agrandissement, à travers une visite dans la ville.

Le circuit proposé nous a menés de l’Hôtel de Ville à la crèche Clé de sol, rue Albert 1er, en passant par l’avenue Charles Péguy, la rue Jean Mascret, la résidence des Bas-Coudrais le carrefour de la rue de la Marne et de l’avenue Georges Clemenceau.

Compromis entre contraintes diverses

L’objectif n’était pas d’examiner toutes les constructions le long du circuit, mais bien d’en observer quelques-unes dont la particularité était d’avoir fait l’objet de travaux importants dans les dernières années. Avec une exception sur ce dernier point : la mairie elle-même, qui a connu de lourds travaux il y a 20 ans environ.

Dès le départ, les deux accompagnatrices expliquent les contraintes auxquels ont été confrontés ceux qui menaient un projet (les architectes en particulier) : trouver un compromis entre plusieurs objectifs. Le premier est celui qui a conduit à lancer les études puis les travaux : la plupart du temps (du moins dans les exemples observés), il s’agit d’un agrandissement.

Le second est souvent imposé par la réglementation parce qu’il répond à des soucis récents. Il s’agit d’abord de réduire la consommation énergétique. L’intérêt de la visite aura été de montrer que les principes architecturaux actuels vont au-delà de cette seule réduction. Ils prennent notamment en compte des questions comme la circulation de l’air et des vents ou celle de l’eau dans le sol. C’est ainsi qu’on cherche aujourd’hui les logements dits traversants. A cet égard, le regard sur les aménagements de l’Hôtel de Ville illustre bien la visite.

Troisième objectif plus obscur pour le quidam non connaisseur : préserver la lecture originale du bâtiment dans la construction nouvelle.

Hôtel de Ville

Au début des années 2000, la Ville disposait au 122 rue Houdan des bâtiments de la préfecture datant du XIXe siècle. Il s’est alors agi de regrouper sur ce lieu la plupart des services municipaux. L’achat au département de l’ancienne gendarmerie a permis de limiter les constructions nécessaires. Des explications des architectes du CAUE, ressortent trois points importants.

D’abord, le jardin, qui n’avait qu’un usage privatif, est désormais ouvert au public, il est devenu un lieu de passage. Ensuite, on le voit bien en regardant depuis le jardin la façade des nouveaux bâtiments, ceux-ci ont été conçus pour faciliter en toutes saisons la climatisation. D’où les aménagements visibles sur la photo en tête d’article.

Enfin, le système de circulation et de gestion de l’eau de ruissellement dans un terrain naturellement pentu se traduit extérieurement par l’existence d’une surface d’eau dans la partie jardin, et par ce qui fait penser à un pédiluve en face de l’ancienne gendarmerie.

Résidence des Bas-Coudrais

Le circuit passait ensuite à la résidence des Bas-Coudrais et ses près de 700 logements. 18 bâtiments sur 6 hectares et d’une grande diversité : depuis les maisons jusqu’à la grande tour, le tout construit en 3 ans seulement. Eugène Beaudoin, présenté partout comme l’architecte de l’ensemble est qualifié ici d’architecte d’exécution, pour souligner le travail des équipes d’architectes ayant à l’époque réfléchi pour le ministère de la Reconstruction.

Dans le parc situé au cœur de la résidence, Sophie Thollot souligne que les constructions laissent 65% d’espace libre, ce qui a permis ce grand parc.

Mais l’objectif de la visite était aussi d’observer les travaux de rénovation thermique, déjà terminés dans une partie de la résidence. Pour constater comment ils ont pu respecter ce que Sophie Thollot a nommé la lecture originale du bâtiment. Les travaux d’isolation extérieure, consistant à rajouter une isolation extérieure sur la façade, nécessite en effet des travaux sur tous les points particuliers du mur, en commençant par les fenêtres et les attaches des volets et en terminant par ce qui en fait l’aspect extérieur. La visite a été l’occasion de noter que les extérieurs en meulière, fréquents sur la ville, rendent quasiment impossibles les isolations par l’extérieur.

Diversité architecturale

On ne reviendra pas ici sur les autres bâtiments observés durant la visite, avenue Charles Péguy, rue Mascret ou au carrefour de la rue de la Marne et de l’avenue Georges Clemenceau. Des bâtiments privés dont on respectera le caractère…privé !

Ce qui frappe cependant le quidam, c’est la très grande variété des styles architecturaux. Une variété qui tranche avec l’homogénéité de l’haussmannien à Paris ou celle de nombreuses communes. Une diversité qui n’empêche pas la qualité mais qui surprend d’autant plus quand on pense aux contraintes des cahiers des charges de plusieurs lotissements dans la ville.

Une explication possible à cette variété est la diversité des matériaux utilisé. Un des facteurs d’homogénéité, c’est la brique dans les corons du Nord, la pierre blanche dans l’Oise ou le pisé autour de la Tour du Pin. A Sceaux, l’utilisation de la meulière est fréquent mais n’est pas généralisé. On notera que selon Sophie Thollot, la brique a des vertus thermique qui expliquent son utilisation aujourd’hui plus fréquente dans les travaux de rénovation.

En tous les cas, le quidam a le sentiment d’avoir terminé la visite un peu moins ignorant : merci aux accompagnatrices !

  1. Jean-Claude Herrenschmidt Jean-Claude Herrenschmidt 24 octobre 2024

    Où l’on parle de… meulière.
    À ce mot, tout le monde ou presque voit une pierre de construction aux tons rougeâtres à jaune orangé, à l’aspect rocailleux.
    Suite à une conversation familiale animée, je pense utile de faire observer que ce nom de pierre meulière vient de son utilisation pour faire des « meules », justement.
    Et que son aspect est donc beaucoup plus varié que ce que nous voyons habituellement dans les murs des maisons en notre bonne ville de sceaux.
    Pour aller plus loin : https://www.patrimoine-environnement.fr/la-meuliere-pierre-nourriciere-du-terroir-parisien/

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