Vendredi 8 novembre, Florence Bendaher, référente famille du CAEL, avait fait appel à l’association ADS pour organiser une réunion sur le harcèlement scolaire et les moyens d’y faire face. Etaient invitées Céline Moreau, psychologue de la permanence du « Point écoute », et l’association Claf’Outils, avec une saynète pour décrypter les mécanismes du harcèlement.
Lauriane Hellegouarch, professeur de danse, a composé les chorégraphies (dont une sur une chanson évoquant le harcèlement) dansées par ses élèves du CAEL, de Chapala et du CSCB, et présentées au début et à la fin de la réunion.
De quoi parle-t-on ?
Pour Céline Moreau un élève est « victime de harcèlement lorsqu’il subit, de manière répétitive, des actes négatifs de la part d’un ou plusieurs élèves. » Un élève sur dix est concerné.
Le harcèlement est reconnu comme une infraction dans le code de l’éducation depuis le 8 mars 2022. Pénalement le harcèlement scolaire est considéré comme un harcèlement moral et est réprimé comme tel. Il se commet beaucoup à travers les réseaux sociaux : attaques en ligne, intimidation, rumeurs, publication de photos ou vidéos jugées ridicules/déshonorantes, sexting non consenti…
Dans le harcèlement, il y a les meneurs, et tous ceux qui les suivent. Par manque d’empathie, mais aussi à cause de la pression sociale. Par besoin d’être intégré, peur d’être relégué, d’être à son tour harcelé.
Les jeunes harceleurs ont vécu des structures de violence, ont subi des violences. Ils ont besoin d’aide. Ils prennent plaisir à la souffrance du harcelé : inconsciemment, ils se vengent de ce qu’ils ont subi.
Le harcèlement a des conséquences sur la santé physique et morale, sur la scolarité, sur l’estime de soi, la confiance en soi. Il baisse l’attention scolaire.
Une violence progressive
Les deux intervenantes de Claf’outils( Justine Solano et Morgane X) expliquent que chacun a le droit de se sentir libre, de se sentir fort, de se sentir en sécurité. Leur objectif ? Rendre les enfants moins vulnérables en leur donnant les moyens de reconnaitre ce qui se passe et de se protéger.
Elles miment une petite scène très courte pour montrer la manière dont le harcèlement s’installe. Une première rencontre est l’occasion d’une remarque désagréable mais ambiguë. Le lendemain, nouvelle remarque. Le troisième jour comportement à la fois plus rabaissant et envahissant : le harcèlement s’installe.
Au départ, il y a sidération de la part du nouvel harcelé qui ne sait pas comment réagir. Il faut qu’il arrive à dire « non ». Le dire tranquillement et fermement. Pour cela, il peut avoir besoin d’aide, de la part d’adultes ou de jeunes comme lui.
Ce sera affirmé fortement par une personne de la salle, médiatrice au collège Évariste Galois : on peut s’en sortir.
Que peut faire l’entourage ?
Céline Moreau conseille aux parents d’être à l’écoute, d’observer les changements, de croiser ses impressions avec l’entourage. En cas de harcèlement, contacter l’école et faire formellement une alliance avec ses enfants.
Elle recommande aux harcelés de parler pour trouver de l’aide. A un adulte de l’établissement, à un membre de la famille ou de l’entourage qui contactera l’établissement scolaire, à un camarade qui pourra en parler, à un adulte…
Il est important d’être factuel : depuis quand ? Quels sont les faits ? Qui est en cause ?
Aujourd’hui l’institution scolaire est mobilisé sur le phénomène
Débat
Le jeu des questions réponses a permis de repréciser ce qui avait été dit auparavant. Notamment, en expliquant que tout le monde peut être harcelé. Les harceleurs jouent sur les différences et surtout sur les failles émotionnelles. Par définition, tout le monde est différent de la moyenne sur un point ou un autre.
Ce sont les changements de comportement, en particulier dans la gestion des émotions, qui doivent alerter l’entourage. Les parents doivent se mettre « à hauteur d’enfant », être prêts à tout entendre.