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La Banque alimentaire et son organisation du partage

Créée en 1984, la Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France dispose de deux entrepôts, à Arcueil et Gennevilliers. Ceux-ci lui permettent de collecter et gérer des denrées alimentaires puis de les distribuer aux associations partenaires qui les distribueront aux bénéficiaires.

Les équipes de l’association mêlent bénévoles, salariés, jeunes en service civique, stagiaires et salariés en fin de carrière, mis à disposition par de grandes entreprises, dans le cadre du mécénat de compétences.

Un peu d’histoire

C’est à Arcueil que s’est ouvert en 1984 la première banque alimentaire sur le sol européen. L’un des fondateurs, Bernard Dantrel, habitant d’Antony et alors responsable du Secours catholique à Paris, devient le président de la Banque Alimentaire de Paris et d‘Ile de France (BAPIF). Puis le président de la fédération nationale, qui s’installe à Gennevilliers. Et enfin celui de la fédération européenne (FEBA), qui aura jusqu’en 2018 son siège et ses locaux à Bourg-la-Reine.

Le concept de banque alimentaire vient des U.S.A., où la première a été fondée en 1967. Spécificité essentielle : les banques alimentaires ne sont pas au contact des bénéficiaires, elles livrent aux associations caritatives. En se spécialisant sur un maillon important de la chaine logistique, elles libèrent ainsi les associations caritatives (notamment les plus petites) de la question de leur approvisionnement et leur permettent ainsi de mieux se consacrer à leur mission de réinsertion sociale.

L’approvisionnement

En 2023, la BAPIF a collecté plus de 6.000 tonnes de denrées alimentaires. 29% venaient du Fonds social européen. 3% étaient le résultat d’achats ou d’échanges avec les banques alimentaires d’autres régions. 28% viennent de la collecte auprès des particuliers. Et 35% des industries alimentaires (11%) et des grandes ou moyennes surfaces de distribution (24%).

Industries et distributeurs donnent en effet à la Banque alimentaire (et à d’autres grands comme les Restos du cœur) des produits qu’ils seraient amenés à jeter (surplus, ou produits frais à date de péremption proche). Des dons qui contribuent à la lutte contre le gaspillage alimentaire. La loi pousse d’ailleurs les entreprises à agir ainsi. En général, le distributeur alerte la BAPIF (nous avons 3 palettes de…) qui envoie un camion.

La BAPIF cherche bien sûr à bâtir des partenariats avec des fournisseurs potentiels.

La collecte auprès des particuliers

Chacun connait mieux la Banque alimentaire par les deux collectes qu’elle organise chaque année. La prochaine aura lieu les 22,23 et 24 novembre. L’action est très décentralisée : elle est prise en charge localement, soit par une association caritative, soit par une équipe bénévole. A Bourg-la -Reine c’est l’Association Générale des familles qui réalise (avec beaucoup d’efficacité) la collecte dans les grandes surfaces de la ville. La collecte est dite gardée : l’association garde pour elle le produit de cette collecte, non sans avoir informé la banque alimentaire sur son action. Et comme elle est efficace dans son action de collecte, ce qu’elle obtient lui sert pour toute l’année, pour une partie des .

A Châtenay-Malabry, la collecte est faite pour l’épicerie solidaire le Bol d’air ; par celle-ci et par le Lions Club local. A Sceaux, c’est le Rotary qui collecte. A Fontenay-aux-Roses, le Lions club.

La collecte, c’est en moyenne environ 1,5 tonne de produits recueillis par magasin. Soit, pour un total de 1066 magasins, 1707 tonnes collectées en 2023 pour les deux collectes (printemps et automne). 15.000 bénévoles se sont mobilisés. Tout cela doit être coordonné, c’est le rôle de l’équipe collecte de la BAPIF. Il s’agit chaque année de vérifier que l’association qui a pris en charge la collecte sur tel magasin veut renouveler l’expérience. De trouver éventuellement des remplaçants ; d’aider les nouveaux intervenants à s’organiser. Et bien sûr d’organiser toute la communication accompagnant l’opération. Sans parler de la logistique indispensable pour transporter la collecte non gardée par l’association locale.

La distribution vers les associations

Si une partie de la collecte est gardée par les associations locales, les deux entrepôts d’Arcueil et Gennevilliers vont servir à stocker le reste : ce qui vient de l’Europe, la collecte non gardée, et les flux venant des magasins et des industries agroalimentaires.

La norme est que ce sont les associations locales qui viennent prendre les marchandises aux entrepôts de la BAPIF. Mais les plus petites n’en ont pas les moyens : c’est alors la BAPIF qui livre. Elle dispose notamment d’un camion électrique pour faire la tournée à Paris.

Les marchandises distribuées dépendent de ce qui est disponible, en particulier pour les denrées périssables (frais). La banque alimentaire a la capacité d’alerter les associations locales de l’arrivée de produits à date de péremption proche.

Les questions d’hygiène et de sécurité sont prises très au sérieux. Ne pas interrompre la chaine du froid, respecter les dates de péremption est un incontournable. Dans ce cadre, des formations sont prévues en interne et pour les associations locales : 243 personnes et 35 associations en ont bénéficié en 2023.

Le mieux-manger

Autre préoccupation qui a pris de l’importance ces dernières années : la qualité de l’alimentation pour les bénéficiaires et notamment l’équilibre des repas. Dans ce but, la BAPIF fait des achats ciblés afin de compléter ce qu’elle récolte et anime des ateliers gratuits axés sur la nutrition, l’équilibre alimentaire. C’est le programme « Bons gestes, bonne assiette » de la Fédération française des banques alimentaires.

Les ressources humaines

La BAPIF compte 12 salariés. Ils assurent la professionnalisation et la continuité de l’activité en particulier la logistique.

Elle s’appuie surtout sur des bénévoles : 83 en 2023. Ces derniers représentent le cœur du projet associatif. Ils donnent de leur temps en fonction de leur disponibilité. Par exemple, Guy Jolivalt, un bénévole scéen à l’approche de la retraite, s’est mis à temps partiel pour consacrer une journée par semaine à la BAPIF où il fait partie de l’équipe collecte. Mais il lui arrive de se mobiliser en supplément selon les besoins ; Il a représenté la banque alimentaire au forum des associations de Bourg-la-Reine et fait partie de l’équipe Collecte.

La BAPIF bénéficie aussi de 5 seniors proche de la retraite et détachés à temps complet dans le cadre du mécénat d’entreprise : ils sont rémunérés par l’entreprise dont ils sont toujours salariés (généralement une grande entreprise).

6 volontaires du service civique et 23 stagiaires ont complété l’effectif en 2023.

Une préoccupation majeure de la BAPIF est de trouver de nouveaux bénévoles. Ceux présents sont très contents de leur action, mais il arrive que certains déménagent ou deviennent trop âgés. Or l’association ne peut fonctionner que s’il y a régulièrement de nouveaux bénévoles. Les compétences recherchées sont variées.  Plus de détails ici : https://bapif.banquealimentaire.org/devenir-benevole-3657

La BAPIF en quelques chiffres

En 2023, la BAPIF a collecté 6078 tonnes de denrées et en a distribué 6240t (la différence correspond aux achats réalisés pour l’équilibre alimentaire). Ce qui correspond à 12,5 millions de repas, distribués à 316 000 personnes accueillies par les associations partenaires. Le réseau compte 381 associations conventionnées et 117 épiceries sociales.

Le budget de la BAPIF est légèrement inférieur à 2 M€, alors que la valeur des denrées distribuées est estimée à 24 M€.

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