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Les jumelages vus de Châtenay-Malabry

Par définition, les jumelages sont des engagements des communes. Si une association se crée pour se consacrer à leur organisation, elle ne peut qu’entretenir des liens étroits avec les élus, ne serait-ce que pour des raisons financières. Ainsi l’association est gérée par des élus municipaux désignés par le conseil municipal et des adhérents élus par l’assemblée générale annuelle. La présidente du conseil d’administration est Isabelle Barroso-Bulckaen, conseillère municipale déléguée aux Jumelages. Le comité de jumelage est animé par deux coordinatrices Michela Campelli et Ariela Sillam.

C’est Françoise Capron (la vice-présidente représentant le collège des adhérents) que nous avons rencontrée. Sa pédagogie d’ancienne institutrice a su dégager simplement les quatre axes de l’action associative : les échanges entre habitants ; les échanges scolaires ; les cours de langues et des événements exceptionnels. Retour sur un entretien qu’on excusera de ne pas citer tous les acteurs.

Des séjours d’adultes en alternance

Le comité date de 1967 avec le jumelage entre Châtenay et Bergneustadt en Allemagne. La Gazette l’a évoqué dans un précédent article, sa création a été initiée par des rencontres entre philatélistes allemands et français. Françoise Capron relève que le maire actuel de Bergneustadt, Matthias Thul, est très investi dans le jumelage car, enfant, il participa lui-même à un échange avec Châtenay.

Puis la ville allemande étant jumelée avec Landsmeer aux Pays-Bas, Châtenay-Malabry s’y associe. Ensuite ce sera Wellington au Royaume-Uni et Bracciano en Italie. Il faudrait y ajouter Kos en Grèce, mais la relation est des plus épisodiques. L’essentiel des échanges concerne Bergneustadt, Bracciano et Wellington.

Bergneustadt est à 60km à l’est de Cologne et à peine plus loin de Bonn. Du 9 au 12 mai (c’est très bientôt) 19 personnes sont accueillies à Châtenay-Malabry.

Bracciano est à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Rome et au bord d’un grand lac qui porte son nom. Du 20 au 24 juin, 48 personnes viendront, 25 au titre de l’échange et 23 chanteurs de la chorale de la ville qui participera à la fête de la Musique.

Wellington est à quelque chose comme trois heures de demie de Londres en voiture dans la direction du sud-ouest. Elle a dans la pointe d’Angleterre qui longe au sud le Pays de Galles. Une vingtaine de Châtenaisiens y seront accueillis du 7 au 10 juin.

En 2024, Châtenay reçoit des Allemands et des Italiens, et des Châtenaisiens vont à Wellington. L’année prochaine ce sera en sens inverse. Quel que soit le sens des invitations, Françoise Capron insiste sur le travail d’organisation que cela suppose : plannings, préparations et programmation des hébergements, des réceptions, des repas, des visites, des moments amicaux.

L’esprit de ces échanges est assez transparent, car pour Françoise Capron il s’agit de « découvrir comment on vit dans d’autres pays, faire découvrir Châtenay. Travailler la langue ; créer des amitiés, continuer les cours de langue. »

Des enseignants très engagés

Les échanges scolaires suivent une autre organisation. Lorsque des professeurs font une demande d’échange avec une ville jumelée, le comité aide à la recherche de correspondants. Tout en sachant que les familles qui envoient un enfant à l’étranger reçoivent en retour un enfant. « Certains professeurs sont très engagés dans ces échanges comme Gilles Agrinier qui enseigne l’anglais au collège Léonard de Vinci. Il a organisé avec une ardeur inaltérable des voyages en Grande-Bretagne ».

Françoise Capron évoque Eleonore Luxardo. Elle enseigne l’allemand au collège Brossolette et perpétue depuis 15 ans l’échange entre des élèves de troisième avec les correspondants allemands du Gymnasium de Bergneustadt.

Bien d’autres enseignants s’investissent, à commencer par ceux des villes jumelées, qu’il serait bien long de les nommer tous.

Certains échanges scolaires sont de l’initiative des établissements. Par exemple, le lycée Sophie Barrat a reçu des Italiens. Dans ce cas, la contribution du comité de jumelage a été un accueil à la mairie. Ou bien, en 2010, Françoise Capron, lorsqu’elle enseignait à l’école élémentaire des Mouilleboeufs, a initié un échange avec l’Allemagne pour des CM1/CM2. C’était un challenge, car il est difficile de laisser dans des familles des petits qui ne parlent pas la langue. De plus, il leur faut des activités manuelles ou sportives, seul moyen de s’entendre. Pour les primaires le covid a marqué un arrêt. Momentané peut-être. L’avenir le dira.

D’une façon générale, quand un enseignant a un projet avec une ville jumelée, le comité se propose de l’aider dans l’organisation des séjours. Ce fut le cas en janvier dernier, quand des lycéens allemands sont venus suivre des stages de 2 semaines (en école, au Rex à l’accueil…)

Entre Brossolette et le Wüllenweber-Gymnasium de Bergneustadt, le professeur d’allemand organise pendant l’année des échanges et des correspondances entre élèves. En 2024, les Allemands sont venus du 1er au 7 février et les Français y étaient du 24 au 30 avril.

Pour fixer les idées, le séjour des Allemands consistait en une journée tous ensemble à Versailles, une journée au collège, une visite de Paris pour les Allemands tandis que les Français suivent leurs cours. Enfin, un weekend en famille. Inversement, le séjour des Français en Allemagne a été organisé autour d’une visite de Cologne, tous ensemble, une journée au collège et une journée de sortie pour les Français seulement, tandis les élèves allemands suivaient leurs cours.

L’année dernière des élèves de Léonard de Vinci sont allés cinq jours à Wellington avec le premier jour un accueil dans les familles, le lendemain une journée dans le collège. Puis trois jours de visite, dont une à Londres.

On retrouve dans ces actions la volonté qui anime les échanges entre adultes : inciter les jeunes à apprendre des langues, découvrir les pays européens, s’ouvrir à d’autres horizons que leur quotidien.

Événements

Et rien n’est négligé pour populariser cette volonté. Le comité participe à des événements à forte exposition comme le Téléthon, l’année dernière. Pour la prochaine fête de la Musique, la chorale de Bracciano a été invitée à se joindre aux élèves italiens. Elle se produira au théâtre La Piscine et au kiosque du Luxembourg. Remarque incidente : « Loger tout ce monde, c’est du travail ! » On n’en doute pas une seconde.

Pendant le covid, tandis que les déplacements étaient impossibles, c’est un concert virtuel qui fut monté à l’initiative de la présidente Isabelle Barroso-Bulckaen. Comment ça s’est fait ? Le concert fut décomposé en partitions par le chef d’orchestre allemand. Celles-ci furent exécutées dans les différentes villes : un orchestre à Bergneustadt, un autre à Landsmeer, un xylophone et un batteur à Bracciano, une chorale à Wellington, un piano et des chanteurs à Châtenay. Elles furent filmées puis recomposées et, quelle surprise, tout s’est recollé pile-poil. Attendu que les instrumentistes ne se sont pas rencontrés ! La « magie » du numérique, de l’esprit collectif et du montage.

Il y eut également aussi une exposition artistique virtuelle en partenariat avec le Comité de Jumelage allemand. Elle présenta des œuvres de peintres, sculpteurs et photographes châtenaisiens ainsi que des peintures et sculptures d’artistes de Bergneustadt. Celle-ci fut inaugurée en présence de la présidente du comité de jumelage de Châtenay-Malabry et du Maire de Bergneustadt. On le voit, les initiatives ne se limitent pas aux échanges.

Projets

Ce qui se vérifie quand Françoise Capron parle de projets. Un travail mémoriel avec Bergneustadt est dans les cartons avec un retour commun sur les guerres qui ont ensanglanté nos peuples. Elle espère des échanges avec le lycée Emmanuel Mounier. Des échanges aussi sportifs avec des tournois ou musicaux (en dehors de la fête de la Musique). Encore faut-il trouver les budgets, la commune ne peut pas tout. Difficile, mais stimulant. Il reviendra au bureau et au CA de dégager les bonnes pistes.

Les accents de Françoise Capron dégagent la conviction, écho du comité, que les jumelages, les échanges, les festivals, les expositions sont autant d’ouvertures sur des traditions qui forment les singularités des pays, autant de libertés auxquelles ouvrent les voyages, autant de passerelles entre des parties prenantes devenues ambassadrices de leur ville.


 

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