Samedi 13 janvier, l’hôtel de ville de Sceaux accueillait un forum des métiers organisé par la mairie. Des lycées et étudiants et leurs parents ont pu rencontrer 36 professionnels prêts à leur expliquer leur métier. Une occasion de réfléchir à leur futur parcours de formation. Mais un risque de confondre métier et résultat de formation.
Des professionnels pour témoigner
Parmi les professionnels, on remarquait Charles Vautrot-Schwartz, doyen de la faculté Jean Monnet et Auguste Gires, un chercheur que la Gazette a déjà rencontré. Des responsables de service et des agents de la mairie aussi (finances, ressources humaines, juridique, transition, bibliothèque). Des chargés de communication, un informaticien, un médecin…
Ils n’ont guère chômé. Il y avait en permanence au moins 80% d’entre eux en train de discuter avec une ou des personnes venues pour se renseigner.
La plupart présentaient des emplois accessibles normalement avec au moins un bac+ 5. Il faut dire que c’est un niveau de diplôme nettement plus répandu à Sceaux (43% des plus de 15 ans en 2020) que dans le reste de la France (11%).
Quels parcours ?
On pourrait imaginer que certains ont eu des parcours linéaires, mais ce n’est pas le cas de tous. Romane G., qui travaille dans un bureau d’études et présente le métier « d’ingénieur d’études, gestion des déchets, économie circulaire » a commencé par une licence de droit. Laurence J. a fait des études de graphiste. Elle est passée de ce métier à celui de responsable web puis aujourd’hui responsable de communication. Elle note que le contenu des métiers change en permanence et qu’il est indispensable de s’y adapter.
Deux exemples qui illustrent un pronostic répandu : les jeunes d’aujourd’hui changeront probablement plusieurs fois de métiers durant leurs carrières. Mais alors, comment s’orienter ? Une histoire préalable sur les métiers
Il y a quelques lustres, une étude dans une entreprise de matériel de ski avait montré qu’on trouvait des titulaires d’un BTS de mécanique ou d’électromécanique dans les métiers suivants : technicien d’entretien en usine, agent de maitrise en usine, dessinateur ou projeteur en bureau d’études, technico-commercial, acheteur.
Des métiers qui faisaient appel à des compétences techniques de base semblables, celles justement apportées, au moins en partie, par le BTS que ces titulaires avaient fait. Des compétences techniques complétées, selon les métiers exercés, par d’autres, de natures très diverses : de diagnostic, d’animation et d’organisation d‘équipe, de négociation, de travail en équipe, de conception…
Ces compétences, qu’on qualifie de transverses, car on les retrouve dans des branches très variées, vont se renforcer par les pratiques des métiers. Mais elles commencent à se construire très tôt, dès l’enfance. Un des défauts du système scolaire français est qu’on n’y apprend pas à travailler en équipe et qu’il est ensuite difficile de s’y mettre à l’âge adulte.
On observe d’ailleurs un effort des établissements d’enseignement pour donner aux jeunes l’occasion d’acquérir ces compétences transverses. Dans une partie au moins de l’enseignement supérieur bien sûr, mais aussi avant : le grand oral du bac en est un exemple.
Comment choisir un métier et un parcours ?
Qu’est-ce qui attire un jeune de 16 ou 18 ans vers un métier ? Cela peut être les activités pratiquées ou les résultats attendus ou les conditions de travail (par exemple, travail dans la nature ou avec beaucoup de relations). Les forums métiers ont l’avantage de permettre une approche de ce contenu du travail.
Les débouchés possibles sont également à prendre en compte. Cyril Harpoutlian, directeur général d’une entreprise informatique, présent au forum, explique qu’il n’y a jamais eu autant de recrutements dans ce secteur. En sera-t-il de même dans 5 ans ? La Dares et France Stratégie ont étudié la question et on peut consulter le résultat dans Les métiers en 2030.