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Vélo : agir avec Vallée Sud Grand Paris

Le Collectif Vélo VSGP s’est récemment créé. Il se veut une force de proposition au niveau du Territoire Vallée Sud Grand Paris. Convaincu que les parcours vélo doivent être aussi pensés dans l’intercommunalité, le Collectif s’est doté de compétences capables de dialoguer à ce niveau-là. William et Pierre en font partie. Un entretien avec eux montre qu’il y a un vrai challenge. La place des vélos n’est déjà pas simple à l’échelle d’une commune, alors, à l’échelle des onze qui forment VSGP, c’est forcément du lourd.

Le vélo comme une partie de l’équation

Comment rendre les villes cyclables se demande le Collectif. La part modale du vélo doit tripler dans les années qui viennent. Or mettre en place des pistes cyclables séparées demande le plus souvent de supprimer les stationnements sur les côtés et d’établir des sens uniques. Il est conscient des conséquences pour les riverains qui ont besoin d’une voiture et aussi pour les bus.

Les axes à fort trafic, comme les départementales, réclament à ses yeux des pistes séparées. Ce sont des axes assez rectilignes et intuitifs, relativement larges. Tandis que sur les dessertes locales, plus étroites, moins pratiquées et limitées à 30km/h, les cyclistes peuvent confortablement partager la voirie avec les voitures.

On voit que la transition vers un nouvel espace de voirie avec voitures, piétons, vélos, transports en commun n’est pas un sujet simple. Le Collectif en est convaincu. C’est pourquoi il veut contribuer à la réflexion, apporter des idées sur la base d’analyses de plans, travailler en amont sur le plan de circulation pour faire en sorte que le vélo ne soit pas une variable d’ajustement.

Une volonté positive

A quel niveau agir ? Dans les communes ou les départements, des élus au suffrage direct peuvent intervenir directement dans les prises de décision. Ils représentent des niveaux géographiques bien inscrits dans les esprits. Le Territoire, c’est un peu différent.

Dans les provinces, l’agglomération symbolise clairement une communauté d’intérêts entre une ville centre et sa périphérie. Dans la région parisienne, c’est moins intuitif. La Métropole du Grand Paris a été découpée en 12 territoires dont le rôle semble surtout administratif. Il est difficile de s’y identifier.

Et pourtant leur importance est croissante. Ainsi Vallée Sud Grand Paris est très présent dans la gestion des déchets et six communes sur 11[1] lui ont délégué la gestion des voiries. Il a une réflexion sur les mobilités à travers l’exploitation de parkings, mais ses ambitions vont bien au-delà. Les problématiques du vélo sont par nature intercommunales. On ne prend pas son vélo pour quelques centaines de mètres.

Si le Collectif s’est créé, explique William, c’est justement parce que l’échelon territorial doit être traité de façon spécifique. Des associations locales existent qui interviennent dans les communes. Une structure importante (le Collectif Vélo Ile-de-France) est un interlocuteur de la Région Île-de-France, mais aussi des élus et services départementaux pour les voiries sous leur responsabilité.

Le positionnement du Collectif

Le Collectif se propose de contribuer aux projets de développements du vélo en apportant :

  • sa connaissance du terrain. Ce qui lui permet de détecter d’éventuels pièges ou incompatibilités dans les phases d’élaboration des bureaux d’études, de présenter aussi des besoins qui n’auraient pas été pris en compte. Pierre donne un exemple : à Bourg La Reine, sur le projet de l’avenue Joffre, l’intervention du Collectif a permis la création de la piste à l’endroit de la zone d’attente des bus. Initialement, il était prévu du stationnement voiture et un passage des vélos par la zone d’attente des bus.
  • les réflexions menées au niveau régional par le Collectif Vélo Ile-de-France qui dispose d’experts permanents,
  • des compétences prêtes à travailler sur des plans, à contribuer à la continuité des parcours et à optimiser le plan de circulation.

En capitalisant sur les pratiques, les avis, les expertises, le Collectif Vélo VSGP cherche à structurer les points de vue des usagers pour dialoguer avec le Territoire. Autrement dit, il s’agit d’y exprimer la sensibilité cycliste.

Là où le sport commence

Les projets concernant les voiries sont mis en ligne sur le site du Territoire. Que croyez-vous qu’on y trouve ? Tous les projets de voirie par ville. Ce qui est parfaitement normal. La délégation de gestion est une chose, les voiries restent de la décision des communes. On y trouve toutes sortes de sujets : création d’un passage piéton, installation d’un ralentisseur de vitesse, rénovation de l’éclairage public ou encore une amélioration de la chaussée. Du coup, pour isoler ce qui peut concerner le vélo, il faut y mettre le nez et faire le tri. Déjà, c’est du boulot. Quand le tri est fait, il faut rabouter les projets de villes limitrophes pour identifier les facteurs de cohérence ou d’incohérence sur les parcours vélo. Là encore, il y a de quoi faire.

Et puis il y a la démarche inverse. On étudie sur plans des propositions de pistes cyclables. Une fois identifiées les villes impactées, il faut discuter avec chacune d’entre elles sa perception du projet, voire les alternatives qu’elle défend. Et trouver du consensus. Attention les doigts ! Ça peut coincer.

On souhaite bonne chance au Collectif Vélo VSGP. Il veut agir à une échelle incontestablement nécessaire, mais fertile en divergences d’intérêts entre les communes. Une collaboration réelle suppose une relation de confiance avec les élus. Mais tout en intégrant leurs contraintes, il veut les aiguillonner, « se faire insistant ». Contribuer de manière constructive. Ne dit-on pas que « le vrai courage ne se laisse pas abattre. »


[1] Les 11 communes de Vallée Sud Grand-Paris : Antony, Bagneux, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Châtillon, Clamart, Fontenay-aux-Roses, Le Plessis-Robinson, Malakoff, Montrouge, Sceaux.

  1. Michèle Delâtre Michèle Delâtre 18 décembre 2023

    Un grand merci à Pierre, William et tous ceux qui promeuvent le vélo qui ne doit en effet pas être « une variable d’ajustement». Je suis « cyclotouriste » pendant mes vacances, je combine vélo et camping sur de belles distances à bientôt 70ans. Hélas, le reste du temps, en Seine et Marne où je vis, je ne prends pas mon vélo…..c’est trop dangereux…. alors qu’on pourrait penser que la ruralité est un atout… C’est bien à l’échelon de grands territoires de travailler pour le développement de ce mode de déplacement. Et pour diminuer l’usage de la voiture (c’est bien là une question aussi) il faut œuvrer à promouvoir le train…(proposer de substantielles ristournes à ceux qui voyagent en famille par le train, ou à ceux qui voyagent en train avec leur vélo !!!)
    Merci encore et vive le vélo
    Michèle DL

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