Revoilà le 31 avec la nuit des morts et des vivants ! Les sentiments sont partagés. Des enfants ont attendu la chasse aux bonbons, les déguisements. On va faire semblant, faire face aux peurs, transformer l’horreur en jeu, la mort en légèreté, le gore en rire. D’autres désespèrent d’une bacchanale de sorcelleries niaises .
Disneyland Paris accueille l’événement allègrement. Le parc se pare de citrouilles géantes, de toiles d’araignées, de fantômes et de décorations effrayantes. Oyez : « Les Esprits Farceurs, les Méchants Disney et les Hôtes Mystérieux relèvent le défi de concocter le programme d’Halloween le plus fun. Quelle sera votre équipe cette année ? » On se le demande.
On apprendra sur Investopedia (un site américain d’analyse financière) ce que les costumes, les bonbons, les décorations, les fantômes, les trolls et les démons produisent du business. Selon la National Retail Federation (NRF), les Américains auraient dépensé pour Halloween 2021 (il semble qu’on se rattrapait alors des privations du Covid) un montant record de 10,14 milliards de dollars. Le site prévoit qu’aux US les dépenses devraient dépasser 12,2 milliards de dollars en 2023, soit environ 108,24 dollars par personne. Les dépenses sont évidemment moins élevées en France, mais elles augmenteraient chaque année. Quand l’appétit va, tout va.
Explication
20 minutes, à qui rien n’échappe, explique la profondeur psychanalytique du jeu sur la mort et l’horrible. La publication a trouvé un psychiatre pour qui « faire en sorte de ressentir volontairement de la peur serait aussi une manière de prendre conscience du fait que l’on est vivant. » Vu comme ça, on est soulagé. D’autant que dans la même page, Marion Caméléon (on suppose que c’est un nom de scène) nous régale d’un tuto sur un maquillage morbido-glaçant, a perfect fit. A priori c’est pour les filles, mais rien ne devrait empêcher de l’adapter.
Si les enfants se déguisent, font la fête, se font peur et mangent des bonbons, ils ne sont pas seuls. A leur côté, les trentenaires et les quadras, ils étaient gosses quand la tradition américaine a gagné la France dans les années 1990. Sortir à Paris confirme : « Halloween, c’est ni plus ni moins que la soirée la plus effrayante de l’année… mais aussi l’une des plus attendues par les oiseaux de nuit ! Eh oui, à l’approche du 31 octobre, des événements festifs et canons attendent les noctambules. Dès lors, les soirées à thème, déguisées, et dans un décor ultra-immersif attend les fêtards qui sortent leurs costumes les plus fous pour l’occasion. »
Il serait discourtois d’oublier ceux qui s’en tapent comme de l’an 40 ou qui voudraient qu’une tradition mieux ancrée détrône cette importation artificielle. A leurs yeux, pas de raison que la force symbolique et la joie passent sous les fourches caudines de l’occultisme et du mercantilisme. Pensent-ils à Mardi gras? Ne concluons pas.