Samedi 16 septembre avait lieu au lycée Marie-Curie l’inauguration de l’exposition Un lycée pendant la guerre. L’exposition, devant l’entrée de la Cité scolaire, durera jusqu’au 5 novembre. Elle se compose de deux volets exposés des deux côtés de l’entrée du lycée. Le premier relate la vie de Marie-Curie pendant la guerre, quand il fut réquisitionné par l’armée allemande. Le second relate, à travers la vie d’Alice Pick, professeur de mathématiques le sort qui fut alors celui des enseignants juifs.
L’émotion d’un fils
Introduisant la cérémonie qui a rassemblé une centaine de personnes, Étienne Recoing, proviseur de Marie-Curie a noté le rôle central de Chloé Dupart, professeur d’histoire géographie. C’est elle qui lui a proposé la création d’un laboratoire de recherche(le Musée du lycée Marie-Curie) dont cette exposition est la première réalisation. Il a aussi pointé l’importance dans cette exposition de deux femmes. Suzanne Forfer, directrice pendant toute la guerre et Alice Pick, révoquée parce que juive.
L’un des fils de celle-ci, Jean-Claude Pick, 93 ans aujourd’hui, qui fut élève de Lakanal, est intervenu en vidéo pour dire avec émotion tout le bien qu’il pense de cette initiative.
Philippe Laurent a exprimé le soutien de la mairie de Sceaux à une manifestation qu’il a situé dans les Journées européennes du patrimoine qui se tenaient ce weekend.
Chloé Dupart (présidente de l’association du Musée du lycée Marie-Curie, qui compte une vingtaine de chercheurs) a expliqué ensuite les travaux de collecte de témoignages et de documents ainsi que les points clés de l’exposition.
L’exposition est composée de 20 panneaux. Elle a bénéficié des recherches faites par le fils cadet d’Alice Pick, Robert, et du soutien de ses petits-enfants, présents ce samedi. L’un de ces petits-enfants, Olivier Pick,a rappelé que 75.000 juifs français étaient morts en déportation et, qu’au-delà des chiffres, l’exposition visait à mettre des visages sur cette tragique page d’histoire.
Le volet Marie-Curie
De la déclaration de guerre à l’invasion allemande, le lycée Lakanal est entièrement transformé en hôpital militaire français en prévision de la guerre. Les lycéens de Lakanal sont scolarisés au lycée Marie-Curie.
Après l’invasion, c’est le lycée Marie-Curie qui est occupé par la direction de la Luftwaffe.
L’exposition montre les difficultés de vie et de travail pendant la période 1940/1944 et en particulier en 1944 quand se multiplient les alertes aériennes.
C’est aussi, pour certaines enseignantes, la résistance, avec ses risques et ses martyres.
Dans toute cette période, Suzanne Forfer reste, selon les mots d’Étienne Recoing, le remarquable capitaine de notre navire. Toute son action a visé à protéger enseignants et élèves.
Le volet Alice Pick
Le sort des juifs est exposé à travers plusieurs élèves et d’Alice Pick, présentée par son petit-fils Olivier comme « une femme forte d’une extrême rigueur et aimant ses enfants ».
À travers ces personnes, on découvre l’infamie qu’a été la loi du 3 octobre 1940 portant sur « le statut des juifs ». On découvre aussi les réactions de l’entourage, depuis les condisciples qui ne parlent plus à une fille qui porte l’étoile jaune jusqu’à ceux reconnus comme « Justes » (qui ont aidé des juifs, parfois au péril de leur vie) en passant par ceux qui ont participé à des titres divers à la Résistance
L’exposition est installée jusqu’au 5 novembre le long de la façade du lycée, rue Constant Pilate et rue Émile Morel. A l’extérieur de l’établissement, elle s’adresse clairement à la fois aux passants et aux lycéens. Elle apporte maints détails sur l’histoire du lieu avec un souci pédagogique qui s’impose à travers des textes précis et de touchantes illustrations.
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