Le 14 juin, les quatre élus de Sceaux Ensemble tenaient une réunion publique à l’ancienne mairie. Chacun leur tour, ils ont fait le point sur les actions en cours, devant une quarantaine de personnes.
Les élus ont utilisé le grand écran de la salle pour projeter les points clés de leur présentation, ce qui facilite la compréhension. Les questions du public se font à la fin de l’ensemble de la présentation.
Le projet du centre-ville
Jean-Christophe Dessanges ouvre la séance en se demandant quel avenir pour Sceaux ; Il évoque le projet du centre-ville pour en pointer les insuffisances. Il cite le manque d’espace de rencontre et de piste cyclable. Il s’étonne des faiblesses environnementales du projet et des contradictions avec la charte de l’arbre de la ville ou la lutte contre le réchauffement climatique.
Maud Bonté prend la suite et dénonce l’abattage de 50 arbres. Elle note que si on compte les suppressions, il n’y aura que 6 commerces et 19 places de parking supplémentaires.
Jean-Christophe Dessanges revient sur la situation du château de l’Amiral. Depuis l’abandon du projet-école, on a une friche adossée à un parking. Une étude d’un coût de 30 k€ est en cours pour requalifier le bâtiment en « lieu de restauration événementiel ».
Il précise ensuite les critères que devrait respecter, selon lui, un aménagement de qualité du centre-ville. D’abord dynamiser commercialement la rue Houdan et la rue du Four. Ensuite, retrouver l’esprit village avec des lieux de convivialité arborés. Puis libérer de l’espace public en passant le parking en sous-sol. Alterner les espaces vides et pleins en revoyant la superficie des immeubles à construire. Végétaliser les surfaces vides pour lutter contre l’effet « ilots de chaleur ». Créer des pistes cyclables indépendantes sur les rues Voltaire et Houdan. Prendre en compte les interactions urbaines avec les terrains de la Poste et le parking Penthièvre.
Transition à Sceaux
Fabrice Bernard prend ensuite la parole. Il déplore la réduction de la végétalisation dans le projet de centre-ville. Il pointe l’absence de gestion prévisionnelle de la ressource « eau », alors que le gouvernement alerte les collectivités locales sur le sujet.
Sur la transition énergétique, il note que l’éclairage public ne comprend que 15% de LED quand d’autres villes en ont 80 %. Il rappelle que les élus Sceaux Ensemble réclament en vain depuis 3 ans un bilan GES des bâtiments publics. D’après lui, ce bilan est indispensable pour construire un plan d’action.
Enfin, il dénonce l’absence d’ambition environnementale. La ville fait le minimum et n’agit que sous la contrainte. C’est ainsi que les mesures d’économies d’énergie prises en 2022 l’ont été dans le cadre du plan de sobriété imposé par le gouvernement.
Vélo à Sceaux
Christiane Gautier s’interroge : Sceaux est-elle une ville cyclable ?
Elle note une tradition cyclable, avec le contresens pour les cyclistes en 2009, les zones limitées à 30 km/h en 2016. La culture vélo est bien établie mais reste insuffisante : 3% des Scéens utilisent leur vélo pour se déplacer, loin des 12% visés pour 2030. L’absence de pistes cyclables sécurisées est un frein à la pratique du vélo et à la continuité cyclable entre les villes.
La municipalité affiche en effet sa volonté de ne pas faire de pistes cyclables qu’elle juge « inutiles ». Sur ce point, le projet du centre-ville condamne les réalisations futures.
Santé à Sceaux
Christiane Gautier garde la parole pour le sujet suivant. Elle note que l’offre médicale s’est réduite, avec 20 médecins généralistes en 2010 et seulement 10 en 2020. Ces généralistes ont une moyenne d’âge de 58 ans. Les mesures de l’ARS ont montré une aggravation de la sous-densité médicale entre 2018 et 2022.
Depuis la situation s’est améliorée, mais elle reste tendue. 2023 a vu l’ouverture d’une maison médicale dans la résidence Joffre, mais les tarifs de location y sont très au-dessus du marché.
L’élue aborde ensuite la question du maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie. Depuis Guldner, la ville a une tradition d’action dans ce domaine. Malheureusement le service d’aide à domicile a fermé en 2016. En janvier 2023, c’est le service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) qui a fermé à son tour. Soit 6 aides-soignants et deux infirmières. Un choix fait dans la précipitation pour des raisons budgétaires.
Finances de la ville
Jean-Christophe Dessanges reprend la parole pour évoquer les finances de la ville. Il note que les dépenses par habitant de Sceaux sont parmi les plus élevées du département : 2179€ contre 1631 à Châtenay-Malabry ou 1726 € à Bourg-la-Reine.
Les impôts locaux se montent à 30,4M€ à Sceaux (en hausse de 4,6 M€ par rapport à 2020) pour 22,7 M€ à Bourg-la-Reine, pour une population équivalente.
La dette est aussi très élevée : 51 M€. Soit 2461€/habitant contre 1300 € à Bourg-la-Reine. Une partie de cette dette est à taux variable, ce qui entraine actuellement une hausse rapide des intérêts à verser (+730k€ en 2023).
Du fait du faible nombre d’entreprises, les recettes de la ville reposent essentiellement sur les ménages. La dette est difficile à réduire faute de recettes : tout indique que les impôts vont continuer à augmenter. L’absence de plan pluriannuel d’investissement ne facilite pas la visibilité pour les élus d’opposition ni pour les citoyens.
L’intervenant regrette aussi l’absence de budget vert, ce qui ne permet pas d’obtenir certaines subventions.
La réunion se termine par une série de questions du public et de réponse des élus sur des sujets divers. Que les auditeurs soient convaincus ou non, elle sera resté dans un registre sérieux et de bonne tenue.