Une « Rue aux enfants, Rue pour tous », ce n’est pas une simple pétition de principe. C’est une volonté de reconquérir l’espace public, de promouvoir les modes actifs comme la marche ou le vélo, d’associer les habitants à la vie de leur quartier et de leur ville, d’offrir aux enfants des espaces où s’épanouir, de faire prendre conscience que leur sécurité est l’affaire de tous. A Bagneux, deux associations se sont lancées dans cette aventure. Agnès Balseca pour Bagneux Environnement et Estelle Garson pour l’Hébergerie en parlent.
Ces deux associations se sont regroupées au sein d’un collectif, le CRAC (Collectif des ressources alternatives et citoyennes), qui est soutenu par la ville. Elles organisent demain, le 15 mai 2022 une « Rue aux enfants, rue pour tous » avenue Henri Barbusse. L’initiative ne vaut-elle pas d’être partagée ?
Après deux années d’activité au ralenti, voire parfois interrompue, du fait de la covid, elles ont retrouvé leur énergie initiale et ont emmené avec elles huit associations partenaires pour proposer une journée effervescente et familiale.
La « Rue aux enfants, rue pour tous » a été conçue comme une réappropriation de la rue à travers une offre d’activités et de détente. Les riverains, les curieux, tous celles et ceux qui veulent passer un bon moment sont invités à déambuler avenue Henri Barbusse. Ce seront des stands et des jeux.
Petite chronologie
Bagneux environnement voit le jour il y a 12 ans. Elle se consacre initialement à une ressourcerie. Les soutiens ne sont pas manifestes (était-elle en avance sur son temps ?) et elle s’oriente vers des actions différentes bien que du même registre, notamment celle de l’apiculture écologique. Il se trouve que la commune de Bagneux souhaite alors établir un rucher municipal et l’association devient visible.
Elle monte des ateliers d’apiculture autour des abeilles domestiques et des abeilles sauvages, développe des formations en direction des adultes et c’est ainsi que la notoriété commence. Ce sont ensuite des activités sur la réduction des déchets, sur la nature en ville. Des volontaires du service civique viennent les épauler. Le ministère de la Cohésion des territoires apporte son soutien.
La progression devient presque naturelle. La connaissance du terrain de Juan Piquemal, le président d’alors et le vice-président d’aujourd’hui, et le réseau des autres membres de l’association y contribuent beaucoup. Elle bénéficie de l’appui de la ville, de la médiathèque, mais aussi de villes voisines comme Vitry ou Arcueil qui font appel à ses compétences en animation. Il faut dire que le catalogue en question est très riche. Il propose toute une panoplie d’ateliers proposant des « savoir-faire anciens et nouveaux », des pratiques protégeant l’environnement, des connaissances sur la nature….
L’Hébergerie, quant à elle, est créée pour se spécialiser dans le soutien à des initiatives plus orientées métier : elle anime un « Répar’ vélo », un atelier bois et un jardin collectif où chacun apporte ses connaissances et ses compétences pour jardiner ensemble. Elle accueille toutes sortes d’initiatives « écoresponsables », avec l’idée de créer du « lien social », de favoriser la rencontre (toutes générations confondues) et héberge des porteurs de projets qui s’inscrivent dans la démarche.
Sur son site, Bagneux Environnement se présente comme animée par « des membres [qui]sont des passionnés de la nature, de bricolage et d’expérimentations, des citoyens de tous horizons. »
L’entretien avec Estelle Garson et Agnès Balseca donnait bien ce sentiment. Pas de grandes généralités ni d’idéologie, une volonté d’action concrète au quotidien, dans les quartiers.