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Fumer protège-t-il du Covid ?

La direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques du ministère de la Santé (DREES) a publié cet été un article dans lequel la question qui donne le titre à cet article est évoquée. Mais avant d’y venir, il est indispensable de préciser le sujet de l’article et ses principaux enseignements.

Les moyens existent aujourd’hui pour savoir si une personne possède dans son sang des anticorps contre le SARS-CoV-2. Une large étude menée en mai 2020 avait montré que 4,5 % de la population avait de tels anticorps. Une nouvelle enquête a été menée en novembre auprès de 108 000 personnes ayant été testées lors de la première enquête. Elle a fait apparaître un taux de 6,2 % de personnes ayant des anticorps, alors que 4% de la population a été contaminée dans l’intervalle.

Ces chiffres confirment que les anticorps ont tendance à disparaître avec le temps chez les personnes infectées. L’étude précise que ce phénomène, appelé séroréversion, ne s’accompagne pas nécessairement d’une perte d’immunité contre l’infection.

Les résultats par région montrent que la région comprenant la part la plus importante de personnes infectées est l’Ile-de-France, où on trouvait en novembre 2020 11% de personnes ayant des anticorps contre le Covid 19.

Par âge, on observe que la part des adolescents et les jeunes adultes ayant des anticorps est supérieure à 10% et que ce taux diminue ensuite avec l’âge.

Le tableau ci-dessous donne les résultats par grandes catégories professionnelles : le personnel de santé a de loin été le plus touché, alors qu’on ne trouve pas de différences significatives parmi les autres professions. L’étude note par exemple que les enseignants ont les mêmes résultats que le reste de la population adulte.

L’étude pointe aussi plusieurs populations ayant subi un plus fort taux de cas :

  • Les immigrés et descendants d’immigrés d’origine européenne
  • Les habitants des quartiers prioritaires
  • Les habitants des zones denses (à l’opposé des zones rurales)
  • Ceux qui habitent dans un logement surpeuplé
  • Les membres de ménages de 5 personnes ou plus

Venons-en au cas du tabagisme :

Deux fois moins de personnes ayant des anticorps parmi les fumeurs réguliers. L’étude ne dit pas si cela s’explique par le fait que ces fumeurs sont moins touchés que les autres ou si leurs anticorps ont disparu plus vite.

Le ratio entre fumeurs réguliers et non-fumeurs est vraiment très important ! presque 1/3. Mais si on ne fume que temps en temps, pas de différence ! C’est vraiment troublant.

Mais ne nous leurrons pas : les divers points étudiés ne le sont pas par hasard. Ils correspondent à des points qui avaient déjà été observés lors de la première vague.

Pour ce qui est des fumeurs, la question du rôle de la nicotine fait l’objet d’études. Mais les médecins ont déjà alerté : les fumeurs sont peut-être moins touchés, mais quand ils le sont, c’est plus sévèrement.

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