Samedi au gymnase des Blagis, la fête du sport a battu son plein. L’expression a du sens, car c’est une jolie foule qui s’est montrée autour des stands et des terrains. L’appel à bouger que sous-entendait le nom de la manifestation, avec une fête sonnant comme « faites ! », n’a pas manqué son objectif. On est venu en famille, on s’est inscrit, les enfants ont fait des démonstrations, ici en escrime, là en judo, ailleurs en foot.
L’enfance a une qualité qui se perd avec l’âge, elle est hydrofuge. Les grosses rabasses qui sont tombées vers quatre heures et demie ont à peine interrompu les jeunes footballeurs trop concentrés sur les dribbles et les buts. Tandis qu’on s’abritait dare-dare sous les petits espaces disponibles sous les stands, ils continuaient leurs passes. C’est beau ce mépris des intempéries.
Pendant ce temps, sous les auvents, les discussions sont allées bon train. La promiscuité aidant, les associations sportives pouvaient dire leurs activités à la cantonade. Une petite cantonade, les stands n’étant pas grands, mais quand on se rapproche les uns des autres, ça commence à faire une audience et les propos portent mieux. Perso, lors de la première trombe, j’étais avec le club de rugby. Je ne connaissais que le XV et le XIII, j’ai appris qu’il existait à 5, à 7 et à 10. Pour les filles et les garçons.
Plus elles sont fortes, plus elles sont courtes, c’est ce qu’on dit des averses. Je confirme. Il faisait beau avant, il a fait beau après. Entre les deux, vingt minutes peut-être.
Ce qui frappait, ce sont les cent couleurs des vêtements, des chapeaux, même les chaussures sont colorées, qui bigarraient la menue foule comme dans un Dufy : les enfants partout et les parents débonnaires, le mélange des âges comme si le sport attirait toutes séniorités et non-séniorités confondues. Les petits escrimeurs avec une protection noire, les judokas en blanc, les autres dans leur tenue de ville autour des tables de ping-pong.
Dans la petite salle, de hauts murs d’escalade impressionnaient par la difficile hauteur que l’on suppose peu accessible à des enfants. Des plots répartis simulent les creux des roches qu’on agrippe et par lesquels on passe pour rejoindre un nouveau creux, plus loin, qui demande un mouvement des hanches, un déséquilibre assumé sans peur du vide. Le vide est petit, il est vrai, mais cela reste du vide. Et la chute est facile même à un mètre de haut. Avec les pénalités qui doivent aller avec. Les murs, eux, ont quelque chose de Paul Klee.
On y trouvait de tout. En plus de ce qui a été cité, il y avait les arts martiaux, le yoga, le tennis, la musculation, la gymnastique, le basket, la danse, le tir à l’arc, la canne. Je dois en oublier, qu’on m’excuse. Une panoplie de propositions. Impossible de ne pas y trouver son bonheur.
On ne peut mieux raconter. J’y étais, juste avant les averses.
Merci Maurice.
Merci La Gazette.
Et bravo à tous les sportifs.
Une belle réussite.