Dans une vidéo qui tourne sur Internet, un médecin réanimateur de l’hôpital de Valenciennes explique que les 8 lits de son unité sont tous occupés par des malades Covid. Que c’est aussi le cas des 7 lits de l’unité 2 et des 8 lits de l’unité 3.
Dans le sud de la France, on commence à évoquer l’utilisation de solutions de secours si les morgues sont débordées. Au rythme actuel, il y aura dans quelques jours plus de malades Covid dans les hôpitaux qu’au plus fort de la première phase.
La mortalité suit. Au 1er juillet, première phase terminée, le bilan de l’épidémie approchait les 30 000 morts. Nous venons de dépasser les 40 000. Du 1er au 7 novembre, la France a enregistré 3081 décès dus à la Covid.
Dans ces situations exceptionnelles, on applique les protocoles et mesures prévues en médecine de catastrophe.
C’est ce que nous explique Julie Oudet, spécialiste de médecine de catastrophe, dans un long fil sur Twitter, ensuite repris par un compilateur de thread.
Face à toute catastrophe, une condition majeure d’efficacité est qu’il y ait une personne tout en haut de la pyramide qui assure le commandement. Les erreurs qu’il peut faire peuvent être graves mais le seront toujours moins que si on est dans une situation non coordonnée.
S’il y a de la cacophonie, des personnes qui ne suivent pas les consignes, les conséquences néfastes s’accumulent, la situation s’aggrave. Cela signifie des morts en plus. Beaucoup de morts en plus. C’est ce qui se passe aujourd’hui en France. Tous ceux qui sont venus faire de la cacophonie ont participé à ce que la catastrophe soit pire.
Les médecins (comme ceux qui ne le sont pas) qui ont nié ou minimisé les risques, ou prétendu détenir un traitement, ont participé à aggraver la situation en encourageant les Français à ne pas suivre les consignes.
Tous les médias qui leur ont complaisamment tendu leur micros ou ouverts largement leurs pages sans contradiction se sont également comportés en irresponsables.
Les politiques qui ont propagé les mythes dénialistes, qui ont essayé de repousser le déclenchement de nouvelles contraintes dans leur territoire (encore un instant monsieur le bourreau !) ou qui ont voulu faire échapper telle ou telle catégorie de leurs électeurs au mesures prises ont participé à la cacophonie quand ils auraient dû pousser les Français à faire preuve de prudence, quand ils devraient montrer l’exemple.
Comme il ne suffit pas d’affirmer ce qui précède, la Gazette de Sceaux compte reprendre un par un les faux arguments de ces irresponsables dans une série d’articles, en faire une sorte de bêtisier. Cela n’a rien de difficile : les explications sont largement disponibles et présentées par des scientifiques dignes de foi ( il y a un consensus scientifique sur le sujet et ceux qui veulent faire croire le contraire sont en réalité ultra minoritaires). Au passage, on donnera aussi quelques éléments pour mieux comprendre l’épidémie.
Sur le même sujet : r
Le confinement: mor(S)ceaux choisis
Bêtisier 1 : Pas plus de morts qu’avec les trottinettes
Bêtisier 2 : On nous cache tout, on nous dit rien
Bêtisier 3 : L’épidémie s’éteindra toute seule
Bêtisier 4 : Les rares victimes allaient mourir de toutes manières
Bêtisier 5 : on dispose d’un traitement efficace qu’on interdit de prescrire
[…] En médecine de catastrophe (et l’épidémie de Covid-19 est une catastrophe de grande ampleur), le pire ce sont toutes les interventions qui viennent polluer l’organisation de la catastrophe. C’est ce que nous expliquait Julie Oudet, chef de service d’urgences à Toulouse et formée à la médecine de catastrophe, dans l’article « Covid, faire bonne mesure ». […]
[…] Covid : faire bonne mesure […]
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Tout à fait d’accord : ce sont les comportements imprudents de chacun qui ont augmenté la propagation de la maladie et finalement rempli les hôpitaux.
Ce sont ces personnes qui vous expliquent qu’ils font très attention : ils n’invitent que 2 personnes à la fois pour venir prendre l’apéro dans leur petit studio
Mais les personnes qui ont eu ces comportements imprudents ont de fait été encouragés par tous les discours qui minimisaient le problème.
Ces gens ont envie de continuer à vivre comme avant, et ils prêtent l’oreille à tous ceux qui leur disent qu’ils peuvent y aller
On me raconte que dans la ville où je me confine, des réunions administratives ont eu lieu sans distanciation ni masques jusqu’à mi-septembre. Les terrasses bondées et les réunions familiales ont fait le reste. Alors on peut instruire des procès, c’est divertissant pour certains, mais ce ne sont pas les fausses théories ou les faux traitements qui ont rempli les hôpitaux, c’est seulement l’addition des innombrables exceptions auto-accordées dans l’observation des gestes barrière.