Début décembre, la Gazette signalait les inquiétudes de voisins du pavillon Baltard « sur l’avenir de la villa dite Baltard, située au n° 26 de la rue Bertron ». Un premier commentaire détaillait les résultats d’une enquête personnelle à travers le PLUI : celui-ci distingue deux parties, dont seule l’une, autour du pavillon lui-même, est protectrice. Le deuxième commentaire début janvier signalait que, sur la partie non protégée, « un permis de construire … a été accepté en mairie le 17 décembre pour 13 logements et un parking souterrain de 15 places ».
Quelques jours plus tard, on apprenait qu’une réunion d’information était organisée sur place le samedi 29 janvier. Je me suis donc inscrit auprès de l’organisateur (le promoteur Interconstruction). Celui-ci m’a informé qu’en raison du grand nombre d’inscriptions, il avait été décidé de fonctionner avec trois réunions successives. Je me suis donc rendu sur place à l’heure qui m’était indiquée. Comme la réunion précédente n’était pas terminée, j’ai pu visiter les lieux (enfin l’extérieur), comme d’autres personnes le faisaient.
La maison Baltard se situe actuellement sur un vaste terrain de 6388 m2, compris entre la rue Bertron, la rue du maréchal Joffre et le boulevard Desgranges. Le terrain comprend plusieurs arbres remarquables et ressemble plus par ses dimensions à un petit parc qu’à un jardin : il est inattendu de trouver un tel terrain en pleine ville. Il est vrai que le mur d’enceinte est suffisamment haut pour qu’on ne puisse en voir l’intérieur (mais on voit les arbres qui dépassent, bien sûr).
Un projet de taille
Revenons à la réunion. Elle est ouverte par l’un des propriétaires, arrière-petit-fils de Victor Baltard (la maison est jusqu’à présent toujours restée dans la famille). Il explique que les héritiers (« une famille nombreuse ») devaient vendre. Il s’est adressé à un cousin architecte pour imaginer un projet acceptable. Et c’est cet architecte qui a ensuite choisi un promoteur capable de réaliser ce qu’il avait imaginé.
Le projet immobilier prévoit la construction de 13 logements : 6 le long de la rue Bertron, 3 à l’angle des rues Bertron et du maréchal Joffre et 4 le long du boulevard Desgranges. Les 15 parkings seront construits sous l’emplacement actuel du tennis et auront un accès par le boulevard Desgranges. Le mur d’enceinte existant est conservé. Une entrée générale par un portail est prévue rue du maréchal Joffre. Chaque pavillon aura son jardin privatif, l’ensemble comprenant une partie commune importante.
Les pavillons seront construits de manière jumelée sur une surface de 150 m2 au total. Les escaliers se trouveront de part et d’autre de la cloison commune. Chaque pavillon possèdera en effet plusieurs niveaux. Ceux du côté de la rue Bertron auront trois niveaux plus une « terrasse tropézienne » (pour méditer façon yoga), ce qui donne au total 172 m2 de plancher. Ceux du côté du boulevard Desgranges auront un troisième niveau plus petit, ce qui donne une surface de plancher de 120 m2.
L’architecte a insisté sur les matériaux de construction utilisés : le béton est exclu, sauf pour les fondations et le parking (il n’y a pas de caves). Les pavillons seront construits en bois, un bois rouge norvégien. L’ensemble doit avoir une assez faible inertie thermique, mais la construction est pensée pour faciliter la ventilation naturelle en cas de canicule (par les escaliers). Le chauffage se fera par poêle à bois.
Les plans prévoient 3 pièces au premier niveau mais il est prévu de donner la possibilité aux acheteurs de demander des aménagements spécifiques.
Restons en pour l’instant à l’exposé factuel du projet dans sa version présente. Compte tenu de la symbolique urbaine de la transformation, nous y reviendrons dès que nous pourrons l’éclairer avec de nouveaux éléments.
Dans peu de temps le charme de ce quartier sera un souvenir….merci pour cette enquête, qui ne dit pas ce que vont devenir les plus beaux arbres du parc, dont certains sont le long de la rue Bertron…?