Par vocation le CSCB vise à promouvoir aux Blagis une vie de quartier dynamique et ouverte. Corinne Jager pense que l’histoire du lieu fait partie des modalités. Une histoire ludique et joyeuse. Elle n’est pas seule et avec Isabelle Lisandre, salariée du CSCB, elles ont organisé une exposition d’archives photographiques assortie d’agréments récréatifs.
Ce premier volet sera suivi samedi 21 septembre d’une visite guidée du quartier dans le cadre des Journées du Patrimoine. Ici, Corinne Jager est dans son métier, la médiation culturelle. Elle connaît par cœur le Louvre, Versailles, les petits coins de Paris ou de Sceaux. Sa culture, c’est de mettre en valeur un lieu, un quartier. Si elle ne le connaît pas, elle le parcourt, elle le travaille « pour montrer des choses qu’on ne voit pas bien quand on passe devant, pour dévoiler des indices d’un passé auquel on ne pense pas. » Pas étonnant qu’elle ait trouvé au CSCB un lieu pour un projet.
S’approprier l’histoire
Au CSCB justement, il y a peu de jours, le maire, Philippe Laurent, avait exprimé un objectif qu’il poursuit depuis longtemps : « Donner aux habitants des Blagis la fierté d’y habiter. » Vaste sujet. Les problèmes y sont nombreux, comme souvent. Mais à défaut de les résoudre tous, on peut apporter sa pierre à la finalité. Corinne Jager et Isabelle Lisandre y apporteront les leurs.
Elles ont bien des idées en tête, mais elles ne les dévoilent pas pour le moment. « Si nous arrivons avec un programme préétabli, ça ne marchera pas, dit Corinne Jager. Il faut que des choses se passent. Que ça accroche. »
À destination des scolaires, les prémices d’un projet démarre déjà avec une classe de l’école élémentaire juste à côté. Des jeux, des ateliers autour de l’histoire du quartier. Il faut inscrire les enfants dans un héritage et dans les générations. On peut imaginer que des résidents plus âgés viendront partager des souvenirs et leurs connaissances des lieux.
Avec les parents des élèves, les habitants en général, Corinne Jager veut croire en (et encourager) la demande d’un être ensemble…. Elle compte organiser des visites guidées. Observer le quartier, le comprendre, en retrouver et partager l’histoire à travers les noms de rues, les métiers qui s’y exerçaient (les maraichers par exemple). D’où viennent donc ces noms de rues, Coudrais ou Aulnes, celui de la place des Ailantes ? Où se trouvaient les jardins ouvriers ? Partir de là, pour s’approprier l’identité du quartier par le jeu, la visite, la rencontre, par une discussion lors d’un goûter.
Elle cite spontanément (on sent qu’elle aimera en parler) Eugène Beaudoin qui fut l’architecte des Coudrais et, à Suresnes, de l’école de plein air. Elle aimerait un jour emmener un groupe visiter les deux, faire une « dégustation comparative » comme on dit pour les vins. Elle a envie de donner à comprendre ces urbanismes. Le patrimoine architectural donne sens à l’habitat. La chose est connue. Autant s’en servir et convaincre qu’il y a des lieux à préserver, des espaces publics importants, que la résidence des Bas-Coudrais ou le centre commercial ont été conçus dans une intention.
Le sentiment d’appartenance
L’histoire des Blagis, c’est pour Corinne Jager et Isabelle Lisandre une proposition de récits sur des événements, des personnages et des traditions. Elle veut contribuer sans doute (même si modestement) à former du collectif. Et faire que les résidents se reconnaissent dans des succès et des réalisations, dans les efforts qui ont été consacrés au développement du quartier. Le sentiment d’appartenance demande de se sentir connectés aux générations précédentes qui ont façonné le quartier avec des fêtes, des célébrations, des rallyes, ce seront autant d’occasions d’inspirer des projets communs.
En ce sens, l’initiative prend naturellement sa place dans les Journées du Patrimoine 2024 dont le thème est Itinéraires, réseaux et connexions. Il s’agit bien de tracer des réseaux et des connexions humaines aux Blagis. Et mieux connaître les activités alentour, le CSCB, les spectacles des Gémeaux, mais aussi les équipements et services collectifs, qu’ils soient à Sceaux, Fontenay, Bagneux ou Bourg-la-Reine.
L’histoire des difficultés ou des défis n’est pas à négliger. Les connaître, c’est aider à les comprendre et à donner confiance. A donner envie aux habitants de faire quelque chose. Envie d’avoir envie comme dit la chanson. Leur objectif est humble et volontaire, engagé et raisonnable. « La marmite bouillit par le fond » dit Corinne Jager en souriant. Sous-entendu : la chaleur du lieu ne descendra pas des hautes sphères, mais s’élèvera des initiatives de chacun.
Rendez-vous le 21 septembre
Le top départ a été lancé. Samedi 21 septembre après-midi, Corinne Jager anime une visite du quartier puis de la bibliothèque du CSCB dans laquelle se trouvent des photos anciennes. Ensuite ce sera un goûter. Déjà donc, une première occasion de se réunir et de partir en reconnaissance.
Les inscriptions sont prises à la Maison du tourisme de Sceaux, puisque la visite fait partie du programme des Journées du Patrimoine. Tél : 01 46 61 19 03 et maisondutourisme@sceaux.fr
Je regrette fort de ne pas avoir été disponible le 21 septembre, et j’espère participer à la prochaine occasion.
Les Blagis ont une histoire propre tout à fait singulière, en particulier au début du XIXe siècle, que peu d’habitants connaissent aujourd’hui. J’applaudis cette initiative, qui devrait rappeler l’esprit de communauté et de solidarié du quartier depuis ses origines.
Je suis ravi de voir cette dynamique de réappropriation prendre corps.
D’autant que je sais que cette initiative n’est pas isolée.
Je note seulement la déclaration de notre Maire, Philippe Laurent, de voir les habitants du quartier des Blagis y trouver quelque fierté d’y habiter. Je partage ce souhait.
Comme le fait remarquer Corinne Jager, « il faut du feu pour chauffer la casserole ».
Je me réjouis de voir ici une allumette pour l’allumer et du combustible pour l’entretenir.
Toutefois, j’ajoute qu’il me semble qu’un foyer bien préparé et propre à accueillir cette flambée est tout aussi nécessaire. Ceci est en train de commencer à se réaliser et la rénovation du Centre commercial des Blagis est maintenant lancée.
Il ne faudra pas oublier, à la fin des travaux, de maintenir les lieux dans l’état de propreté que l’on peut imaginer. Car la fierté que l’on pourra ressentir à y vivre, dépendra aussi beaucoup du soin que l’on mettra pour le maintenir agréable à vivre.
Or ce soin a été bien absent ces dernières années.
J’espère que les responsables de ce lieu (Hauts-de-Seine Habitat) et les maires des communes sur lesquelles s’étend notre quartier des Blagis, auront à cœur de réunir les ressources nécessaires pour en assurer… la propreté quotidienne.