Sur les marchés, à la rencontre des militants

Traditionnellement, les candidats aux élections vont à la rencontre des électeurs là où ils sont présents en nombre. Quoi de mieux que les marchés ? Ils ne sont pas seuls : ils sont accompagnés de militants, plus ou moins nombreux. La Gazette est allée à leur rencontre en ce week-end des 22 et 23 juin, à une semaine du premier tour. Dans plusieurs villes des 12^ème et 13^ème circonscriptions.

Samedi 22 au matin, à Fontenay-aux-Roses

L’entrée du marché couvert de Fontenay-aux-Roses se trouve au coin de la rue de Boissière et de l’avenue de Verdun. Des commerçants sont aussi installés sur la place du Général de Gaulle.

A l’entrée de l’avenue de Verdun, face à la mairie, Astrid Brobecker est déjà en train de distribuer des tracts. Conseillère départementale écologiste, élue d’opposition au conseil municipal de Fontenay-aux-Roses, elle est candidate suppléante sur cette 12^ème circonscription.

« Le 9 juin au soir, explique-t-elle ,à l’annonce de la dissolution, nous avons été confrontés à un calendrier serré. Nous nous sommes réunis avec Nadège Azzaz (maire de Châtillon). Elle ne voulait pas se présenter, ayant choisi d’agir à la mairie. Assez logiquement, il a été décidé de faire un binôme avec les deux conseillers départementaux : Lounes Adjroud, du parti socialiste, et moi pour les écologistes. 

Depuis, nous avons reçu des appels de nombreuses personnes que nous ne connaissions pas et qui voulaient nous aider pour la campagne. Près de 200 personnes. Aujourd’hui, rien qu’à Fontenay, nous pouvons distribuer des tracts à 5 endroits différents.

Cela nous fait un programme d’enfer et de très longues journées. Mais le jour du scrutin est très proche. »

Lounes Adjroud arrive un peu plus tard : lui aussi ne compte pas ses heures.

Les soutiens de Jean-Didier Berger (le maire de Clamart) et de Carole Guillerm sont, eux, juste devant l’entrée du marché couvert. Rappelons que Carole Guillerm, Modem, était la suppléante du député sortant, Jean-Louis Bourlanges, qui ne se représente pas, pour raisons de santé. Le binôme a été constitué dans le cadre d’un accord entre LR, l’UDI, Horizon, le Modem et Renaissance pour constituer un « arc républicain » dans les Hauts-de-Seine.

Il y a là Laurent Vastel, maire UDI de Fontenay-aux-Roses, et deux de ses adjoints : Despina Bekiari (développement durable et devoir de mémoire) et Michel Renaux (urbanisme). Et bien sûr, quelques autres militants.

Pas une trace des autres candidats. Selon Astrid Brobecker, des militants Lutte Ouvrière était présents le samedi précédent.

Le tract des candidats Nouveau Front Populaire évoque le nécessaire barrage contre l’extrême droite. Le tract de Jean-Didier Berger donne de son côté 10 raisons de faire barrage au Nouveau Front Populaire (NFP).

Aux Européennes, la liste Bardella est arrivée 4ème à Fontenay, avec 12,90% des exprimés. A Châtillon, 4ème aussi (13,98%). A Clamart, 3ème avec 15,65%. Au Plessis-Robinson, elle était en tête avec 22,15%. Au total, sur la circonscription, elle était loin de ses scores nationaux

Samedi 22 au matin, Sceaux

La partie piétonne de la rue Houdan et le lieu traditionnel de tractage. Particulièrement le samedi, jour de marché. A l’entrée de la rue, au bord du carrefour Charles de Gaulle, un militant distribue pour Numa Isnard, déjà candidat en 2022 dans la 13^ème circonscription, sous l’étiquette Les Républicains. A-t-il encore l’investiture cette fois ? Réponse alambiquée : il se présente pour que les Républicains soient présents dans cette circonscription. Après une courte discussion, le militant conclut :  ni Macron, ni Mélenchon. Et pourquoi pas « ni Le Pen » ? Pas de réponse.

Un peu plus loin, on retrouve, à l’angle de la rue Florian, des militants qui tractent pour la député sortante Maud Bregeon. Et presque au même endroit, ceux qui tractent pour Brice Gaillard, son adversaire du deuxième tour de 2022. Un militant Renaissance avoue avoir besoin d’un peu de repos : il n’a pas arrêté les tractages et le porte-à-porte depuis une dizaine de jours.

Pas trace des autres candidats.

Samedi 22 au matin, à Bourg-la-Reine

C’est jour de marché et il y a du monde dans la rue piétonne juste à côté, la rue René Roeckel. Devant la brasserie, à l’angle avec l’avenue du Général Leclerc, des militants de « l’arc républicain »,en nombre, distribuent en faveur de Maud Bregeon. D’autres se sont répartis dans la rue. En arrivant vers le RER, les tracts sont ceux du NFP. Un passant refuse un tract et dit : « Pas question de voter LFI » ce qui lui attire la réponse « Vous préférez le RN ? ». Il hausse les épaules, pas concerné, et continue son chemin, son panier à la main.

Même remarque : pas d’autres candidats.

Dimanche 23 au matin, Antony.

Entrée par la rue Auguste Mounié. Brice Gaillard est là. Maud Bregeon est présente aussi, moins de 10 mètres plus loin. Son suppléant, Christophe Mongardien n’est pas loin. Des militants des deux camps distribuent leurs tracts, sans heurts particuliers. On retrouve des militants des deux camps aux deux autres entrées, avenue Gabriel Peri et D 920.

Discussion avec un militant connu par ailleurs. A propos de la place de l’extrême droite dans la circonscription ou du mode de scrutin qui ne permet plus de dégager des majorités solides. Il remarque qu’en 2022, la proportionnelle était dans le programme du camp présidentiel, de la NUPES et du RN. Un système qui existe chez beaucoup de nos voisins. Mais la réforme n’a pas été faite…

Un peu plus tard, Numa Isnard arrive avec à peu près les mêmes militants vus la veille à Sceaux.

Le maire, Jean-Yves Sénant, maire de la ville, est venu soutenir la députée sortante. Il affirme que les trois autres maires de la circonscription sont sur la même ligne que lui. A propos de Numa Isnard, il affirme : il a été exclu des Républicains.

Ici aussi, pas de trace des autres candidats.

Aux Européennes, sur l’ensemble de la 13^ème circonscription, la liste Bardella est arrivée en 4^ème position, avec 12,59% des exprimés. Localement, le RN ne pourra pas être présent au 2^ème tour.

Au moins, il fait beau ce dimanche !

Dimanche 23 au matin, Le Plessis-Robinson

L’immense marché attire les foules. A l’intérieur, une surenchère de poissonniers, bouchers, maraichers, boulangers ; traiteurs… A l’extérieur, les vêtements, les ustensiles, les articles en cuir ou presque. Avenue Charles de Gaulle, qui passe devant l’entrée principale, les militants de gauche sont relativement nombreux à distribuer. Lounes Adjroud passe les voir. Tout proches d’eux, les soutiens de Jean-Didier Berger sont en force. Ils portent tous un t-shirt bleu et ont accroché tout plein de ballons de la même couleur. Ce doit être la couleur fétiche du candidat de la droite et du centre. Le groupe a un côté joyeux. Ils ont l’air de se connaître.

Faut-il ajouter que ce sont les seules listes à se trouver là ?