Le 7 avril, 29 élèves de Terminale TG9 du lycée Marie-Curie de Sceaux présentaient le bilan carbone de la cité scolaire, qu’ils avaient réalisé les mois précédents. Ils ont évalué les émissions de GES (gaz à effet de serre) provenant de différents domaines et ont imaginé des solutions possibles. Le proviseur, les 6 professeurs présents et deux représentants de l’association ZEN 2050 Maintenant ont manifestement apprécié le travail.
Méthodes de travail
Répartis en groupes de 4 ou 5, les élèves ont étudié les six domaines d’émission de GES : énergie, transports, alimentation, biens informatiques, biens consommables. Chaque domaine a été étudié par une équipe dédiée, tandis qu’une équipe synthèse était chargée d’harmoniser l’ensemble de l’étude et sa présentation.
D’un point de vue méthodologique, les élèves se sont appuyés sur des outils conçus par l’association EduClimat auquel ZEN2050 les avait formés. L’administration (en particulier l’équipe d’intendance) leur a fourni les nombreuses données dont ils avaient besoin, qu’ils ont associées avec des données de l’Ademe.
Un sondage a été réalisé pour connaitre les moyens utilisés pour venir à la cité scolaire et en repartir. 67% des élèves et 72% des professeurs ont répondu, ce qui représente une proportion suffisamment importante pour que les résultats soient jugés représentatifs.
La classe a transformé un jeu de cartes d’ÉduClimat en utilisant les données trouvées pour la cité scolaire.
Les présentations
Les résultats étaient projetés dans la salle, les orateurs avaient un micro et le tout était très professionnel. Les équipes s’étaient organisées pour que tous leurs membres s’expriment. Comme l’a fait remarquer le proviseur, une excellente préparation pour l’épreuve de grand oral du bac !
L’équipe de synthèse a d’abord rappelé ce qu’est le réchauffement climatique et son origine anthropique. Elle a rappelé le rôle de gaz à effet de serre du gaz carbonique (CO2) et le principe consistant à calculer la masse de CO2 émise. Elle a précisé le périmètre de l’étude : 1864 élèves et 137 professeurs, dans leurs activités liées à Marie-Curie ainsi que les actions faites par Marie-Curie pour les accueillir. Le tout a été réparti par domaines.
Les résultats
Le total des émissions annuelles a été évalué à 1160 tonnes. La moitié provient de l’énergie : 37 tonnes pour l’électricité (peu carbonée en France) et 532 tonnes pour le gaz (utilisé pour le chauffage).
Le deuxième poste contributeur est l’alimentation, avec 220 tonnes, dont 45 % pour le seul repas hebdomadaire avec de la viande rouge. Il faut noter que sur 5 repas hebdomadaires, 1 est avec viande rouge et 1 est végétarien. Les 3 autres offrent de la viande blanche ou du poisson.
Le troisième poste est celui des transports pour venir et partir. Avec 200 tonnes (soit 18% environ du total) il est assez proche du deuxième. Les émissions sont importantes pour ceux qui viennent en bus ou en voiture. Les enseignants ont en moyenne plus d’émissions car ils habitent plus loin.
Les élèves ont consacré un poste particulier aux voyages scolaires, l’un en Pologne, l’autre en Espagne. Ces voyages n’ont concerné que quelques dizaines d’élèves chacun, mais avec un bilan assez élevé du fait de l’utilisation de l’avion. Les produits émis se montent en effet à 58 tonnes, soit 5% du total.
L’analyse des biens informatiques a permis de pointer le bilan carbone des ordinateurs offerts par la région aux élèves de seconde. Les biens consommables ne représenteraient pour leur part que 8 tonnes. Dont une partie notable vient du papier utilisé pour les polycopiés.
Les incertitudes
Chaque groupe s’est interrogé sur les limites de son analyse et sur la fiabilité des résultats. Cela a été particulièrement le cas de celui s’appuyant sur un sondage qui a questionné sa représentativité. D’autres se sont inquiété des incertitudes liées à leur méthode.
Les pistes de solution
Chaque groupe a tenté de trouver des moyens de réduire les émissions mises en évidence. La méthode de présentation conduisait à les identifier par domaines, le parti-pris ci-dessous est de les regrouper par type de levier utilisé.
Efficacité énergétique
Il s’agit ici d’améliorer le processus pour consommer moins d’énergie (ou de biens). Le covoiturage en est un exemple. Un autre est d’envoyer les polycopiés par mail plutôt que de les imprimer : les élèves ont l’habitude de lire sur écran.
Concernant les ordinateurs offerts par la région : est-ce nécessaire pour ceux qui en ont déjà un, ont demandé les élèves ? La discussion après la présentation semble indiquer qu’ils reprochent surtout à ces ordinateurs leur mauvais fonctionnement.
Une meilleure isolation des bâtiments serait également une solution utile. Les élèves ont compris que le classement en monument historique ne laisse guère de marge de manœuvre dans ce domaine.
L’idée d’augmenter la taille du parking à vélo peut être rangée dans cette catégorie si on fait l’hypothèse que cela lèverait un frein à l’utilisation du vélo.
Enfin, le groupe alimentation a noté qu’une solution efficace serait de limiter les déchets alimentaires.
Substitution
Le principe consiste à modifier la source d’énergie utilisée pour une moins carbonée. Ici, il s’agirait d’utiliser la géothermie pour chauffer les bâtiments plutôt que le gaz. Comme l’ont signalé les élèves, une étude est en cours sur le périmètre Fontenay-aux-Roses, Sceaux et Bourg-la-Reine. Le calcul montre que cela pourrait aboutir à une économie de 440 tonnes, soit presque 40 % du total !
L’électrification des bus ou des voitures procéderait du même levier, mais cette solution n’a pas été proposée. Il est vrai que cela sortait assez clairement de leur périmètre.
Sobriété
Le principe consiste à adopter une solution répondant moins bien aux divers objectifs de l’utilisateur. La proposition d’utiliser le train ou le bus plutôt que l’avion pour les voyages scolaires entre dans cette catégorie. De même pour l’alimentation où la proposition a été faite d’augmenter le nombre de repas végétariens, voire de supprimer la viande rouge ou pour l’utilisation du vélo à la place de l’auto ou du bus.
Le rôle des enseignantes
Ce travail de qualité n’a pu avoir lieu que grâce à l’initiative puis à l’appui de Stéphanie Moisson (professeure de physique) et Sarah Ostorero (professeure de SVT).
Une première présentation a eu lieu le 14 avril auprès de 30 écodélègues du lycée. Les écodélégués, ont pu dresser un bilan carbone simplifié de Marie Curie grâce au jeu confectionné par les élèves. Puis le diaporama plus détaillé des différents pôles étudiés leur a été présenté ; un lien vers ce diaporama se trouve sur le site de la cité scolaire Marie -Curie.
Une nouvelle présentation sous forme de panneaux sera faite lors du Printemps des transitions le vendredi 12 mai après-midi et le 13 mai matin au parc de la Ménagerie.
Publications récentes de la Gazette à propos de Marie-Curie
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