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Quatre amis dans le ton

SCHUBERTIADE Un bel ensemble donnait un concert de musique de chambre de qualité, ce samedi 11 février, dans la salle Erwin Güldner de l’hôtel de ville de Sceaux. Cette salle de 200 places permet au public d’être proche des artistes et de goûter à l’intimité de la musique de « chambre ». Ces quatre talentueux musiciens sont aussi des amis, habitués à se produire ensemble. Ils nous ont fait partager l’émotion d’une Schubertiade, les fameuses soirées organisées à Vienne autour de Franz Schubert au XIXème. Clémentine Decouture, soprano, Shelly Ezra, clarinette, Sarah Sultan, violoncelle et Pierre-Kaloyann Atanassov, au piano.

Schubertiade du 11/2/2023 Cliché Frédéric Négrerie

Émotion

Elisabeth Atanassov a partagé son émotion lors de son propos introductif en annonçant le programme et les musiciens. Elle a raconté à l’auditoire qu’elle venait de s’installer définitivement en France avec son époux Koitcho Atanassov, alors meilleur clarinettiste de Bulgarie et qu’a cette occasion, plusieurs concerts avaient été organisés autour de ce dernier dont un qui comportait le même programme que celui d’aujourd’hui à  La Schubertiade. C’était il y a quarante ans.

On sentit encore cette intensité affective quand elle indiqua que son fils, Pierre-Kaloyann, directeur artistique de la Schubertiade de Sceaux et pianiste de la soirée, avait alors participé à ce concert à sa façon… dans le ventre de sa maman. Elle était en effet enceinte de 8 mois et demi…

Émotion encore, quand elle indiqua que père et fils avaient rejoué ce même programme vingt ans après. C’est donc dans ce contexte émotionnellement intense que Pierre-Kaloyann a invité des artistes d’excellence qui savent rester simples et proches du public.

Schubertiade du 11/2/2023 Cliché Frédéric Négrerie

Au programme

Le chant a été mis à l’honneur lors de cette Schubertiade. Cela rend justice à l’importance des lieder dans l’œuvre de Schubert. Conçu par quatre amis musiciens de renom qui étaient heureux de se retrouver à nouveau ensemble sur scène, le programme était à l’image des fameuses Schubertiades, soirées amicales autour de Schubert dans la Vienne du XIX° siècle. Mettant en valeur la voix charismatique de la soprano Clémentine Decouture, il faisait également la part belle à la clarinette. Au programme de ce concert, Schubert, Mozart et Brahms qui ont été inspirés par cet instrument, et lui ont offert des chefs-d’œuvre : la brillante clarinettiste Shelly Ezra, venue spécialement d’Allemagne pour l’occasion, était accompagnée du pianiste Pierre-Kaloyann Atanassov avec la voix de Clémentine Decouture ou le violoncelle de Sarah Sultan.

Schubertiade du 11/2/2023 Cliché Frédéric Négrerie

Le programme a été conçu autour du Pâtre sur le rocher de Schubert, pour soprano, clarinette et piano, composé au terme de sa vie. Il comprenait aussi des pièces telles que Non più di fiori de Mozart, extrait de La Clémence de Titus, les Sechs Deutsche Lieder de Spohr, ou encore, de Brahms, le Lieder op. 91 pour soprano, violoncelle et piano. Était également au programme le Trio pour clarinette, violoncelle et piano Das Mühlrad de Kreutzer.

Johannes Brahms Portrait de Krziwanek Crédit : Wikimédia Commons

Voici le détail de la programmation :

Johannes Brahms : Lieder opus 91 (1837) pour soprano, Violoncelle et piano

  • Gestillte Sehnsucht (désir silencieux)
  • Geistliches Wiegenlied (berceuse sacrée)

Johannes Brahms : Trio opus 114 (1891) pour clarinette, violoncelle et piano

  • Allegro alla breve
  • Adagio
  • Andantino grazioso
  • Finale : Allegro

Konrad Kreutzer : Das Mühlrad (la roue du moulin) en si bémol majeur

Ludwig Spohr : Sechs deutsche Lieder (1837) : six lieder allemands :

  • Sei still mein Herz (sois calme mon cœur)
  • Zwiegesang (duo)
  • Sehnsucht (désir)
  • Wiegenlied (berceuse)
  • Das heimliche Lied (le chant secret)
  • Wach auf ! (réveille-toi)

Wolfgang Amadeus Mozart : non piu di fiori (1791)

Franz Schubert : Der hirt auf dem felsen (1828 : le pâtre sur le rocher)

, ,Franz Schubert Portrait par Wilhem August Rieder 1875 Crédit : Wikimédia Commons

Tout le concert a été remarquable de justesse et de sensibilité, dans une véritable proximité paisible de musique de chambre. La complicité amicale des artistes optimisant les virtuosités individuelles pour une belle virtuosité collective, cette schubertiade fait partie de celles que l’on ne peut oublier…Revendiquant la subjectivité la plus assumée, le rédacteur met cependant une mention spéciale à l’interprétation du Trio de Brahms, surtout pour l’« Allegro alla breve » et plus encore pour l’ « Allegro », quand les goûts personnels sont sublimés par la qualité de l’interprétation.

PS Bonne nouvelle : l’album « Bohemian Rhapsody » du directeur artistique des Schubertiades Pierre-Kaloyann Atanassov et de ses complices du trio Atanassov vient d’être récompensé par un « Choc » du magazine Classica et sélectionné par Marie-Aude Roux dans le journal le Monde : « ce troisième album les porte d’emblée au sommet de la discographie » écrit-elle ! Quel bonheur pour eux comme pour les fidèles des Schubertiades !

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