En mars, la Gazette s’était fait l’écho d’une réunion où étaient présentés les résultats d’une évaluation des émissions de gaz à effet de serre à Sceaux. Les données utilisées par les consultantes ayant travaillé pour la ville étaient publiques, une évaluation sur une zone géographique plus large était possible.
La consommation énergétique locale
Nous avons regardé la consommation énergétique pour la ville de Sceaux et ses voisines : Antony, Bagneux, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Fontenay-aux-Roses et Le Plessis-Robinson. Comme précisé dans l’article de mars, il s’agit des émissions créées sur le territoire de manière directe ou indirecte (ce qu’on appelle les scopes 1 et 2). Cela ne comprend pas les émissions liées à la production de biens alimentaires ou manufacturés consommés à Sceaux ni les émissions liées aux voyages de Scéens en période de vacances, mais cela comprend les transports en ville.
Les données sont issues de ROSE, « l’Observatoire francilien de l’énergie et des gaz à effet de serre ».
Sur une année, la consommation d’énergie pour l’ensemble de ces 7 villes est un peu inférieure à 3 millions de MWh (2.868.090), soit l’équivalent de la moitié de la production annuelle d’un réacteur nucléaire de 900MW et, ce, pour une population d’environ 233 000 habitants.
Cette consommation provient par ordre d’importance du gaz, de l’électricité et de l’ensemble « charbon et produits pétroliers ». Le chauffage urbain n’existe qu’à Antony et Bagneux, où il représente respectivement 10 et 17 % de la consommation. Le bois représente une part très faible.
Un peu plus de 60 % de cette énergie provient directement (sans prendre en compte leur part dans la production électrique) des énergies fossiles, qui fournissent 1,83 TWh, ce qui fait en moyenne environ 8 MWh par habitant. Les différences entre villes sont dues à des causes multiples, sur lesquelles nous reviendrons dans un prochain article.
ROSE donne la répartition de ces consommations par secteurs économiques, puis à l’intérieur des secteurs les plus importants. Les graphiques ci-dessous donnent la répartition par secteurs de la consommation énergétique totale d’une part, des émissions de gaz à effet de serre (en CO2 équivalent) d’autre part.
Le secteur résidentiel représente plus de la moitié de la consommation comme des émissions. Le tertiaire compte pour un quart de la consommation et un cinquième des émissions. Le transport routier compte pour 14 % de la consommation mais pour 22% des émissions (on y consomme essentiellement des produits pétroliers).
Le secteur « industrie » ne représentent que 5% de la consommation totale et seulement 2,5 % de la consommation d’énergies fossiles. Les autres secteurs (agriculture et production d’énergie) sont anecdotiques sur ce territoire.
Pavillons et appartements
La répartition de la consommation, et particulièrement de produits fossiles, entre pavillons et appartements ne reflète pas leurs niveaux respectifs.
Les maisons représentent 19 % de l’ensemble des logements, mais 49 % de la consommation d’énergie et 59 % des émissions de gaz à effet de serre. Trois raisons principales à cette situation : une surface habitable en moyenne nettement plus élevée, une construction en moyenne nettement plus ancienne (d’où une plus faible isolation et un appel plus fréquent à des combustibles fossiles pour le chauffage) et enfin une surface extérieure par volume de logement plus forte dans une maison que dans un collectif.
Au total, en comptant pour 59 % les émissions produites par le résidentiel qui compte lui-même pour 54 % du total des émissions locales, les pavillons représentent près d’un tiers (32 %) des émissions locales. On comprend qu’il s’agit d’une cible très importante pour les efforts de décarbonation.
A suivre!
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