Samedi 9 avril, vers 10 h 30, les nombreux passants de la rue Houdan ont eu la surprise de voir défiler des manifestants, porteurs de plusieurs banderoles réclamant « Stop béton » ou « Sauvons les arbres ». Les manifestants répondaient à l’appel d’un collectif réunissant les Amis de l’Ermitage, l’association Cœur de Sceaux et le GEUHS[1]. Ils se sont ensuite regroupés sur la place du général de Gaulle, devant les palissades assez récemment installées pour abriter les fouilles qui précèdent les travaux prévues par la municipalité.
Les organisateurs avaient aussi marqué à la craie le futur empiétement du projet (immeuble + trottoir) sur le carrefour. Certains Scéens se souviennent que le département (propriétaire de ces routes départementales) avait procédé à une enquête avant déclassement : la Gazette en avait rendu compte, ainsi que des résultats officiels.
L’objectif des associations était de mettre en avant que le projet ignore complétement la possibilité de faire passer les vélos de manière sécurisée (c.a.d. avec des pistes cyclables) par le futur carrefour.
Le texte des banderoles annonçait aussi deux autres arguments des organisateurs (ils sont probablement liés dans leur esprit) : le projet détruit des arbres alors qu’il serait nécessaire végétaliser plus pour éviter de futurs ilots de chaleur. Lisons à ce propos ce qu’en dit Maud Bonte, conseillère municipale d’opposition, et très active dans l’organisation de cette manifestation.
Argumentaire
Le projet De Gaulle ne correspond pas aux engagements annoncés par Sceaux.
Le premier est contenu dans la Charte de Sceaux-village dont les principes ne sont pas respectés dans le projet De Gaulle au niveau de sa densité et de son emprise. Pourtant, le charme patrimonial et villageois de Sceaux aux abords de la capitale, constitue l’un de ses atouts. Le second engagement inscrit dans la Charte de l’Arbre votée en 2018, devait préserver les arbres à haute tige contre les destructions privées comme publiques Or, après l’abattage des 50 arbres de la place, le caractère végétal et paysager du projet du centre-ville est minimaliste. L’implantation de petits sujets est prévue ailleurs et plus tard.
Garder l’identité de la Ville est un véritable défi à relever.
Sceaux offre déjà de nombreuses opportunités de logements au centre-ville même et dans les quartiers de Robinson, avec ses 750 appartements, ceux au nord et au sud de la Coulée verte, près de 180 * logements, celui des Musiciens et ses 75 appartements et surtout, ceux des quartiers Lakanal et ex-EPF, et Petit Chambord appelés à une très forte croissance, compte tenu des terrains disponibles. Les objectifs sociaux de la loi SRU sont dépassés avec 27 %.
* 87 log (CHENEAUX), 20 log + 35 log (1 et 5, rue Mal JOFFRE) + 35 log (26-28 bd Desgranges)
La place de Gaulle est emblématique d’une ville à taille humaine. Détruire des arbres pour des constructions n’est plus acceptable à l’heure de la transition écologique.
Le végétal de haute tige, conserve des îlots de fraicheur lors des canicules récurrentes. Sa capacité à séquestrer le CO 2 pour restituer de l’oxygène est vitale.
À l’opposé, les constructions génèrent 1 m3 de CO 2 pour 1 m3 de béton.
Que faut-il faire ? Si une partie des personnes présentes préfèrent manifestement l’installation d’un espace vert à l’emplacement de l’ancien parking, d’autres pensaient possibles d’aménager le projet pour une solution plus raisonnable, respectant arbres et cyclistes. C’est dans cet esprit que l’une des associations organisatrices a proposé un contre -projet.
D’autres manifestants se désolaient de voir le château de l’Amiral fermé pour longtemps, alors que la présentation du projet initial avait suscité des espoirs de ce côté-là.
Alternative
Tout autre est l’alternative au projet imaginée par le GEUHS. Elle a le mérite de proposer quelque chose et par conséquent de repenser positivement les choix qui ont été faits par la municipalité. Elle prévoit une série de 7 petits immeubles longeant la rue Houdan, mais en recul par rapport à la chaussée actuelle. L’idée est de ménager des pistes cyclables autour du carrefour Charles de Gaulle. Pour mieux les sécuriser, les pistes cyclables sont bien séparées des voies pour voitures.
Des commerces divers en rez-de-chaussée des immeubles prolongent l’activité de la zone piétonne. Mais au contraire d’un prolongement de rue avec du bâti sur les deux côtés, c’est un parc ou du moins un espace de verdure qui s’étend sur le reste de la place. L’idée, telle qu’elle est présentée, est d’associer « l’allée de shoping et la balade dans la verdure » ; en d’autres termes d’avoir « une large contre-allée commerçante bordée d’espaces verts arborés. »
Ce sont également des lignes arborées le long de la rue du Four et de la rue Voltaire. Le tout forme un triangle.
Le projet de parking n’est pas remis en cause. La différence est qu’il est censé être construit sans abattre aucun arbre. Ce sont deux niveaux en sous-sol qui s’étendent sur toute la place et sous les immeubles, dans lesquels sont aménagés 10 places pour personnes à mobilité réduite et 30 places pour voitures électriques. Si dans l’approche de la municipalité le financement des parkings va de pair avec un nombre plus important de logements, il faudra voir comment le financement est pensé dans cette alternative.
Identité
La place de Gaulle est emblématique d’une ville à taille humaine. Cette taille serait-elle menacée ? « Garder l’identité de la Ville est un véritable défi à relever. » Toute la question étant : Qu’est-ce que l’identité de Sceaux ?
[1] GEUHS : Groupe d’Etudes et d’Urbanisme des Habitants de Sceaux. Pour des détails sur les positions, voir la publication du GEUHS n° 8 avril 2022. Site geuhs.com
[…] régulières de tracts. En avril 2022, elle avait organisé une manifestation dont la Gazette avait rendu compte. Parmi les raisons de son opposition : ce qu’elle estime un non-sens écologique avec […]
[…] Manifestation place Charles de Gaulle […]
[…] Kiki dans Manifestation place Charles de Gaulle […]
Sur ce site les commentaires sont modérés, donc ils ne paraissent qu’après avoir été approuvés par un administrateur (ce qui est parfois long il est vrai)
Cela nous évite d’être envahis par les spams (rien que ce mois, 17 messages mis en indésirables. Aucun n’était en français ni n’avait de lien avec les articles commentés)
Il y a aussi des cas particuliers, comme les réponses à la photo mystère. Nous gardons en réserve les solutions proposées(qu’elles soient justes ou pas) à la photo mystère pour laisser jouer tout le monde.
Ainsi la bonne réponse de Maryse Fraioli à la photo mystère n’a été publiée que bien après qu’elle ait été déposée
Bonjour
Pourquoi suppression des messages ?
Merci
Liste des associations scéennes — quelques erreurs : Le Beluga s’appelle en realité ASBR Le Beluga !
Je trouve egalement étrange que nulle part n’apparaisse l’aide à l’Ukraine (logements, cours de français, envoi de produits …) pourtant bien réelle et efficace !
Le Projet de la Place du Général de Gaulle est un superbe projet !!
Un projet mûrement réfléchi, où il y a eu beaucoup de réunions en amont pour en parler avec tous les habitants, beaucoup d’informations, d’explications….. et qui va donner une nouvelle dynamique au centre ville c’est top !!!! super !!!
et toutes les infos sont ici :
https://www.sceaux.fr/ma-ville/le-centreville
Merci Coco,
Le projet a été échangé il y a 5 ans et le dépôt de permis de construire n’a plus rien à voir avec le projet initial, il n’y a plus, ni école de cuisine, ni lieu de rencontre, ni espace vert publique, ni de construction de faible hauteur.
Les constructions qui pourraient avoir lieu sont un non-sens écologique, social, situationnel. Les choix financiers ne doivent pas nous faire oublier qu’un parc avec des enfants qui rient et qui jouent et des terrasses de cafés donnant sur celui-ci est plus humanisant qu’une galerie marchande à ciel ouvert, entourée de routes bruyantes et sans âmes et polluantes.
Bien chaleureusement,
Kiki
Je viens de relire cette réaction que je ne suis pas loin de partager.
D’autant qu’elle se termine par la formule sympathique « Bien chaleureusement ». Ce qui ne peut que faire plaisir aux gazetiers. Mais…
Mais, en l’occurrence, ces nouvelles constructions urbaines ne vont-elles pas justement contribuer à la création d’un nouvel ilot de chaleur en centre ville ?
L’histoire nous dira si c’était un bon choix.