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Leçon de conduite à l’ancienne mairie

Ce jeudi 24 février se tenait à l’ancienne mairie la finale du concours d’éloquence de la faculté Jean Monnet, l’événement était organisé (magistralement) par l’association Lysias de Sceaux, dont la Gazette a récemment présenté la présidente.

La salle du premier était pleine (il y avait même une bonne trentaine d’étudiants debout le long des murs) pour écouter les 6 candidats arrivés jusque-là parmi les 122 candidats du départ. Sur la scène, le jury. 5 personnes, dont Chantal Brault, première adjointe au maire de Sceaux et membre du conseil de la faculté, au titre de personnalité extérieure.

Les 4 autres membres étaient des juristes expérimentés : Boris Bernabe, doyen de la faculté et responsable du Master droit étatique des religions en France et en Europe. François Martineau, ancien secrétaire de la conférence du stage, avocat spécialiste en droit pénal. Adrien Sorrentino, avocat associé et secrétaire de la conférence en 2018. Et enfin Jacques Taquet, Président de la Commission des Affaires européennes et internationales du CNB, avocat qui fut bâtonnier du barreau des Hauts-de-Seine, qui officiait ce soir-là comme président du jury du concours.

Un jury de haut vol

Les membres du jury ont fait l’objet, chacun, d’une présentation par un étudiant de la Lysias, présentation humoristique destinée à faire rire le public, mais finalement respectueuse, et à laquelle ils se sont prêtés avec grâce : manifestement, la règle est connue !

Puis on est entré dans le vif du sujet avec les premiers candidats en plaidoirie civile, Raphaël Moner et Ines Ammari. Nina Bondiau et Caroline Deux ont pris la suite en plaidoirie pénale, avant qu’arrive le tour, en éloquence, de Maxime Flaquière et Alain Nana Ketcha.

Après chaque binôme, les membres du jury ont successivement fait une analyse de la prestation de chaque concurrent. Et c’est là que j’ai compris tout l’intérêt de cette manifestation. Certes le public était venu, qui pour soutenir des amis, qui pour rire des traits d’humour, qui pour admirer les envolées lyriques, qui pour évaluer les prestations des concurrents. Mais cette finale était surtout un cours de grande qualité, avec des professionnels aguerris disséquant ce qu’ils avaient vu et entendu, expliquant ce qu’il fallait dire ou ne pas dire, ce qu’il fallait faire ou ne pas faire.

L’un des points de faiblesse du système d’enseignement français depuis longtemps, c’est son côté très théorique, ne faisant que très rarement le lien avec la mise en pratique. Des générations d’élèves de cours de langue en ont fait l’expérience, en apprenant les grands auteurs, mais en étant à la peine pour se débrouiller dans la vie courante. C’est tout doucement en train de changer, et le nombre toujours croissant d’étudiants qui choisissent l’alternance en est un élément majeur.

Or là, on avait la confrontation in vivo de la pratique et de la théorie. Tout y passe : lien entre gestuelle et expression vocale, comment accrocher le jury au début du discours, comment se servir de sa voix, la moduler en fonction de ce qui est dit, de la conviction que l’on veut faire passer, à quel moment expliquer ou réfuter…

Des candidats brillants

Si j’en crois ce que j’ai pu lire sur la conférence, le genre est plus que centenaire : cette finale était dans le fil d’une longue tradition. Mais je suis sorti avec la conviction que les plus de 150 spectateurs de cette finale avaient bénéficié d’un apprentissage de haut niveau. Ils peuvent remercier les professionnels qui sont venus participer au jury, comme les compétiteurs dont on comprend qu’ils ont accompli un gros travail de préparation. A condition bien sûr d’y avoir été attentif. Je me suis souvenu des propos de Marine Gibert quand la Gazette l’avait rencontré : il faut boire tous les conseils qu’on vous donne tout le long de la compétition. Certains ont un ego trop développé pour cela…

Un grand bravo pour finir aux concurrents qui ont montré des qualités impressionnantes. Ils ont su faire preuve d’humilité face aux critiques devant tout le public. Des critiques à la fois bienveillantes et exigeantes, comme c’est la règle dans un enseignement de qualité.

Les vainqueurs ont été Raphaël Moner, Nina Bondiau et Maxime Flaquière : tout trois représenteront Jean Monnet pour de nouvelles confrontations, cette fois-ci avec les gagnant(e)s des autres facultés!

  1. Numa Isnard Numa Isnard 4 mars 2022

    Bravo à ces brillants candidats !!

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