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Au seuil de la 5e vague

L’Europe affronte une très forte vague Covid. En Russie, le nombre de morts quotidiens dépasse les 1200. La Roumanie a eu plus de 400 décès par jour (pour 19 millions d’habitants) début octobre. Le nombre de cas flambe en Allemagne, en Belgique, aux Pays Bas. L’Autriche a décidé de confiner les non-vaccinés. La Slovaquie débute un confinement de deux semaines.Les pays les moins vaccinés sont les plus touchés comme le montre la commission Européenne avec ce graphique.

Le ministre de la Santé allemand a déclaré : « A la fin de l’hiver, nous serons tous, soit vacciné, guéri ou mort ». L’idée est que cette fois, à cause du variant Delta plus contagieux, tout le monde sera touché. Et cette déclaration a été faite avant qu’on parle du variant Omicron, encore plus contagieux! Les pays qui avaient adopté une stratégie « zéro Covid » (Singapour, Nouvelle Zélande…) sont en train de l’abandonner pour la vaccination.

En France, le nombre de cas quotidien a été multiplié par 4 depuis deux mois. Plus d’un quart des lits en réa sont maintenant occupés par des malades Covid.

A chaque vague, le même phénomène se produit : le nombre de cas augmente, augmente, et puis se stabilise et redescend, sans qu’on sache toujours bien pourquoi. Le fait est que la transmission décroît, soit que des mesures aient été prises en ce sens, soit que les comportements aient suffisamment changé pour plus de prudence. On l’a vu en juillet, la prise de conscience que le virus était toujours là a réduit l’augmentation des transmissions, puis le passe sanitaire a fait son effet.

On ne sait pas ce qu’il en sera encore cette fois. Il est clair que le gouvernement souhaite que la vie continue normalement et qu’il n’ait pas à mettre en œuvre des mesures drastiques ; mais il s‘est donné les moyens légaux d’en prendre localement ou nationalement. Les questions de la troisième dose pour tous les adultes (pas seulement ceux qui ont plus de 65 ans), celle des enfants de 5 à 11 ans étaient sur la table et on s’attendait à des décisions prochainement sur le sujet. Car il n’y a aucun doute sur le sujet : la vaccination est efficace.

Les décisions prises montrent l’inquiétude des autorités : sans surprise, la troisième dose est maintenant étendue à tous les adultes. Moins attendues, les mesures concernant le passe sanitaire, qui sera soumis à cette troisième dose, ont provoqué une ruée sur Doctolib et les rendez vous dans les centres de vaccination. Il n’y a plus de place disponible avant janvier, mais on peut imaginer qu’il faut que les centres se réorganisent pour créer de nouveaux créneaux dès décembre.

La politique jusqu’à présent a été d’éviter en priorité que le système hospitalier soit dépassé. Certains scientifiques le contestent, mais aucun leader politique n’a souhaité jusqu’à présent se positionner sur des mesures plus contraignantes ( à noter cependant que le PS souhaite rendre la vaccination obligatoire).

Pour chacun d’entre nous, les impératifs sont cependant assez clairs :  vaccination, gestes barrières et aération des lieux clos ! C’est tout simple.

Sur tweeter, un intervenant rappelait quelques principes de base :

Être vacciné n’empêche pas d’être infecté. Mais être vacciné diminue le risque d’être infecté.

Le vaccin est très fort pour empêcher d’aller en réa. Mais il ne peut pas empêcher tout le monde d’aller en réa. Quand on a reçu la 2e dose il y a longtemps le vaccin protège moins bien. Mais le vaccin ça reste beaucoup mieux que rien.

Il vaut mieux avoir un mal de crâne que d’aller en réa. Soigner des gens qui auraient pu se faire vacciner, la réa n’est pas là pour ça. Derrière les chiffres des malades à l’hôpital, il y a d’autres malades et des soignants qui trinquent. Quand on refuse le vaccin, finalement c’est toute la société qui trinque.

Le virus se diffuse surtout par aérosol, alors il faut penser à aérer. Il y a plus de risque de l’attraper si la fenêtre est fermée.

  1. Gérard Bardier Gérard Bardier Auteur de l’article | 3 décembre 2021

    Oui, la mesure prise est assez étonnante, mais elle confirme la ligne permanente du ministre qui ne veut surtout pas fermer les écoles.

    Le numéro 341 de la revue Sciences humaines (paru en novembre) contient un article de François Dubet intitulé « la pandémie a t-elle changé l’école ? » dans lequel le sociologue observe que les confinements ont permis de faire découvrir à beaucoup la dimension sociale de l’école : « les élèves et les étudiants ne sont pas seulement à l’école pour apprendre. Ils y sont aussi pour grandir, pour se lier aux autres, pour se détacher des parents, pour se mesurer aux adultes, pour découvrir des contraintes et apprendre à en jouer, pour élargir leur monde…

    Pour revenir à la question du Covid, on peut se demander si l’heure est encore aux mesures pour empêcher à toute force les contaminations (il faut bien sûr garder les gestes barrières)
    Les pays dit zéro Covid, comme Singapour et la Nouvelle Zélande, ont abandonné leur stratégie qui consistait à empêcher l’existence même du Covid, stratégie qui a été efficace mais qui devient intenable avec le variant Delta. Ils misent maintenant à fond sur la vaccination.
    Comme dit dans l’article avec le témoignage du ministre allemand de la santé, de nombreux experts pensent que tout le monde va attraper le Covid dans les prochains mois et développer des anticorps, ce qui fera que progressivement le Covid deviendra un virus comme les autres (la grippe en particulier) Ce qui signifie aussi que la vaccination se fera dès l’enfance. L’un des problèmes est qu’on a encore près de 6 millions d’adultes non vaccinés (mais il y a aussi des vaccinés à l’hôpital)
    Est ce la bonne solution? N’étant pas expert moi-même, je ne me prononcerais pas. Je constate qu’il ne semble pas y avoir de consensus scientifique sur la question pour l’instant

  2. David Auer David Auer 29 novembre 2021

    …et pendant ce temps, dans les écoles, finies les fermetures de classes et la quarantaine de 7 jours remplacées par retour en classe le jour même avec un test négatif (sauf pour l’enseignant qui grâce à ses super pouvoirs n’est pas ces contact et peut faire cours en présentiel ET en distanciel en même temps) : la période d’incubation est ignorée. Ce n’est pas comme si le nombre de cas augmentait et que de nouveaux variants étaient signalés.

    • Stephane Stephane 30 novembre 2021

      David, pas sûr de comprendre votre point de vue. Dites-vous qu’il faudrait fermer plus rapidement les classes et en plus grand nombre?

      • David Auer David Auer 30 novembre 2021

        C’est un constat : alors que le nombre de cas augmente, et que de nouveaux variants arrivent, on change le protocole en ne fermant plus les classes mais en demandant un test négatif assez inutile puisque si un élève est positif, il faut attendre que la période d’incubation soit achevée avant que ses camarades soient éventuellement atteints à leur tour. Cette modification était-elle indispensable ? Le précédent protocole n’était-il pas satisfaisant et surtout efficace ?

      • David Auer David Auer 1 décembre 2021

        C’est un constat.

        Le pays est entré dans une 5ème vague épidémique fulgurante, notamment chez les enfants d’âge primaire, le variant Omicron fait son apparition et on allége le protocole sanitaire. Pourtant le point sanitaire du 26 novembre fait état d’une situation d’une hausse de plus de 100% par rapport à la semaine dernière chez les élèves (jusqu’à atteindre 181,5% dans l’académie de Metz-Nancy) et chez les personnels, les cas positifs augmentent dans la même proportion (+101,3%).
        Dans les écoles, les campagnes de dépistage connaissent une augmentation modérée (+22,6%) mais n’atteignent toujours les 600 000 tests annoncés.
        Dautre part, le test à j+1 nest pas fiable puisqu’un élève cas contact, testé négativement le lendemain de la découverte du premier cas positif dans une classe, peut s’avérer positif jusqu’à deux jours plus tard et contaminer entre-temps les autres élèves. C’est de cette situation et donc d’une indiscutable hausse des contaminations que prémunissait jusqu’alors la fermeture immédiate de classe et le retour à l’école une semaine plus tard suite à un test négatif.
        Par ailleurs, dorénavant en l’absence de présentation d’un test négatif les élèves ces derniers « bénéficient de l’apprentissage à distance ». Or, les enseignants des écoles ne peuvent en même temps accueillir les élèves au fil de l’eau sur présentation d’un test négatif et maintenir le lien scolaire avec les autres élèves restés chez eux en assurant simultanément l’enseignement en classe et la continuité pédagogique à distance. 

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