Merci à Gérard Bardier pour sa démonstration de l’incohérence de ce bric-à-brac. Mais Coralie, 27 ans, ne s’encombre pas des contradictions ni des démentis. Car Coralie ne cherche pas la vérité.
Coralie, intermittente du boulot, est en colère contre ces « élites » lointaines qui lui rendent les fins de mois incertaines. Alors nommer des coupables, cela fait déjà du bien. Et résoudre la complexité du monde globalisé en une équation simple, cela redonne un pouvoir, ne serait ce que d’interprétation.
Des experts et journalistes font l’effort de démonter les arguments fallacieux d’un film qui a gagné sa notoriété grâce à sa charge nauséabonde. Mais ne font ils pas partie eux mêmes du complot ? Le travail d’établissement de la vérité est nécessaire mais insuffisant pour convaincre.
Si la saison 1 du Grand Complot s’achève dans la diffusion virale du film Hold Up, que nous réserverait la saison 2 ? Nous aimerions savoir à qui profite le crime, et qui tire dans l’ombre les ficelles de cette nébuleuse complotiste….? Répondre au récit par le récit, en capturer la puissance pour la retourner, ne serait ce pas la meilleure façon de ne pas perdre Coralie ?
L’auteur de ces lignes a-t-il conscience que dans cette formulation : « Nous aimerions savoir à qui profite le crime, et qui tire dans l’ombre les ficelles de cette nébuleuse complotiste….? » il induit l’idée que, justement, il y a complot.
L’analyse que j’en ai faite me laisse mal à l’aise.
En ce cas, comme en beaucoup d’autres, il faut sans doute avoir le courage de prendre parti, d’un côté ou de l’autre. Ou bien on réfute le complot, de manière claire et sans appel, ou bien on prend une position normande « ni oui, ni non » et on avalise la position complotiste.
Une mise au clair me paraît très souhaitable.