Vient de paraître 50 nouvelles expériences scientifiques : pour les petits physiciens du week-end, que les auteurs, Auguste Gires et ses deux fils, Nathanaël et Nikita, présentent au public le samedi 14 juin à la libraire Le Roi Lire, 4 rue Florian à Sceaux. La signature du livre sera animée d’un échantillon de leurs expériences. A partir de 15h.
Cette parution fait suite au tome 1 dont La Gazette avait rendu compte en 2023. Ses bons résultats ont convaincu l’éditrice et les auteurs de donner une suite à leurs aventures. Deux ans après, les mousquetaires de la science croisent à nouveau le fer scientifique. Mêmes décors, la cuisine, la terrasse ou le jardin. Même équipement, tout ce qu’on trouve à la maison. Même armoirie, celle de la curiosité.
Nikita est maintenant en 4e à Marie-Curie. Il fait anglais et allemand, plus le latin. Nathanaël est en 1ere option maths, physique et NSI, un sigle lycéen qui, « décrypté » veut dire Numérique et science informatique. On y apprend à programmer en python. Ceux qui n’en ont jamais entendu parler liront avec profit le roman de Nathalie Azoulai, dont le titre est justement Python. Il n’apprend absolument rien sur ce langage, mais sur son aptitude à faire rêver. Auguste, le père, est chercheur à l’Ecole nationale des ponts et chaussées, laquelle est rattachée à l’Institut Polytechnique de Paris.
La curiosité comme vertu
Comment s’est fait le choix des expériences ? En famille, ils en ont réalisé près de 300. 50 ont été sélectionnées dans le tome 1. Il en restait donc beaucoup. Vote des mousquetaires. Dans la liste des expériences, trois choix étaient possibles : vert, orange, rouge. Selon une signification qui rappelle fort à propos les feux tricolores. Trois verts, ça passe sans discussion. Trois rouges, on retire sans plus de discussion. La négociation commence alors avec des critères de sélection comme : les plus claires, les plus amusantes.
Car pour Nathanaël, le but du livre est « d’éveiller la curiosité sans l’ennui », ce que Nikita traduit par « un mélange de ludique et d’apprentissage ». Pour Auguste, la curiosité est un état naturel de l’humain. Elle décroît avec l’âge, mais elle est au début sans limites. On se demande en permanence comment ça marche. Il s’agit moins d’éveiller que de « maintenir ». La curiosité est à surveiller comme le lait sur le feu, à l’âge où elle est encore là, dynamique. Non par crainte qu’elle déborde mais qu’elle s’éteigne.
Continuité du tome premier
Curiosités physiques prospecte des phénomènes aussi ordinaires qu’étranges. Touche à tout est orienté fabrication et petits montages. Forces et mécanique suggère les interactions entre objets. Histoire d’ondes touche à la propagation, plutôt le son, la voix, le chant et la lumière. Drôle de maths est moins spectaculaire, « c’est papa qui a voulu », dit Nathanaël. C’est quand même cohérent avec le reste. Il ne faut que du papier, un crayon et… son cerveau (NDLR toutes les activités en ont besoin). Auguste Gires insiste sur l’importance de montrer le côté récréatif des maths. Et déchiffrer un QR code, c’est plutôt concret.
Certaines catégories ont changé depuis le premier tome. Mais le travail fut le même, à ceci près que la réutilisation du modèle de mise-en-page, l’expérience acquise en photo ont facilité la tâche. Écrire les expériences, les relire à trois, les soumettre à l’éditrice, ce qui déclenche des allers-retours avec des reformulations, prendre les photos, faire des schémas de principe et les soumettre à l’illustrateur.
Nikita et Nathanaël préparent le matériel, réalisent l’expérience pas-à-pas, en notent les étapes. Leur père écrit les explications scientifiques. Il prend les photos. Les cousins et les cousines sont de la partie.
Deux ans après, on a conservé le matériel du quotidien. On ouvre le livre, on lit, on fouille autour de soi pour trouver les ustensiles, on suit les photos et les diagrammes. On fait. Les expériences sont courtes, elles se partagent. Puis on vaque à ses occupations ordinaires. Quelque chose restera dans la mémoire.
Prévention des risques
Ils ont tout prévu. Pas de feu, pas de gaz. Pas de danger que des mains maladroites transforment l’expérience en chaos domestique, que les produits tachent irrémédiablement la nappe de grand-mère. La sécurité a animé le choix des expériences.
Certains parents, comme l’auteur de ces lignes, pourront craindre d’être démunis face aux questions techniques. Car la science révèle parfois nos propres lacunes. Mais le livre est ainsi fait que les expériences, très bien expliquées, mettent la connaissance à la portée de tous. Ainsi les mystères de la réalité pratique se dévoilent facilement.
Question : « Y a-t-il une expérience qui vous a particulièrement plu ? » Pour Nathanaël, c’est l’ascenseur tube à essai. Dans une bouteille remplie d’eau, un tube à essai à moitié rempli d’eau monte et descend selon la pression qu’on exerce sur la bouteille (en plastique). Cela paraît obscur, mais si vous suivez la page 78, vous verrez que c’est très simple. Et vous visualisez les phénomènes dus à la pression, à la poussée d’Archimède.
Pour Nikita, c’est la pomme de terre sur l’eau. On la coupe en deux, on la pose côté peau dans une petite assiette avec un peu d’eau au fond. On évide une petite partie et on y met du sel. L’eau du fond de l’assiette va s’élever dans le « petit cratère ». Ce prodige s’explique par un phénomène dit d’osmose que le livre explique.
Dans le nid douillet de la science en marche
La 4e de couverture le dit, le livre cherche à dire comment : « pêcher des glaçons, calculer la hauteur d’un pont, découvrir un trésor immergé, fabriquer une horloge à eau, déchiffrer un QR code… Et comprendre le pourquoi du comment ! »
Autrement dit, il s’agit de découvrir en famille, dans le home sweet home, une science accessible et vivante. De jouer et de fureter dans ce qu’il y a de théorie par-dessous. Le monde, on le sait, recèle mille secrets. Mille occasions pour parents et enfants de se forger des souvenirs durables. Modestement, le livre se contente de cinquante.
50 nouvelles expériences scientifiques : pour les petits physiciens du week-end, de Auguste, Nathanaël et Nikita Gires, Illustrations de Vincent Cazas, Editions Delachaux et Niestlé, Paris 2025. 112 pages. Prix : 17,90€. Dès 6 ans.