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Notaire en ovalie : rugby au féminin

Solenne Voillat fait du rugby depuis deux ans dans le club de Fontenay-aux-Roses où elle habite. C’est du rugby à 5, c’est du rugby touché, pas plaqué. On va expliquer. Et ça peut être mixte ! Mais est-ce encore du rugby ? On verra. Elle est fine, élancée, va tranquillement vers ses 29 ans. En juin dernier, elle a obtenu son diplôme de notaire. Comme quoi, le rugby mène à tout et vice-versa.

Elle vient d’une famille où on aime l’ovalie. Avec sa famille , elle a suivi, petite fille, les matchs de l’équipe de France. Le tournoi des six nations résonne en elle. Elle se souvient de Frédéric Michalak qui brilla il y a une bonne quinzaine d’années. C’est dire.

De son club fontenaysien, Solenne Voillat fait volontiers valoir « l’accueil, la convivialité, le plaisir d’être ensemble ». C’est un peu moins d’esprit compétition, mais un peu plus de loisirs, de détente. On court beaucoup. Tout entrainement est suivi d’une troisième mi-temps. Chacun apporte quelque chose. On se requinque. Bref, il y a une ambiance.

Lycéenne, à Marie-Curie, elle jouait au tennis. A priori, passer d’un sport individuel à un sport collectif l’inquiétait. Elle se demandait comment elle pourrait s’intégrer. Visiblement, ça a été facile. L’équipe mixte, dans laquelle elle joue, compte un tiers de filles sur une bonne vingtaine de joueurs.

Feintes de corps

Le match se joue sur un demi-terrain de rugby et dans le sens de la largeur. Sont conservés du rugby classique, la forme diabolique du ballon, les passes en arrière et donc les en-avant. Les essais, mais sans les transformations (vu que dans le sens de la largeur, il n’y a pas de poteaux 😉). Les points sont donc comptés sur les seuls essais.

Pas de placage. Le jeu est arrêté si un joueur est touché dans le dos ou le torse par un joueur adverse. Mais il faut être touché par les deux mains ensemble, posées et à plat. Cette règle a une conséquence. Inutile de chercher la percussion (de rentrer bille en tête dans le joueur devant) : on serait touché des deux mains sans problème. On est donc dans l’esquive, la bonne vieille ruse des familles avec un faux départ sur la gauche et une course sur la droite. Toucher des deux mains un joueur qui court vite et zigzague, ce n’est pas donné.

La remise en jeu sur touche ou sur en-avant est réduite à sa plus simple expression : avantage à l’équipe adverse qui hérite de la balle au lieu-dit.

On l’a compris, la balle doit circuler. Feintes de corps, décalages, le coup de pied (le petit rasant ou le à suivre), mais surtout, il faut aimer courir ! « C’est assez cardio », confirme Solenne Voillat en souriant. « Mais sinon, ajoute-t-elle, il n’y a pas de contraintes particulières. » À condition évidemment d’accepter les fantaisies du ballon ovale.

Filles et garçons

Le club est rattaché à la FFR (Fédération française de rugby). À ce titre, il participe à des championnats en Île-de-France. Il propose trois catégories « tous âges » : mixte, garçons, filles ; et une catégorie mixte pour les plus de 35 ans. On veut épargner leurs articulations. « À vingt ans, on court plus vite ! »

Dans les mixtes, « les filles apportent de la zénitude ». On en déduit que les garçons apportent plus d’intensité. Comme une grande part du jeu repose sur la vitesse de transmission, « les filles peuvent challenger les garçons, bien qu’ils soient avantagés par leur vitesse ou la force de leurs passes. » D’autant que les filles de l’équipe sont souvent plus jeunes que les garçons. Elles passent peut-être des balles un peu moins longues, un peu moins tendues, mais la surface du terrain rend la différence de puissances assez marginale.

Esprit sain, corps sain

Elle a passé une licence de droit à Jean-Monnet, à Sceaux. Le goût pour la chose lui vient d’une tante avocate dont l’éloquence et la rigueur l’avaient séduite, adolescente. Après une année de droit international au Pays de Galles, elle revient en France passer son master.

Solenne Voillat ne s’arrête pas là, elle a autre chose en vue. Elle se lance dans un cursus de trois ans et demi à l’Institut notarial de France. Plus de huit années d’études ! la charge se mérite ! Elle étudie le droit de la famille, le droit immobilier, le droit des entreprises, la déontologie. En parallèle, elle travaille dans des études comme notaire stagiaire. De fait, elle travaille depuis 4 ans.

La voilà avec son récent diplôme de notaire. Ce petit détour professionnel ne cherche aucun lien de cause à effet entre le droit et le rugby ! Qui croirait en une telle « démonstration » ? C’est tout simplement la complémentarité que trouve Solenne Voillat qui étonne et attire, le plaisir qu’elle prend à jouer avec un ballon inimitable (et inimité), sans se rentrer dans la carcasse. Auprès des filles qui voudraient essayer, elle insiste : « elles ne seront pas seules. Nous sommes déjà nombreuses! »


Contact

L’association Sportive Fontenaysienne (ASF) aura un stand important au Forum des Associations qui se tient dimanche 7 septembre 2025 au gymnase du Parc à Fontenay-aux-Roses (10h/18h).

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