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Photo: de la belle ouvrage au Pavillon des Arts

CHÂTENAY-MALABRY Toutes affaires cessantes, les amateurs de photos iront au Pavillon des Arts et du Patrimoine où se tient l’exposition annuelle du club Images Arts Châtenay. C’est jusqu’au 31 mai de 10h à 12h30 et de 14h à 18h. Autrement dit, il ne reste qu’une dizaine de jours pour découvrir 145 photos d’une remarquable finesse de réalisation et d’une grande variété d’inspirations.

Le vernissage eut lieu ce vendredi 16 mai. Entouré de Françoise Peythieux, l’adjointe à la culture, et de Jean-Claude More, président du club, Carl Segaud, fit un discours d’accueil avec le lyrisme qu’on lui connaît dès qu’il est question d’art. Parlant des travaux accrochés aux murs, il évoqua cette qualité qui ne surgit pas au hasard : il faut de l’émotion et de l’exigence. « La photo ne fige pas, elle révèle l’essentiel du geste. » Et c’est bien ce qu’on voit d’emblée dans ces photos : elles persuadent du soin porté au cadrage, à la prise de vue, à l’équilibrage des couleurs, au beau rendu de l’impression et de l’encadrement. La capture de l’instant est un travail de patience et de passion. « De la difficulté naît la grâce », disait le maire.

La beauté du geste

Dans la salle de droite (quand on entre du côté perron), sont exposées les photos répondant au thème de l’année « La beauté du geste ». Leur unité n’est pas dans la scène qui peut provenir de la danse, du sport ou de la vie quotidienne, elle est dans un instant à la fois dérobé à son contexte et pourtant son « reflet ».

Le jonglage d’Esther Bezzina (repris dans l’affiche) fixe un mouvement de balles et la tension étonnante d’un bras qui joue avec. Philippe Mourgues a choisi l’instant grave de l’apéro chez Arsène, un bon vieux troquet des familles. Avec Béatrice Sichez, Jean-Claude Morel, René Tardy et d’autres, la danse est là, mais c’est presque par nature tant les mouvements infinis du corps étonnent quand ils sont retirés de leur scène initiale. Thierry Aubry défie les lois de la gravitation dans son Solstice à Châtenay. Un homme devrait tomber. Apparemment, il n’en est rien ; c’est l’une des forces de la photographie.

« Il a fallu du temps pour s’approprier le thème », raconte Jean-Claude Morel. On imagine en effet. Le geste est à valoriser pour sa forme et non plus pour son résultat. Le geste beau peut être celui qui échoue, s’il porte en lui de l’abnégation ou de l’inattendu. « La beauté du geste » rappelle à sa façon combien l’esthétique est culturelle. Le style et la manière importent autant que le fond. L’harmonie doit se mêler à une intention vertueuse.

Travaux d’ateliers

Dans la grande salle, des travaux issus des ateliers que le club organise tout au long de l’année. Destinés à approfondir compétences techniques et artistiques, ces ateliers s’appuient sur toute une série de « défis ». Ce sont des ombres ou des silhouettes, des paysages, des « à la manière de » qui affichent les sources d’inspiration. Édith Jourdan prend sa couleur et son minimalisme chez Guido Klumpe, Clara Brisset construit ses ombres de nuit à Manhattan avec le noir et blanc de Julia Anna Gospodarou. Pierre Ceyria troue le gruyère avec une perceuse dans la lignée des assemblages drolatiques de Stephen McMennamy. Les conceptions des « maîtres » ont été saisies. Que les autres pardonnent de ne pas être cités. La meilleure façon de réparer cette insuffisance évidente est d’y aller voir.

A l’étage, des travaux de membres du club qui ont été distingués lors de concours organisés en 2024 par la Fédération Photographique de France. Y participer permet, dans l’esprit du club, de « se mesurer à d’autres photographes à l’échelle régionale et même nationale ». Ils sont de toutes natures : noir et blanc, couleur libre, nature, animalier, portraits, ou une série qui raconte une histoire.

D’une sortie à Auvers-sur-Oise, Clara Brissot a rapporté un libre portrait de Van Gogh, Philippe Mourgues « a gondolé » malicieusement l’hôtel de ville pour un hommage au maître. Parmi les noir et blanc, on trouvera des portraits d’une belle exécution, ainsi un garçon dont les fines nuances sont captées par Joël Esnault, ou un coq impressionnant dont le profil a inspiré (amusé ?) Valéry Delcroix. Un peu plus loin, Laurent Nicolas raconte sur six photos marquées au rouge un soir de juin dans un quartier chaud d’Amsterdam.

Un cercle prolifique

Le club Images de Châtenay est fort de cinquante adhérents, cinquante passionnés de photo, partageux de leurs expériences, et prompts aux défis qu’ils relèvent en commun. On est dans une expérience collective.

On n’hésitera pas à se répéter. Les quelques noms cités ne représentent pas le quart de l’ensemble des exposants. Le choix fait ici est un mélange de subjectif et de hasard. Il appelle une vérification de votre part sur le lieu.

Le samedi, des visites guidées sont proposées à 15h le samedi 24, le dimanche 25 et le samedi 31 mai. Les commentaires apportent des explications captivantes sur les intentions et les circonstances qui ont conduit à la photo de même que sur leur réalisation. Ouverture exceptionnelle le dimanche 25 mai.


Pour en savoir plus

https://clubphoto-iac-chatenay.fr

Le Pavillon des Arts et du Patrimoine est situé au 98 rue Jean Longuet à Châtenay-Malabry

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