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Le sabre d’honneur de l’armée polonaise

Lundi 28 octobre, à l’ambassade de Pologne un hommage était rendu à Georges Szumanski. L’ancien résistant de l’insurrection de Varsovie en 1944 qui habite à Bourg-la-Reine se voyait remettre un sabre d’honneur par le chef d’état-major général des forces armées polonaises.

Solennité de mise

Georges Szumanski, bien qu’en fauteuil roulant, porte ses 100 ans avec une énergie enviable. Il est né en 1924 à Stanisławów dans une Pologne qui a regagné une indépendance perdue plus d’un siècle auparavant. On est trois ans après la fin de la guerre contre la Russie soviétique. Jeune homme, il rejoint la Résistance intérieure polonaise pendant la Seconde Guerre mondiale et participe à l’insurrection de Varsovie sauvagement réprimée par les SS dans l’indifférence des armées soviétiques situées à 20km. Les résistants de l’intérieur seront d’ailleurs pourchassés par le régime communiste dès son instauration.

En hommage à la bravoure du jeune combattant et à son ardeur à entretenir la mémoire du combat pour la liberté, un éclat accompagnait les honneurs rendus. L’ambassadeur Jan Emeryk Rościszewski le recevait avec ses proches dans un salon de l’hôtel de Monaco. Lequel n’est pas sur le Rocher bordé par la Méditerranée mais tout près des Invalides. Il est le siège de la résidence de l’ambassadeur de Pologne en France.

Parmi les invités, outre quatre générations de sa famille, on remarquait Patrick Donath, le maire de Bourg-la-Reine et Philippe Ancelin, délégué à la Culture et au Patrimoine que l’ambassadeur salua quand il commença son discours.

Courage et reconnaissance

Ce fut un remerciement officiel pour le dévouement et la persévérance de Georges Szumanski pendant les durs combats de la guerre. Il faut dire qu’il fut dans une section de déminage et d’explosifs. Sa mission consistait à faire sauter des trains militaires allemands. Le sabre d’honneur est le symbole par lequel « nous vous rendons l’hommage que nous vous devons, dit l’ambassadeur. Votre héroïsme mérite un souvenir éternel. » Une exclamation dont on sait qu’elle fait toujours sens concluait le discours : « Vive la Pologne libre ! » auquel l’ambassadeur ajouta un « Vive la France ! »

Suivirent des prises de parole en polonais du chef d’état-major, puis du colonel qui lut la décision du ministre de la Défense polonais de remettre le sabre d’honneur. La dignité du protocole donnait une solennité à la cérémonie. Le long sabre très ouvragé au pommeau et au fourreau impressionnants fut présenté à Georges Szumanski. On aurait dit une de ces épées du XVIIe ou XVIIIe dont on se demande comment la dimension et le poids protégeaient le soldat.

Le sabre sembla bien lourd pour les bras affaiblis de Georges Szumanski. On lui souhaite de trouver les forces de poursuivre le témoignage du jeune homme de dix-huit ans qui connut le brasier de la Seconde Guerre mondiale. De continuer à dire ce qu’il expliquait devant des adolescents « j’étais de votre âge. Au lieu de danser, de m’épanouir, de tomber amoureux d’une fille, de faire des balades, j’ai fait de la résistance. »


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