Ce mercredi 8 novembre ont eu lieu les funérailles de Francis Mer en l’Église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine. L’ancien patron d’industrie et ministre des Finances était connu comme un homme droit et efficace. Les funérailles ont rassemblé, outre la famille, de nombreuses personnes qui avaient eu l’occasion de travailler avec lui.
Une messe en son honneur
Plus de 200 personnes ont assisté à la cérémonie. Dans l’assistance, on pouvait reconnaitre par exemple l’actuel PDG d’EDF. Luc Rémont a en effet été membre de son cabinet à Bercy. À son image, il devait y avoir dans l’église une forte densité de polytechniciens.
Michel Gérard, lui aussi polytechnicien et réginaburgien depuis longtemps, rencontrait de temps en temps l’ancien ministre. Il témoigne :
Il était de la promotion 59, un peu après moi (promotion 55). Sa femme était originaire de la ville. Une de ses filles (et probablement aussi les deux autres) a été élève de l’Institut Notre Dame (IND).
Un de ses premiers postes était en Côte d’Ivoire. Son employeur, à la tête d’un organisme de développement économique commun au pays et à ses voisins, était Paul Kaya, ancien ministre du Cameroun. Ce dernier, réfugié plus tard en France, a été inhumé le 2 décembre 2019 au cimetière communal de Bourg-la-Reine après une cérémonie religieuse à l’église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine.
Il n’était pas engagé sur la ville, mais il a fait, il y a plus de 10 ans, à la demande du curé de la paroisse de l’époque, une conférence sur la dette publique et privée de grande qualité.
Il aimait beaucoup se promener dans le parc de Sceaux. Quand je le rencontrais, nous évoquions souvent Longwy, ville lorraine quasiment morte où mes parents ont longtemps vécu.
Je garde l’image d’un homme sympathique, modeste et fidèle dans ses amitiés. Très fidèle à la paroisse aussi.
L’homme d’entreprise
Jean-Pierre Gaudard, ancien rédacteur en chef de l’Usine Nouvelle, écrit dans son livre L’intraitable Monsieur Mer :
« Surprise du gouvernement Raffarin, Francis Mer est, dans l’histoire moderne de la République, le premier grand patron du privé à diriger la puissante machine d’état de Bercy. Sa mission : réformer l’administration avec les méthodes du privé. Son credo : la performance. Président d’Usinor pendant seize ans, il revendique, avec fierté, avoir sauvé la sidérurgie française au prix de 50 000 emplois, et l’a fusionnée avec deux de ses concurrents pour en faire le premier groupe mondial. »
L’auteur relève quelques traits du caractère plein trempé de l’homme né à Pau en 1939. « En toutes circonstances, Francis Mer suit la voie qu’il s’est tracée. Ministre comme chef d’entreprise, il affiche sa différence. Son franc-parler détonne ; son style abrupt déconcerte. Polytechnicien et ingénieur des mines, c’est aussi un chrétien engagé, qui croit à sa mission modernisatrice. Son parcours s’inscrit au cœur des formidables bouleversements que l’industrie, l’économie et la société française ont connus au cours de ces trente dernières années. »
Le décès de Francis Mer a donné lieu à de nombreux articles de presse et de réactions de dirigeants ou anciens dirigeants. On retiendra ici la déclaration de Jean-Louis Maylis, un ancien sidérurgiste qui fut l’un des dirigeants nationaux de la CFDT. Elle pourra sembler inattendue de la part d’un dirigeant syndical ; elle témoigne surtout de la complexité de l’homme.
J’apprends le décès de Francis Mer qui avant d’être ministre fut PDG d’Usinor Sacilor. Nous nous sommes souvent confrontés mais toujours respectés. Un homme droit qui savait concilier dialogue, compromis et rigueur. Condoléances sincères et attristées à ses proches.