Un rapport sur la politique de l’habitat à Sceaux a été présenté en conseil municipal. Il donne une image des évolutions de la population, et des questions qui se posent en matière d’habitat.
Ce rapport analyse longuement les questions liées à l’habitat social à Sceaux. La Gazette a déjà consacré un long article à ce sujet, à partir d’un rapport semblable, présenté il y a deux ans. On s’attardera donc plutôt sur d’autres thèmes évoqués dans le rapport, sur la population, les constructions et les questions de rénovation énergétique.
Les habitants de Sceaux
Contrairement aux villes en expansion démographique comme Antony, Châtenay-Malabry ou Le Plessis-Robinson, la ville de Sceaux a une population assez stable en nombre. Cette stabilité apparente cache des mouvements de population non négligeables. Sur l’année 2022, 9,5% de la population sont venus d’une autre commune. Le rapport y voit un signe de stabilité, alors que ce taux est supérieur à la moyenne nationale (7,2%) ou la moyenne francilienne (6,6%). En revanche, la moitié des ménages habitent leur logement depuis au moins 10 ans.
Le rapport met en avant l’importance des populations de plus de 60 ans et des jeunes 15/29 ans. Une comparaison de la répartition par tranches d’âges de Sceaux avec celle de la France entière montre
- Une part nettement plus forte des 15/29 ans et plus forte des 75 ans ou plus à Sceaux. On peut y voir l’impact de la présence d’établissements d’études supérieures, de résidences étudiantes et de résidences de personnes âgées.
- Une part plus faible des 30/44 ans et des 60/74 ans à Sceaux. Probablement le résultat d’un coût important de l’immobilier qui freine l’arrivée des plus jeunes ménages
Le taux de natalité est beaucoup plus faible que la moyenne nationale (8 % contre 12 %) ce qui ne s’explique pas par la seule faiblesse de la population des 35/44 ans.
La part des ménages avec enfant (37%) est un peu plus élevée que la moyenne nationale (35%). Les personnes seules (39%) sont également plus présentes qu’en France (37 %). La part des couples sans enfant est nettement plus faible qu’en France entière : 21,5% vs 26%.
Note : Les valeurs de l’Insee pour Sceaux et la France sont celles de 2019
Construction à Sceaux
Le rapport aborde un thème très sensible politiquement à Sceaux : une partie (minoritaire) de la population plaide pour la réduction radicale du rythme de construction.
Le rapport met donc en avant que le rythme de construction à Sceaux est celui qui est préconisé par la loi Grand Paris de 2010 à travers le SDRIF. L’objectif de 70.000 nouveaux logements par an en Ile-de-France se décline pour Sceaux, par une simple règle de 3, par un objectif de 100 nouveaux logements par an. En 2022, 110 logements ont été livrés.
La Gazette a publié en début d’année un article sur « un siècle et demi d’urbanisation », qui montre la densification progressive autour de Paris. Les données de l’Insee sur le parc de logements à Sceaux montrent que la grande période de construction est celle de l’après-guerre. Le nombre de nouveaux logements était de 152 par an entre 1946 et 1970, 95 par an entre 1971 et 1990, 86 par an de 1991 à 2005 et 24 par an de 2006 à 2015. La réalisation de 2022 correspond donc à une nette accélération par rapport au faible rythme 2006/2015. Il est difficile de savoir si cela correspond à une année particulière (en raison de la crise Covid par exemple) ou une tendance plus régulière. Le rapport précédent ne précisait pas le nombre de logements livrés dans l’année.
Cependant, lors de la séance du conseil municipal du 24 mars 2022, Roselyne Holuigue-Lerouge (autrice du rapport) a présenté une note concernant le plan de relance de la France et les financements qu’il permettait. On peut y lire :
Le projet de contrat de relance ci-annexé intègre le nombre de logements dont l’autorisation estde la taill intervenue ou interviendra de façon probable sur la période du 1er septembre 2021 au 31 août 2022, soit un total de 300 logements, dont 89 ont fait l’objet à ce jour d’un permis de construire.
On en déduira que la ville est actuellement sur une trajectoire correspondant au moins au rythme prévu par le SDRIF, soit 100 logements nouveaux par an.
Le parc de logements
On peut lire dans le rapport la présentation suivante :
A Sceaux, le nombre de résidences principales est actuellement de 8 811. Les maisons individuelles représentent 21% des logements à Sceaux et le parc collectif 79%. Alors que le nombre moyen de pièces par résidence principale est de 3,1, les logements de 3pièces représentent 23% d’entre eux. Les petits logements sont minoritaires avec 13% de T1 et 14% de T2.
Tout laisse à penser que ces données sont issues de l’Insee, qui compte en effet 8.811 logements en 2019. Ce qui relativise le mot « actuellement ». On notera une erreur : le nombre moyen de 3,1 pièces par logement concerne les appartements. Le nombre de pièces moyen est de 5,8 dans les maisons individuelles et la moyenne de 3,6 pour l’ensemble du parc.
L’observation du nombre de pièces dans le parc de logements et de la taille des ménages montre que beaucoup de Scéens sont spacieusement logés. En effet, 60 % des ménages comptent 1 ou 2 personnes, alors que 82% des logements ont au moins 3 pièces. C’est entre autres le résultat du fait que des propriétaires gardent leur vaste logement même quand leurs enfants sont partis.
Cependant, toujours selon l’Insee, 9,1% des logements sont suroccupés. Une conséquence de la diversité de la population du point de vue financier.
Rénovation énergétique
Le rapport évoque la politique menée pour accompagner ceux qui veulent rénover leur logement, notamment avec le parcours PREP. Les données montrent seulement le nombre de ménages qui se sont renseignés et ceux qui se sont inscrits. Il n’évoque pas de résultats en termes de rénovations réalisées, mais c’est sans doute trop tôt. Cela ne montre donc pour l’instant que l’intérêt de la municipalité pour le sujet.