La température dépassera nettement les 30° vendredi et samedi en Ile-de-France. Elle pourrait même être nettement plus élevée sur la France, comme le montre par exemple cette image prospective, sur laquelle on voit des températures atteignant 40° en Ile de France :
Dans une série de tweets publiés le 12 juin, Christophe Cassou, climatologue, directeur de recherche au CNRS et l’un des principaux auteurs du 6e rapport du GIEC, explique cette vague de chaleur par la combinaison d’une « plume de chaleur » venue du Maghreb et d’une « goutte froide » au large de la péninsule ibérique qui pousse cette « plume de chaleur » vers le nord. Des explications détaillées ici et ici.
Le chercheur explique que le phénomène « plume de chaleur » est un phénomène dynamique, contrairement au phénomène « dôme de chaleur » qui est plus statique…et donc plus durable. Le plus probable est donc que cette vague de chaleur ne dure pas, des orages venant faire baisser la température en fin de semaine.
Entretemps, des records de chaleur pour un mois de juin auront très probablement été battus sur une partie de la France. La carte suivante montre une très grande probabilité de records de chaleur sur une moitié ouest de la France, en particulier en Bretagne.
Le climatologue resitue cet épisode dans l’évolution des épisodes caniculaires en France, à partir des conclusions du 6e rapport du GIEC (dont il est un des auteurs, il faut suivre !). Ces épisodes sont déjà en augmentation : 23 épisodes de canicule ont été enregistrés sur les 21 dernières années [2000-2021] contre seulement 17 en 53 ans sur 1947-1999, comme le montre le graphique suivant.
Il prévient aussi : « Il est quasiment certain que l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes de chaleur et la diminution de l’intensité et de la fréquence des extrêmes de froid se poursuivront tout au long du 21e siècle et dans le monde entier. » Nous allons connaître des étés à 50° en France.
« Chaque tonne de CO₂ compte, car c’est le cumul de CO₂ qui détermine le niveau de réchauffement. Chaque incrément de degré compte, car il y a une relation directe réchauffement-événement extrême puis risque.
Nous vivons un avant-goût de notre futur climatique. Pour que l’exceptionnel ne devienne pas la norme, il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre de manière immédiate, soutenue dans le temps et dans tous les secteurs. Pas dans 3 ans, maintenant ! »
Feux de forêt
Il y a moins d’un an, la Gazette de Sceaux publiait un article sur les feux de forêt et les records de chaleur.
Le 13 juin, la préfète du Gard informe qu’un incendie dans un camping mobilise déjà 100 pompiers. Au même moment, mais plus loin, un internaute filme depuis une autoroute une intervention de canadair : l’été n’est pas encore là, mais les feux le sont déjà.
Quelques commentaires
Le GIEC a été fondé en 1988, il y a donc 34 ans. On peut s’inquiéter du fait que ses alertes ne semblent guère entendues de la population comme des décideurs. Regardons plutôt le verre à moitié plein et notons que la prise de conscience progresse. Les émissions de gaz à effets de serre baissent en France et en Europe. La Finlande, qui vient de démarrer son premier EPR (les écologistes locaux se sont ralliés au nucléaire), vise maintenant 2035 pour atteindre le « zéro émission de CO2 ».
Dans notre commune, ZEN2050 Maintenant constate que sa proposition de balades thermiques attire bien des participants.
L’épisode caniculaire qui va arriver nous invite à nous adapter, à nous préparer au changement climatique en cours. Comment ? On y reviendra ; notons déjà que bien isoler son logement, c’est utile à la fois pour limiter les émissions de GES et pour se protéger des canicules !