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Rue Champin

Dans le quartier des Cheneaux, la rue Champin relie la rue du même nom et la rue Pasteur. On n’est pas très loin du RER Robinson. Jean-Jacques Champin, qui est ici honoré, naît en 1796 dans une maison située selon les Archives de Sceaux « 2, rue du Petit Chemin (aujourd’hui rue des Ecoles), dont le jardin donne sur la rue Houdan. » Son père est écuyer fourrier du logis du Roi; il donne à son fils le goût des arts, de la précision et de la minutie.

Champin laisse à la postérité aquarelles et lithographies et la même source décrit bien l’itinéraire de sa vie artistique.

Mais il ne fut pas seul à être visité par la muse. Son épouse l’épaula, à moins qu’elle ne le guida.

M. et Mme Champin ont tous deux un joli talent. Il n’est pas que nous nous rappelons plusieurs magnifiques bouquets de fleurs dessinés par Mme Champin. Quant à M. Champin, c’est à lui que nous devons les aquarelles les plus importantes qui aient jamais été faites. Il s’est placé depuis longtemps au nombre de nos plus habiles lithographes, et travaille ardemment à perfectionner cet art qui ne manque pas d’avenir.

Album du Salon de 1840, d’Augustin Challamel

Qui est cette Mme Champin? Est-elle une soeur? une cousine? sa femme? La page web des archives, à son début, parle de son mariage avec Céleste Biolay, qui lui donne trois enfants : Antoine, Amélie et Adèle.
Alors?
C’est qu’il faut poursuivre la lecture. On y apprend que Céleste n’était pas d’une excellence santé et qu’elle décède en 1835 quand Jean-Jacques n’a pas 40 ans.
On n’est pas fini à cet âge-là. Il y aura en 1837 une seconde noce avec Elisa-Honorine Pitet, de qui naîtra en 1840 la petite Marie. Celle-ci ne fut pas celle de Francis Cabrel, mais qui sait si son père n’a pas eu en lui comme les mots du troubadour d’Astaffort, Lot-et-Garonne:

Petite Marie, je parle de toi
Parce qu’avec ta petite voix
Tes petites manies, tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses

Francis Cabrel, « Petite Marie »

Elisa-Honorine a du talent. Elle a suivi les cours d’Adèle Riché, elle apprend, elle regarde, elle imite, elle refait. Et puis elle expose. Sous son nom de jeune fille d’abord, puis sous le nom de Champin. Ah, elle n’est pas dans le concept! Elle ne subvertit pas les habitudes, comme il faut maintenant le faire deux fois par semaine. Non, elle dessine. Et quoi, je vous prie? Des poireaux gros, des navets jaunes, des melons d’Amérique, des haricots d’Alger, des betteraves d’Allemagne! Des faisans! On croît rêver. Regardez.

Gravures pour les albums Vilmorin
Aquarelle figurant une nature morte de faisan

Dessiner des légumes, des volailles… Ça doit faire rire. Sans doute. Souvenons-nous, la photo naissait à peine, il fallait conserver, il fallait transmettre, faire voyager la vue. Souvenons-nous encore, avant l’appareil, il y eut la main et les yeux qui s’attardaient sur la matière à s’approprier. Voici donc un couple de Champin, lui dans ses paysages et ses constructions, elle dans sa faune et sa flore, qui depuis bientôt deux siècles nous disent que ce qui n’existe plus existe encore.


Plus plus d’information sur Elisa-Honrine Champin voir :
> Album Vilmorin : fleurs rustiques, annuelles et vivaces, légumes et plantes fourragères / peintes d’après nature par Mme Champin et Mlle Coutance
> Aquarelle figurant une nature morte de faisan

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