Dans le fil de l’exposition Un lycée dans la guerre, deux plaques commémoratives ont été inaugurées à la Cité scolaire Marie Curie. Une pour la directrice de l’époque, Suzanne Forfer. Une pour Alice Pick, professeure de mathématiques.
Exposition
La Gazette a rendu compte de l’inauguration de l’exposition. Celle-ci était la première réalisation d’un laboratoire de recherche (le musée du Lycée Marie-Curie) au sein de la Cité scolaire. L’exposition elle-même a notamment mis en valeur le rôle tenu par Suzanne Forfer, qui fut la directrice du lycée à partir du 1er septembre 1936 et jusqu’à son départ en retraite en 1954.
L’exposition a également mis en avant la figure d’Alice Pick, professeure de mathématiques (panneau en tête d’article). Elle fut déchue de son poste par le statut des juifs du 3 octobre 1940. Réintégrée en octobre 1944, elle enseigne à Marie-Curie jusqu’à son départ en retraite en 1957.
La Gazette a publié un article avec tous les panneaux de l’exposition.
Inauguration
L’inauguration des plaques commémoratives a eu lieu mardi 25 juin, juste après la fin de la dernière séance du conseil d’administration de l’année scolaire. Les membres du CA étaient donc présents : représentants de la direction, des enseignants, des élèves et de la ville. Étaient également présents des membres de l’association du Musée. Notamment Chloé Dupart, sa présidente et Alain Rajot, son trésorier, tous deux professeurs d’histoire. Enfin, plusieurs membres de la famille d’Alice Pick étaient également présents.
La cérémonie s’est déroulée en deux temps, puisqu’il y avait deux plaques. La première, concernant Suzanne Forfer, est posée à côté de l’entrée de la salle qui sert pour les réunions de direction. Étienne Recoing dit quelques mots rappelant la personnalité de l’ancienne directrice et le rôle de l’association du musée. Puis Chloé Dupart enlève le voile cachant la plaque, et le proviseur lit le texte.
La seconde plaque, concernant Alice Pick, est installée dans le hall d’entrée à côté de l’entrée de la salle des professeurs. Étienne Recoing évoque la figure de l’ancienne professeure de mathématiques puis donne la parole à un de ses petits-fils. Celui-ci explique qu’il avait entendu parler du lycée depuis sa petite enfance, sa mère étant une ancienne élève. Cette dernière parlait de Suzanne Forfer avec admiration. Le fils ainé d’Alice Pick intervient à travers un message enregistré. La plaque est dévoilée par Étienne Recoing et Alain Rajot. Ce dernier lit ensuite le texte.
Le texte de la plaque en hommage à Suzanne Forfer
Suzanne Forfer 1889-1976. Officier de la Légion d’honneur. Directrice du Lycée Marie-Curie(1936-1954)
Normalienne et agrégée d’histoire en 1913. Après avoir vécu pendant la Première Guerre mondiale l’occupation de Laon et perdu son fiancé tué au combat à Verdun, elle se consacra à une carrière de chef d’établissement. Elle dirigea le lycée Montgrand à Marseille, puis Lamartine à Paris. Directrice d’exception, elle assura la continuité du fonctionnement du lycée Marie-Curie malgré son occupation par la Luftwaffe. Elle apporta pendant toute cette période un soutien inconditionnel aux professeurs et élèves victimes de la politique de discriminations du régime de Vichy. Elle fit partie des actionnaires fondateurs du journal le Monde en 1944.
Le texte de la plaque en hommage à Alice Pick
Alice Pick. 1892-1959. Officier des palmes académiques. Professeur au lycée Marie-Curie (1936-1957).
Agrégée de mathématiques en 1918. Sœur de l’historien Robert Cohen, décoré de la croix de guerre pendant le premier conflit mondial. Elle fit partie de l’équipe fondatrice du lycée ouvert en 1936. La loi du 3 octobre 1940 la déchut de son professorat malgré le soutien de la directrice et de ses collègues. Réfugiée en zone sud avec son mari, Hugo Pick et ses deux fils, Jean-Claude et Robert, sa ténacité et son courage lui permettent d’échapper aux arrestations et d’obtenir sa réintégration en 1944. Passionnée par la science et la transmission des savoirs, elle encouragea plusieurs générations d’élèves sur le chemin des mathématiques jusqu’à sa retraite en 1957.