La télévision, miroir de l’actualité
Les meilleures audiences de la télévision en disent parfois beaucoup sur ce qui a mobilisé l’attention d’un pays. Si on regarde les dix meilleures audiences ces dernières années, on observe la remarquable performance des Enfoirés : de 2007 à 2019, ils sont systématiquement dans le top 10, dont 4 fois à la première place !
On trouve plus de variété pour les autres meilleures audiences : le football (qui en rafle plus du tiers sur dix ans) et le rugby (moins hégémonique) sont particulièrement présents en cas d’événement mondial ou européen, les informations (nettement moins présentes) à l’occasion des présidentielles. Le reste, ce sont surtout des séries. Le nombre de téléspectateurs se situe autour de 10 millions mais peut monter nettement plus haut : 19,3 millions de téléspectateurs de la finale de la coupe du monde de football en 2018 (et plus de 82,2 % de part d’audience)
Parfois l’événement est diffusé sur plusieurs chaines : le discours de Nicolas Sarkozy reconnaissant sa défaite le 16 mai 2012 est deux fois dans les meilleures audiences, avec France 2 et avec TF1, ce qui donne un total de 21 millions de spectateurs et 67 % de part d’audience.
On n’en sera pas étonné : 2020 est l’année du Covid 19, y compris pour les audiences télévisuelles. En 2020, les 15 meilleures audiences vont presque toutes à l’information. Seules se glissent un match de foot à la 7ème place et « les Enfoirés » à la 13ème ! On trouve neuf interventions du Président de la République et trois du premier ministre. Le 16 mars, E. Macron réunit 35,5 millions de téléspectateurs et 96 % de part d’audience sur l’ensemble des chaines qui le transmettent, et le 13 avril, 36 millions de téléspectateurs (à travers 11 chaines). Il est vrai que les décisions prises ont un impact important et immédiat sur la vie de tous les français.
L’année du Covid
Pour clore ce bilan Covid sur quelques chiffres : près de 65 000 morts du Covid en France, entre 10 et 15 % des Français ont déjà eu le Covid, entre 20 et 25 % des franciliens aussi.
N’oublions pas que la conséquence de la pandémie, c’est aussi la chute du PIB, la forte augmentation du chômage, des jeunes qui n’auront pas pu trouver de stage ou de travail, des malades dont l’opération a été repoussée, des indépendants en faillite, des dizaines de millions de personnes dont la vie sociale a été mise entre parenthèse…
L’année du Covid, 2 ?
Tout le monde espère que 2021 sera une année pour sortir de cette épidémie, mais la réalité est que cela ne se fera pas tout de suite. Bien sûr, on espère que le vaccin va nous permettre de reprendre des activités et une vie sociale normale. Mais il est prévu que courant février, seuls un million de personnes auront été vaccinées. Le gouvernement vise 7 millions de vaccination d’ici fin mars et 17 millions d’ici l’été … et peut-être nettement plus si, comme on l’espère, un nouveau vaccin, celui d’Astra Zenica, est disponible dès la fin mars.
Positivons : les gestes barrières, cela ne marche pas que pour le Covid mais pour toutes les maladies contagieuses. Le résultat : alors qu’à cette période de l’année, on enregistrait en milieu hospitalier selon les années, entre 400 et 2000 cas de grippe, on en est en semaine 52 de 2020 à …10 !
Même tendance pour les bronchiolites qui affectent les nourrissons : on se trouve très largement en dessous des années précédentes (environ 10 fois moins).
Retour à la normale ?
Le retour à une vie normale, c’est l’espoir de tous les clubs sportifs, des restaurateurs comme des divers acteurs de la culture, des étudiants et de leurs grands-parents, des commerçants et de tous ceux qui aiment voyager…
Au point qu’on a du mal à voir les changements en cours, ceux qui feront que la vie en 2021 ou 2022 ne sera pas tout à fait la même qu’en 2019.
Le premier concerne tout ce qui est e-quelque chose. Le Covid aura été un formidable accélérateur d’une tendance pré existante : le e-commerce, la téléconférence ou le télétravail étaient déjà en croissance. Mais on peut se demander dans quelle mesure on va continuer des voyages fatigants, coûteux et producteurs de CO2, alors qu’on commence à mieux maitriser les réunions en téléconférence. Combien de fois me suis-je dit que j’avais économisé trois heures de trajet pour une réunion à deux ou trois que j’ai pu faire si bien, assis devant mon ordinateur ?
Le Nobel pour Katalin Kariko ?
Katalin Kariko est une chercheuse d’origine hongroise, émigrée aux U.S.A. en 1985, dont les travaux sur l’ARN messager sont directement à l’origine des deux premiers vaccins Covid, ceux de Pfizer et Moderna. Mais leurs conséquences sont beaucoup plus importantes : la technique pourrait révolutionner la lutte contre les maladies infectieuses autant que l’ont fait les antibiotiques et amener également de nouvelles solutions contre le sida et le cancer !