Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Municipales 2026 à Châtenay-Malabry

A ce jour, rien n’indique qu’il y ait le 15 mars, pour le premier tour des municipales de Châtenay-Malabry, une autre liste que celles menées respectivement par Carl Segaud et par Brice Gaillard. Avec seulement deux listes, il ne devrait pas y avoir de second tour.

Le tournant de 1995

De 1907 à juin 1995, la mairie de Châtenay-Malabry est dirigée par un socialiste (SFIO puis PS). En 1992, Jean Vons, maire depuis avril 1976 est battu aux cantonales par Georges Siffredi, conseiller municipal d’opposition, qui avait mené une liste contre le maire en 1989. Il démissionne de son mandat de maire au profit de Jean-François Merle. Ce dernier est battu en juin 1995 par Georges Siffredi, qui recueille 50,82% des voix au premier tour. Le nouveau maire sera réélu en 2001, 2008, 2014 et 2020, toujours au premier tour.

La question financière

Georges Siffredi trouve une situation financière très dégradée. Le 26 mai 1996, il fait voter un budget primitif 1996 accusant un déficit global de 55 millions de francs, ce qui entraîne automatiquement la mise sous tutelle préfectorale de la Ville. Une lettre d’observations définitives de la Chambre régionale des comptes (CRC) du 13 août 1996 souligne l’endettement important et fortement croissant de la commune ainsi que l’insuffisance de l’autofinancement. Le 19 juillet de la même année, le préfet prend un arrêté relevant les impôts locaux de 43 % à Châtenay-Malabry. La seule taxe d’habitation fait un bond spectaculaire de 76 %.

Le rapport de la CRC en 2003 met en avant la situation financière de la SAEM, notamment en charge l’aménagement de la ZAC des Friches et des Houssières. Soumis aux difficultés du marché immobilier du milieu des années 1990, et dans un contexte de taux d’intérêts très élevés, celle-ci a dû supporter le coût financier des terrains. La CRC souligne que

« l’échec de la SAEM est finalement celui d’une pratique municipale qui a consisté d’une part, à lui faire prendre en charge l’acquisition de terrains et la construction d’immeubles sans la doter de fonds propres, l’exposant ainsi à de lourds frais financiers en regard de recettes de faible montant, et d’autre part, à lui faire assurer la gestion déficitaire d’un important parc locatif. »

Le rapport n’évoque pas l’opération plus ancienne de géothermie dont le risque a été pris par la Ville à travers une SEM :

 Une opération de géothermie a déjà été entreprise à Châtenay-Malabry de 1983 à 1997. Le puits était sur un terrain situé avant l’intersection du Chemin de la Justice et de la rue Jean Jaurès. Le forage était dans la couche Dogger à une profondeur de 1600m et l’opération était menée par la SEM de Châtenay-Malabry. Il était prévu d’alimenter environ 3000 logements en particulier à la Butte Rouge, 4 écoles et un gymnase. Mais à cette époque, l’expérience en géothermie était faible et le matériel, en particulier la pompe enterrée ne résistait pas à l’agressivité de l’eau extraite. Son remplacement très coûteux plus des déboires sur le puits lui-même ont conduit à l’abandon de l’opération en 1997.

Le redressement de la situation financière a pris du temps et s’est effectué notamment à travers plusieurs leviers : l’augmentation des impôts en 1996, l’importante baisse des taux d’emprunts en France à la suite de la mise en place de l’euro, le transfert d’une partie du parc de logement social à l’OPH 92. Et, comme l’explique un nouveau rapport de la CRC en 2019,

« l’amélioration sensible de la situation financière de la commune en 2017 repose sur l’enregistrement d’une recette exceptionnelle de 22,5M€. Celle-ci résulte d’une avance sur le résultat d’une opération d’aménagement de la zone d’aménagement concerté (ZAC) Parc-Centrale qui offre au demeurant des perspectives d’augmentation de recettes fiscales. »

Changement de maire en 2020

Le premier tour des élections de 2020 a lieu juste avant le confinement dû au Covid. De ce fait, , la réunion d’installation des nouveaux conseils (élus dès le premier tour), lors de laquelle est élu le maire, est fixée par décret entre le 23 et le 28 mai.

Or, Patrick Devedjian, président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, décède du Covid le 28 mars. Georges Siffredi, premier vice-président de ce conseil, assure l’intérim puis est élu président du conseil départemental le lundi 25 mai. En raison de la loi sur le cumul des mandats, il ne peut plus être maire de Châtenay-Malabry. Le 28 mai, c’est donc Carl Segaud, troisième sur la liste majoritaire, qui est élu maire par le conseil municipal. Georges Siffredi reste membre du conseil, comme conseiller municipal.

Carl Segaud a été successivement chef puis directeur de cabinet de Georges Siffredi avant de rejoindre Patrick Devedjian au département. En 2014, il est élu (7e de liste) sur la liste de Georges Siffredi et devient adjoint à l’urbanisme et au logement.

Forces respectives aux municipales

La liste menée par Georges Siffredi a été élue dès le premier tour en obtenant 52,77% des suffrages en 2008, 66,60% en 2014 et 65,37% en 2020.

En 2008, une liste Modem a obtenu 8,59% des voix. L’ensemble des listes de gauche a donc réuni moins de 40% des suffrages à chacune de ces trois élections municipales.

La gauche était divisée entre deux listes en 2008 : PS, PCF, MRG, MRC d’un côté, Verts et Divers gauche de l’autre. Il y avait trois listes en 2014 : PS, PCF, EELV d’abord, Front de Gauche ensuite, Divers gauche enfin. En 2020, elle n’en présente une seule avec les Divers gauche, PS, EELV, PCF et LFI.

A ce stade, le maire sortant semble largement favori.

Forces respectives aux autres élections

Cependant les autres élections montrent un électorat moins défavorable à la gauche.

Aux européennes de 2024, la liste LFI est en tête sur la ville avec 18,16% des voix, devant la liste Ensemble (17,73%), la liste Glucksmann (15,34%), la liste RN (14,95%) et la liste LR (9%). L’ensemble des listes LFI, Glucksmann, Europe écologie, Fabien Roussel (PCF) et Lutte ouvrière représente 44,28 % des suffrages.

Aux législatives de 2017, dans la 13e circonscription, Georges Siffredi est battu sur la commune, au premier et au second tour, par la candidate LREM (il faut dire que cette élection voit en France un raz de marée LREM).

En 2022 et 2024, Brice Gaillard est le candidat de la NUPES puis du NFP en face de Maud Bregeon, de la majorité présidentielle. À Châtenay-Malabry, il recueille au second tour 46,22% en 2022 et 47,84% en 2024.

Quels résultats pour l’intercommunalité ?

Un des enjeux pour Brice Gaillard lors de cette élection est de conforter sa place de leader à gauche, dans la ville comme dans la circonscription, pour de futures batailles électorales. Mais il peut également espérer se faire élire au conseil intercommunal de VSGP.

En 2020, la ville de Châtenay-Malabry avait un conseil municipal de 39 membres et 6 sièges au sein du conseil de VSGP. Avec 65,37% des suffrages, la liste Siffredi obtient 33 élus au conseil municipal. Le premier des 6 sièges à VSGP est obtenu par Georges Siffredi, car il est élu à la métropole du Grand Paris. Les 5 autres sièges sont attribués par les membres du conseil municipal, à la proportionnelle avec la plus forte moyenne. Avec 33 élus, la majorité municipale rafle tous les sièges. Mais si l’opposition avait eu 7 élus au lieu de 6, elle aurait obtenu l’un des sièges à VSGP. Pour avoir 7 élus, il lui aurait fallu obtenir au moins 36,8% des voix. Un objectif raisonnable pour Brice Gaillard en 2026 (en faisant l’hypothèse qu’il n’y a pas eu de changement dans la répartition des sièges à VSGP) : il pourrait devenir conseiller territorial.

Tout ceci suppose qu’il n’y a que 2 listes. Au vu de leurs résultats aux élections européennes, on pourrait imaginer la présence d’une liste LFI voire d’une liste RN. Mais il ne semble pas en être question pour l’instant.

La campagne se fera sur les projets des deux listes. La Gazette a prévu de consacrer un article à chaque liste, en donnant, avant le premier tour, la parole aux têtes de listes.

Sur le sujet : Municipales 2026 : contexte politique ; Règles pour les élections municipales de 2026

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *