Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Sceaux Arts martiaux : entretien avec Maryline Pignarre

La rentrée est le moment des décisions. Si vous voulez du zen, de l’équilibre et de l’entretien ou, au contraire, de l’énergique, du combat, du fight, pas de souci, bienvenue au club des Arts martiaux de Sceaux. Cette double proposition est sans doute dans la culture extrême-orientale d’une richesse humaine à la fois sage et guerrière. Difficile d’échapper à la cible du club, il vise « tous les publics, de 3 à 93 ans. » Plus fort que Tintin !

Bien orienter

Si on ne connaît pas déjà, comment s’y retrouver parmi les 14 cours ? Maryline Pignarre, la directrice du club, explique les critères d’orientation : la condition physique, les motivations et objectifs, les techniques recherchées. « Et puis, on affine », ajoute-t-elle, comme pour préciser que l’orientation résulte d’un dialogue avec le postulant.

Le physique, c’est d’abord l’âge même si l’on peut repousser les limites et le club propose plusieurs niveaux adaptés : maternelles, enfants, adolescents, adultes, seniors. Ensuite, pour certaines disciplines de combat, il y a le poids. Enfin, il existe des cours réservés aux filles et femmes. Mais, insiste Maryline Pignarre, « la mixité est rigoureuse. Sur les 400 élèves, on est vraiment à 50/50 ».

Les motivations ? Elles peuvent être « martiales » (combativité, self-défense, compétition) ou « bien-être » (détente, santé, développement personnel). Pour les postulants aux sports de combat, « l’orientation est souvent simplifiée par le fait qu’ils connaissent en général l’art martial qu’ils souhaitent. Ils l’ont découvert ailleurs. Ils sont ouverts à la compétition. »

Si chaque discipline est une pratique globale du corps, diverses techniques mettent l’accent sur certaines parties : pieds, mains, genoux, coudes.

Le côté martial

Avec les pieds et mains, comme en kick-boxing par exemple, on est debout (ou on fait tout pour). Mettre la focale sur les pieds, c’est développer l’équilibre, le déplacement, les changements de direction. C’est aussi entraîner aux offensives, aux coups circulaires, frontaux, aux balayages.

Les mains frappent bien sûr (du poing), mais selon les disciplines, elles poussent, tirent, établissent le contact, évaluent les distances, saisissent les poignets, les bras ou les vêtements pour contrôler l’adversaire, comme en jiu-jitsu brésilien ou en Krav Maga

En boxe thaïe, aux pieds et poings, s’ajoutent genoux et coudes. « Huit points d’accroche ! » Le coude est compact, dur, précis. Lors d’un corps-à-corps, « le clinch », sa capacité de frappe à courte distance le rend efficace contre le visage, le tronc ou les bras. En position défensive, les coudes forment des boucliers naturels lors d’une garde haute. Les genoux créent des surprises du côté des côtes pour couper le souffle, du ventre (ou du bas-ventre, masculin en particulier).

Dans des approches un peu différentes, Maryline Pignarre parle « d’intermédiaire » comme le pancrace, « ancêtre du MMA » qui entraîne au tombé. Le passage de debout au sol (« les amenées au sol ») et du sol à debout (en d’autres termes, se relever). Pour les amateurs de l’arme, de l’objet contondant, le bâton ou le nunchaku en kung-fu. Quant au Krav Maga, technique de défense très prisée (pour adultes et enfants à partir de 8 ans), la Gazette en avait détaillé les principes.

Dans le club, « le combat reste un sport ». On y est pour gagner en assurance et en mobilité pas obligatoirement pour se démonter la tête.

Le côté cool

Le corps côté cool, c’est le corps tout entier coordonné par la respiration, le travail musculaire et la méditation. Ici les pieds ne frappent pas, ils enracinent.C’est le dialogue entre le corps et le sol. Les genoux maintiennent la souplesse. Les hanches créent le lien entre le haut et le bas du corps. La respiration devient un moyen de ressentir, d’orienter, de se relier.

Le Qi Gong est une recherche d’harmonie. Avec les petits, ce sera plutôt la recherche d’équilibre et de souplesse. « Les enfants sont des éponges. On voit leurs évolutions et le gain en aisance ».

Le baby MMA (Arts martiaux mixtes) s’adresse aux tout-petits de 3 ans à 6 ans. Des cours ludiques et adaptés cherchent à développer les capacités psychomotrices et la socialisation.

Le body-fight-training est un entraînement énergétique et rythmé, inspiré des mouvements des arts martiaux. C’est en musique, « très cardio » et sollicite tous les muscles. « Et c’est hyper fun ! »

Le lady-boxing est, comme son nom l’indique, destiné aux femmes. Après des échauffements (saut à la corde, pas de course, gainage…), on s’équipe de gants et protections afin d’enchaîner les frappes sur sac ou avec une adversaire. Les mains se transforment en instruments de connexion. Elles tapent, tapent, et il paraît que le « destress » est garanti.

Avec les adultes, on est « souvent dans la recherche de perte de poids, du maintien en forme, de la confiance en soi, la réparation d’un traumatisme (d’une violence) », dit Maryline Pignarre. Ou simplement d’un antidote aux tensions du quotidien comme dans le Yin Yang Harmonie.

Une cinématique peut en cacher une autre

Si d’origine, le mot « martial » renvoie à militaire, il a pris au fil du temps, un sens plus large. À mesure de leur diffusion internationale, les arts martiaux ont englobé bien des disciplines, qu’elles soient axées sur le combat ou le développement personnel.

Les deux facettes du club des Arts martiaux de Sceaux ne sont donc pas un paradoxe. À sa façon, sa directrice incarne cette dualité. Elle est grande et fine, féminine assumée, élégante à la ville, en tenue sur le tatami à enchaîner esquives, virevoltes et coups de pied. Elle est dans le paisible et le défi, dans la discipline du souffle. Ça ne se devine pas hors du dojo. Preuve qu’un même corps, avec une seule constitution, a plus d’une dimension !


A noter

Redémarrage des cours le lundi après la fête des Sports du samedi 6 septembre 2025. Le club y sera présent.

Contacts : sceauxartsmartiaux@gmail.com ou au 01 45 37 00 00

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *