Les oraux du bac de français se déroulent très bientôt, du 24 juin au 4 juillet 2025. Les attendus de l’épreuve ne sont pas toujours très clairs dans l’esprit des lycéens. Laure Senèze professeure de lettres classiques au lycée Lakanal à Sceaux, nous a confié quelques précieux conseils.
Erreurs fréquentes et pièges à éviter
“Certaines erreurs reviennent systématiquement” note-t-elle : les tics de langage : “du coup”, “alors”, “donc”, “genre”. Ils peuvent être utiles pour démarrer une phrase mais deviennent vite envahissants. Une façon très simple de l’éviter est de s’enregistrer pour en prendre conscience et se corriger “quand on les entend, on ne peut pas les ignorer”.
Une autre erreur très fréquente : la paraphrase. Beaucoup d’élèves traduisent le texte en mots simples mais n’en tirent rien de plus. Les professeurs attendent un éclairage sur le sens. Mieux vaut résumer en une phrase l’œuvre et se laisser le temps d’argumenter que l’inverse.
La gestion du temps est également une erreur fréquente. Les élèves doivent parler 10 minutes, et certains, sentant qu’ils vont dépasser, accélèrent le rythme au lieu de synthétiser leur propos. Les téléphones et montres connectées étant interdites, les réveils ou les minuteurs peuvent être utilisés . “Il ne faut pas avoir peur du ridicule, dit la professeure, on préfère un élève qui prend son réveil qu’un élève qui dépasse ou accélère.”
Un conseil presque humoristique: “Évitez de terminer votre oral en demandant à l’examinateur comment ça s’est passé. Ce genre de phrases laisse un souvenir, mais en général pas le bon.”
Méthodes et conseils concrets pour progresser
Nul besoin d’apprendre tout par cœur, mieux vaut comprendre, s’approprier le texte avec ses propres mots. Les élèves doivent être capables de relier les textes à leur objet d’étude et comprendre pourquoi on les lit et les étudie. Un bon exercice est de relire chaque texte et de se demander “Est-ce que je comprends ce qu’on a voulu me transmettre ici ? Qu’est-ce que ce texte dit sur le monde ou moi-même ?”.
Si un élève perd le fil pendant l’épreuve, à cause du stress ou pour toute autre raison, il lui est possible de reprendre ses notes, de reformuler ce qu’il dit ou de faire une pause pour rassembler ses idées. Les examinateurs peuvent également l’aider à retrouver le sujet ou le relancer. Laure Senèze souligne l’importance d’avoir des notes structurées, avec des titres, des sous-titres et des références précises au texte.
Pour la présentation de l’œuvre, mieux vaut éviter d’avoir un plan rigide comme en dissertation et qui ne montre pas vraiment pourquoi on a choisi de présenter cette œuvre plutôt qu’une autre. Il faut axer la présentation sur son ressenti personnel et oublier le cadre scolaire !
Côté préparation, les conseils de base restent les meilleurs : dormir suffisamment, lire les œuvres et pas seulement leurs résumés, réfléchir à ce que l’on peut en dire et en tirer sans l’aide de l’intelligence artificielle. Pour l’écrit, Laure Senèze insiste sur l’importance de se relire, idéalement après une pause hors de la salle d’examen, à commencer par les verbes.
Montrer sa compréhension des textes
L’épreuve est cadrée et les attentes sont définies par le ministère de l’Éducation nationale. Les élèves peuvent accéder à une fiche qui présente les attendus officiels.
Pour réussir l’épreuve orale du bac de français, les élèves sont tenus de montrer une bonne maîtrise du texte étudié. Le par-cœur est déconseillé puisque l’objectif principal est de montrer qu’on a compris le texte et de pouvoir défendre ce que l’on dit. Cela suppose une bonne connaissance de l’œuvre dont est extrait le texte.
La seconde partie de l’épreuve est consacrée à la présentation d’une œuvre. Le jury attend que l’élève défende son point de vue à l’aide d’arguments personnels, “ça ne doit pas être une dissertation figée”. Le choix de l’œuvre est important, et il est déconseillé de choisir une œuvre étudiée en classe, au risque d’être redondant et de perdre la dimension personnelle de cette partie de l’entretien. Les examinateurs préféreront toujours un choix d’œuvre surprenant, à condition d’être bien défendu.
Enfin, l’attitude joue un rôle dans la note finale, si l’élève est réfractaire au dialogue, l’épreuve perd de son intérêt et les examinateurs baisseront sa note. Le stress est naturel et les professeurs savent faire la différence entre un élève anxieux et un élève non préparé. Laure Senèze rappelle aussi que “les professeurs sont aussi des êtres humains et ne sont pas là pour que les élèves ratent leur vie”. Mieux vaut donc être stressé, mais présent, ouvert au dialogue et oser confronter ses idées.
L’épreuve orale de français ne récompense pas le par-cœur. Ce que recherchent les examinateurs, c’est une rencontre entre un élève et un texte, entre une œuvre et son lecteur. “C’est une belle occasion pour l’élève de montrer ce qu’il a compris, retenu et pensé pendant l’année”.
Bonne idée de publier ces conseils. Utiles autour de moi.