Article publié le 26 mai 2021 et republié le 26 décembre 2024
Entre 1997 et 2009, le CSCB organisa le Rallye pédestre de Sceaux. Ce furent treize sessions qui se tenaient en mai et qui ont laissé, aujourd’hui encore, un indubitable souvenir élogieux. Xavier Hennequin rejoignit l’équipe d’organisation que forme un groupe de Scéens au tout début des années 2000 après avoir été pendant trois ans, lui et ses enfants, de simples participants. Il se souvient.
Dès son origine, un des objectifs principaux du rallye est de faire découvrir les lieux, mais aussi l’histoire ou des curiosités, le tout agrémenté d’une petite compétition entre équipes, afin de mettre un peu de piment. Une première tentative est faite en 1997 et elle remporte un tel succès qu’il est décidé d’en faire une 2e puis une 3e puis une 4e ainsi de suite. L’initiative intéresse la mairie qui la soutient rapidement.
Une déambulation urbaine
Le rallye est une déambulation dans la ville (dans plusieurs villes par la suite). Des questions sont posées sur le parcours et des points sont attribués en fonction des réponses, points qui participent à la fin au score et au classement des équipes. Les questions étaient conçues de sorte que les réponses se trouvaient dans l’environnement immédiat. La volonté était d’éviter l’élitisme, de ne pas privilégier les gens cultivés, les intellectuels par rapport aux simplement curieux, astucieux. Les réponses se trouvent, autant que faire se peut, en regardant autour de soi. Nul besoin d’internet, c’était voulu, le but étant que les gens se rencontrent, découvrent leur ville.
En ce qui concerne l’organisation, à côté des contributions de bénévoles du milieu associatif ou de personnes d’institutions comme le conseil général, contributions qui furent essentielles, il y avait un gros travail d’organisation auprès de ces associations pour harmoniser les jeux qu’elles imaginaient sur leur stand.
Commençant aux alentours de 13h, le rallye se terminait vers les 18h dans la grande halle des Blagis, sauf quelquefois quand des retardataires arrivaient jusqu’à 20h. En même temps, certaines équipes comptaient des personnes âgées ou des couples avec une poussette, des jeunes enfants. Le temps de parcours était donc variable en fonction du temps pendant lequel on s’arrête pour réfléchir, des animations, des pauses, de la météo qui peut ralentir (en cas d’orage, on se met à l’abri et on attend !), de la chaleur qui donne envie de faire une halte dans le parc de Sceaux pour s’allonger un peu ou prendre une glace. En moyenne, pour une équipe standard, le rallye durait entre 4h et 5h. Un après-midi bien rempli.
Les gens étaient répartis entre les équipes sauf, évidemment, ceux qui voulaient être absolument ensemble parce qu’entre copains ou d’une même famille. Les équipes allaient jusqu’à 8, mais c’était beaucoup. De même des équipes de 2, c’était trop petit. L’idéal, semblait-il, se situait entre 4 et 6 personnes.
A l’arrivée, les points acquis, consignés dans un passeport, étaient additionnés. Discours de la directrice du CSCB, discours du maire, proclamation des résultats dans l’ordre commençant par le dernier pour finir au premier. Chaque équipe recevait un lot, dont l’importance gonflait (raisonnablement 😉) avec la place.
La halle noire de monde
Un apéro permettait d’attendre les équipes qui arrivaient peu à peu, puis la soirée se poursuivait avec un repas, ouvert à tous, pas seulement aux participants du rallye. A la grande époque, la halle est noire de monde. Un grand buffet est dressé, des tables sont installées, chacun se sert, les enfants s’amusent, courent dans tous les sens, il y a des animations, de la musique, une année un type avec un diabolo, des chansons, des groupes, une soirée dansante ensuite, on comprend l’ambiance : détendue, conviviale, chaleureuse. La soirée dure jusqu’à 23h, par respect pour le voisinage.
Pour une raison à préciser, les inscriptions au repas déclinent après le 10e rallye. La halle des Blagis devient un peu trop grande et on se replie dans la grande salle du CSCB : « Mieux vaut donner une impression de plein dans une salle moyenne que l’impression de vide dans une salle trop grande. »
En revanche, l’apéritif (offert par la mairie pour couronner la remise des prix) continue de marcher très bien. Il est vrai que cela offre une souplesse certaine (on peut évoluer à sa guise dans la halle) et une durée limitée (on part quand on veut). Première leçon.
Familles
Jusqu’au 10e rallye, il y a une progression constante du nombre de participants qui atteint à peu près 190. Une sorte de maximum de toute façon : après la gestion devient vraiment très compliquée. L’année suivant le 10e anniversaire, la participation baisse (il semble que ce soit normal après un évènement majeur) puis elle remonte lors des trois sessions suivantes.
Qui sont les participants ? Des familles avec jeunes enfants, donc des adultes vers les 35 – 40 ans, des gens plus âgés, des seniors, quelques ados. Les jeunes entre 15 et 30 ans ne participent pas à ce genre d’évènement, ce n’est pas une surprise. Ils préfèrent rester entre eux.
La moitié environ des équipes ne sont pas de Sceaux, mais de communes voisines, comme Bagneux, Châtillon, Bourg-la-Reine. Cette preuve de notoriété explique peut-être l’abstention au repas du soir : la volonté de rentrer chez soi. Et des enfants qu’il ne faut pas coucher trop tard.
Gros boulot d’organisation
Le rallye est vraiment un produit collectif, avec beaucoup de personnes qui participent à tel ou tel aspect de la préparation. A cette époque, le CSCB compte une commission spéciale pour le rallye. Elle est animée par Delphine Kerlau, devenue depuis directrice adjointe.
Les réunions d’organisation plénières comptaient une douzaine de personnes : un groupe de 4 bénévoles dans lequel se trouvait Xavier Hennequin, 1 représentant au moins par association, Delphine Kerlau et 1 ou 2 autres personnes. Elles démarraient en octobre et se tenaient mensuellement. Il y avait en plus les réunions dites « atelier » en petit comité (le « groupe des 4 ») ; les sorties sur le terrain ; les rendez-vous avec des partenaires à recruter.
Le jour J, il y avait au minimum 4 bénévoles par animation, d’autres pour le goûter, le « groupe des 4 », au minimum 5 salariés du CSCB, des bénévoles de la commission Fêtes du CSCB, des bénévoles en charge de la « correction des copies » à l’arrivée, le photographe. Cela a pu aller jusqu’à 50 personnes, et Xavier Hennequin se souvient qu’une année, l’effectif mobilisé est monté à 60-70 personnes.
On voit tout ce qu’implique la tenue du rallye. Et sans compter d’autres aspects : le CSCB assure l’organisation des réunions, les prises de contact avec la mairie, avec les sponsors la RATP, la rédaction et l’impression des documents, la rédaction de l’article pour Sceaux Mag. Il contacte les commerçants pour la collecte de lots. La mairie contribue en imprimant les affiches et en les plaçant sur les panneaux municipaux. Les bénévoles contactent les associations.
Et puis, entre le top départ du projet et le rallye proprement dit, il faut revoir ce qui a déjà été fait pour ne pas reparcourir les mêmes lieux. La recherche d’un itinéraire prend du temps. Un rallye, c’est bien entre 1h et 1h20 de marche pure sans s’arrêter ; mais pour trouver des endroits originaux, pour ne pas repasser sempiternellement par la rue piétonne ou le jardin de la Ménagerie, ce sont des heures de déambulation. D’autant que le rallye pousse vers Châtenay-Malabry, Bagneux, Bourg-la-Reine, Fontenay : une volonté de découvrir les villes voisines et de s’ouvrir à leurs habitants.
Le travail de préparation s’alourdit quand la décision est prise de centrer les rallyes autour de thèmes. Il faut les décliner sur les animations et les parcours. Pas facile. L’avantage est le sentiment d’unité de l’ensemble. Parmi les inconvénients, il y a la moindre liberté, le recours souvent obligé au culturel, avec le risque de déséquilibre entre les équipes. Autre leçon à retenir.
Une future version ?
En 2009, trois des quatre bénévoles investis souhaitent arrêter : ils sont en activité, l’organisation du rallye est une charge prenante et il comporte de fortes contraintes de délai. S’ajoute un certain sentiment d’épuiser son imagination, la crainte de tourner en rond et de se répéter. C’est une fin naturelle de cycle. Une succession est recherchée. Des tentatives sont faites, le besoin de renouvellement est annoncé bien à l’avance. Des gens se montrent intéressés, mais l’intérêt ne dépasse pas les mots. Comme souvent, les idées autour de la table sont aussi nombreuses que les investissements des personnes sont rares. Troisième leçon.
Ce qui ne signifie pas qu’un nouveau rallye soit impossible. Ce qui est certain, c’est qu’il devrait être différent (le réchauffé ne marche jamais trop) avec des gens différents qui inventent une formule en prise avec les moyens d’aujourd’hui (le smartphone, entre autres). Le besoin de convivialité existe toujours et partout, pas seulement aux Blagis. Et le bouche à l’oreille qui a fait, aux yeux de Xavier Hennequin, le succès des rallyes, tout élémentaire qu’il soit, reste un moyen à la disposition de toutes les initiatives.
dommage de ne cite qu’ un organisateur arrivé en cours de route alors que d’ autre étaient présent des le début jusqu’à la fin . m’enfin je me suis bien amusé
Bonjour, il s’agit moins d’une citation que d’un entretien. Il s’agit de souvenirs d’un des acteurs et l’essentiel était pour nous de restituer autant que possible l’esprit du Rallye.
Ce sera en tout cas avec plaisir que nous accueillerons d’autres témoignages.
Je n’en ai fait que 2 mais j’en garde également un très bon souvenir. Espérons qu’avec les bonnes volontés des futurs administrateurs du CSCB et de ceux toujours présents, nous puissions remettre ce bel événement à l’ordre du jour…avis aux bénévoles ✊
J’ai fait tout les rallye avec mes parents ! C’était génial !
Ce serait bien que cela revienne ! En effet aujourd’hui avec les QR code etc on peut adapter aux nouvelles technologies !